Comment le ministère des Armées a réglé la facture des OPEX en 2020 (1,461 milliard)

En dépit d'une hausse des surcoûts des opérations extérieures et intérieures (OPEX et MISSINT) en 2020 (plus de 60 millions d'euros), la fin de gestion du budget du ministère des Armées a été beaucoup moins perturbée l'an dernier grâce à la provision initiale de 1,2 milliard d'euros.
Michel Cabirol
Comme les années précédentes, le ministère des Armées n'a pas souhaité faire appel à la solidarité interministérielle pour gérer le solde des surcoûts des OPEX et MISSINT, compte tenu du contexte économique et sanitaire
Comme les années précédentes, le ministère des Armées n'a pas souhaité faire appel à la solidarité interministérielle pour gérer le solde des surcoûts des OPEX et MISSINT, "compte tenu du contexte économique et sanitaire" (Crédits : Ministère des Armées)

1,461 milliard d'euros, c'est le montant total des surcoûts des opérations extérieures et intérieures de l'armée française, les fameuses OPEX et MISSINT. Soit une hausse de plus de 60 millions d'euros par rapport à la facture de 2019 (1,398 milliard d'euros). En dépit d'une baisse du coût de l'opération Chammal au Levant, l'augmentation du surcoût des OPEX et MISSINT en 2020 s'explique essentiellement par le renforcement des effectifs de l'opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne (BSS), qui sont passés de 4.500 à 5.100 militaires et par le lancement de l'opération Résilience (Covid-19). Une facture qu'a réglé en 2020 l'Hôtel de Brienne dans son intégralité à l'image des exercices précédents depuis l'arrivée de Florence Parly au ministère des Armées.

Une gestion de plus en plus carrée

Comment le ministère a géré budgétairement ce surcoût en 2020 ? Ce montant a été en très grande partie couvert par la provision initiale en loi de finances initiale (LFI) portée pour la première fois à 1,2 milliard d'euros (contre 950 millions en 2019). Le ministère a également bénéficié de versements de l'ordre de 25 millions d'euros effectués par l'ONU, l'OTAN et l'Union européenne au titre de la participation de la France à des opérations internationales comme Atalante, première opération maritime de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) ou encore la FINUL, opération de maintien de la paix au Liban.

Sur le solde de 236 millions d'euros, le ministère des armées a pu bénéficier d'une sous-consommation de 36 millions d'euros du programme Préparation et Emploi des forces. Des crédits qui ont redéployés pour couvrir une partie des surcoûts OPEX. Enfin, l'Hôtel de Brienne a dû se résoudre à ouvrir lors lors de la loi de finances rectificative (LFR) des crédits à hauteur de 200 millions d'euros pour payer intégralement les surcoûts des OPEX et MISSINT et à annuler, en contrepartie, 200 millions d'euros répartis au sein de mission Défense, dont 124,3 millions millions au programme 146 (Équipement) et 47,5 millions au programme Soutien de la politique de la défense.

2020, l'année la moins déstructurante

Comme les années précédentes, le ministère des Armées n'a pas souhaité faire appel à la solidarité interministérielle pour gérer le solde des surcoûts des OPEX et MISSINT, "compte tenu du contexte économique et sanitaire" de 2020, explique-t-on à La Tribune. "C'était un choix volontaire de notre part, précise-t-on. On se voyait mal dans ce contexte aller demander aux autres ministères de mettre au pot". D'autant que le montant de l'annulation des crédits en 2020 (200 millions) est un montant "historiquement faible" depuis le début du quinquennat.

Le montant des provisions initiales a progressivement permis au ministère de réduire le montant des annulations et donc au final d'être "moins déstructurant et moins perturbant pour la programmation". Enfin, les années précédentes, le ministère avait couvert une partie du surcoût des OPEX et MISSINT grâce à une sous-consommation de la masse salariale. Cela n'a pas été le cas cette année. "Nous avons réussi à régler le problème de cette sous-consommation qui a été constatée en 2018 et en 2019", souligne-t-on au ministère.

"A la fois sur le dégel, sur le montant des surcoûts OPEX, sur le montant des annulations et sur les modalités de gestion de ces annulations, on est paradoxalement arrivé en 2020 à une année la moins déstructurante depuis le début du quinquennat".

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2021 à 19:06
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