Dans le rouge au troisième trimestre, Airbus parvient à dégager de la trésorerie

L'avionneur européen a essuyé une perte nette de 767 millions d'euros au troisième trimestre, marqué notamment par une charge exceptionnelle de 1,2 milliard destinée à financer les mesures sociales liées aux suppressions de postes annoncées en juin. L’hémorragie est malgré tout stoppée par un flux de trésorerie positif.
(Crédits : Benoit Tessier)

Après avoir consommé 12,4 milliards d'euros de trésorerie sur les six premiers mois de l'année en raison de la crise liée au Covid-19, Airbus a réussi à dégager entre juillet et septembre un flux de trésorerie avant fusions-acquisitions et financement clients positif de 600 millions d'euros. Dans un communiqué publié jeudi 29 octobre, l'avionneur ambitionne d'être « au moins à l'équilibre au quatrième trimestre ».

« Nous voyons maintenant les progrès réalisés dans l'adaptation de notre entreprise au nouvel environnement de marché lié au Covid-19 », estime le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, cité dans le communiqué. Et d'ajouter : « Malgré la reprise plus lente que prévue du transport aérien, nous avons fait converger la production et les livraisons d'avions commerciaux au cours du troisième trimestre et stoppé la consommation de cash conformément à notre ambition ».

Pour s'adapter à une reprise du trafic aérien qui ne devrait retrouver son niveau de 2019 qu'entre 2023 et 2025, Airbus a baissé ses cadences de production globalement de 40% par rapport à ce qu'il prévoyait avant-crise, avec 40 Airbus A320 produits par mois, quatre A220, deux A330 et cinq A350.

Lire aussi : Airbus : l'heure "H" a sonné pour un avion à hydrogène

Baisse des livraisons d'avions

Si sur les neufs premiers mois de l'année, les livraisons d'avions commerciaux ont chuté d'environ 40%, elles n'accusent au troisième trimestre qu'une chute de 20% comparée à l'année précédente, avec 145 appareils livrés aux clients. Ils n'étaient que 74 au deuxième trimestre, au plus fort de la crise.

Les livraisons sont un indicateur fiable de la rentabilité dans l'aéronautique, principalement parce que les clients paient la majeure partie de la facture au moment où ils prennent possession des avions.

Le chiffre d'affaires au troisième trimestre s'établit à 11,2 milliards d'euros, en baisse de -27% par rapport à l'année précédente (15,3 milliards). « Essentiellement en raison des baisses de livraisons au sein d'Airbus et d'une baisse du chiffre d'affaires d'Airbus Defence and Space », peut-on lire dans le communiqué. Sur les neuf premiers mois de l'année 2020, il s'élève à 31,1 milliards d'euros contre 46,1 milliards sur la même période en 2019 (-35%).

L'avionneur a annoncé en juin qu'il prévoyait de supprimer 5.100 postes en Allemagne, 5.000 en France, 1.700 postes au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1.300 dans le reste du monde.

Lire aussi : Airbus veut supprimer 15.000 postes : c'est "excessif", juge Bercy

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Commentaires 2
à écrit le 29/10/2020 à 10:37
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Bien moins mal en pt que l'éternel rival pourtant fortement aidé ds son secteur militaire par l'État. C'est une sacrée performance face à une crise aussi brutale et devastatrice, tt en se payant le luxe de forcer les deux de l'innovation.

à écrit le 29/10/2020 à 9:51
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Et yen a encore qui sont scandalisés parce que les américains ont dit que Airbus était copieusement subventionné... @ troll: oui je sais les américains aussi subventionnent boeing exposant aux yeux du monde que nous sommes au sein d'une économie ...

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