Face à Airbus en pleine forme, Boeing se console maigrement avec quelques contrats d'avions cargo

Alors qu'Airbus a frappé un grand coup en annonçant la vente de 255 appareils à Indigo Partners, Boeing est à la peine au Dubai Airshow. Frappé successivement par les accidents du 737 MAX et les déboires du 777X et du 787, sans oublier la pandémie, l'avionneur américain ne brille pas pendant le salon. Il n'a pour l'instant annoncé que quelques commandes d'avions cargo, dont seulement deux nouveaux appareils.
Emirates SkyCargo s'engage pour deux 777F supplémentaires.
Emirates SkyCargo s'engage pour deux 777F supplémentaires. (Crédits : Boeing)

Certes le Dubaï Airshow n'est pas terminé, mais le bilan est bien maigre pour Boeing jusqu'ici. Au deuxième jour du salon aéronautique, le constructeur américain peine à exister autrement que par des commandes d'avions cargo. Et encore, il s'agit essentiellement de conversions d'avions passagers en appareils de fret.

C'est Emirates SkyCargo qui est venu au secours de Boeing, avec une commande pour deux 777F. L'opérateur fret d'Emirates renforce ainsi sa flotte tout cargo, qui compte déjà dix exemplaires. La commande est évaluée à 704 millions de dollars selon les prix catalogue. Un bémol cependant, ces appareils étaient déjà enregistrés dans le carnet de commandes du constructeur américain sans que le nom du client ne soit dévoilé.

Avec 303 commandes depuis ses débuts en 2005, le 777F confirme donc une fois de plus son succès. Le dynamisme actuel du marché cargo, supérieur aux niveaux connus avant la crise, pourrait permettre à Boeing de pousser encore un peu son avantage en la matière et couper l'herbe sous le pied du futur A350F qui n'arrivera qu'en 2025. Le constructeur de Seattle revendique d'ailleurs 38 commandes depuis le début d'année, ce qui porte son backlog (total des avions encore à livrer) à 65 exemplaires. A titre de comparaison, il lui reste moins de dix 777-300ER passagers à livrer.

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A quand le 777XF ?

Boeing doit néanmoins se projeter sur la suite. Avec les déboires du 777X - version remotorisée du 777 - l'avionneur n'a toujours pas lancé officiellement le remplaçant du 777F. Lors d'une conférence pendant le salon, Mike Flemming, vice-président en charge de la remise en service du 737 MAX et des programmes dérivés commerciaux, a expliqué que ses équipes étaient entièrement focalisées sur la certification du 777-9, premier modèle de la famille 777X. Celle-ci est pour l'instant prévue fin 2023, avec plus de trois ans de retard.

Ce n'est qu'une fois cette étape passée que Boeing pourra se concentrer sur les modèles suivants : le 777-8, la version raccourcie du 777-9, et le 777XF, la version cargo. Aucun calendrier n'est avancé pour l'instant, mais il est possible que cela prenne au moins deux ans de plus pour certifier une de ces nouvelles versions. Reste à savoir dans quel ordre. Ihssane Mounir, vice-président en charge des ventes commerciales et du marketing, a de son côté laissé entendre que le 777XF pourrait être développé avant le 777-8. Cela dépendra de la demande.

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Les BCF comme lot de consolation

Les autres commandes de Boeing sont le fait du transporteur DHL Express et du loueur Icelease, mais il s'agit de conversions en cargo d'appareils jusqu'ici utilisés pour le transport de passagers. DHL Express s'est ainsi engagé pour neuf 767-300BCF (Boeing Converted Freighters), qui porteront sa flotte à 17 exemplaires. Sur ce total, sept ont déjà été livrés et loués par DHL Express à des compagnies partenaires au Moyen-Orient et en Amérique Latine. Boeing revendique plus de 100 commandes de 767 convertis.

De son côté, Icelease a passé commande pour onze 737-800BCF. C'est son premier contrat avec Boeing pour des appareils convertis. Celui-ci permettra au constructeur américain d'ouvrir l'an prochain une nouvelle station de conversion dans ses installations de maintenance sur l'aéroport de Londres-Gatwick. Fort de plus de 200 engagements pour ce type d'appareils, Boeing va également ouvrir deux autres stations de conversion au Canada en 2023.

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Commentaires 2
à écrit le 16/11/2021 à 10:02
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....des représailles de l'"allié " (!) américain a venir ? Le "moi d'abord " n'aime pas qu'on s'approche de sa gamelle , mème si elle est moins bonne que celle des autres !!!

à écrit le 15/11/2021 à 14:25
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...Il faut donc s'attendre à des "complications" États-uniennes dans les prochains mois. La vigilance chez Airbus doit être de tous les instants.

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