L'armurier Remington rend-il les armes pour mieux se blinder ?

Remington Outdoors a déposé son bilan dimanche afin de procéder à une réduction de sa dette avec le concours de ses créanciers.
Les ventes d'armes à feu de Remington ont fortement baissé ces derniers mois
Les ventes d'armes à feu de Remington ont fortement baissé ces derniers mois (Crédits : Steve Marcus)

Les tueries dans les écoles, les collèges et les universités américaines commencent, semble-t-il, à avoir des conséquences sur les ventes d'armes. Alors que se multiplient les manifestations aux États-Unis pour un contrôle plus strict des ventes d'armes à feu, le célèbre armurier Remington Outdoors a déposé son bilan dimanche afin de procéder à une réduction de sa dette avec le concours de ses créanciers.

Le directeur financier Stephen Jackson a affirmé que les ventes de Remington, le plus ancien armurier des États-Unis, avaient fortement baissé dans l'année qui a précédé son dépôt de bilan. Conséquence, l'entreprise a eu du mal à honorer ses engagements avec ses créanciers.

Un endettement de près de 1 milliard de dollars

Remington avait annoncé en février qu'il était parvenu à un accord avec ses créanciers lui permettant de bénéficier de la protection de la loi sur les faillites ("Chapter 11") et de réduire un endettement de 950 millions de dollars. Au vu des documents déposés au tribunal, Remington veut boucler sa procédure de dépôt de bilan dès le 3 mai. Les créanciers de Remington échangeront leurs créances contre des titres de l'armurier. L'accord avait été passé avant la tuerie de Parkland en Floride, dont le bilan s'est élevé à 17 morts.

Un massacre perpétré en 2012 avec un fusil Remington Bushmaster dans une école élémentaire de Sandy Hook, dans le Connecticut, avait poussé Cerberus à tenter en vain de revendre Remington, qui s'appelait alors Freedom Group. Cerberus Capital Management, le fonds de capital investissement propriétaire de Remington, n'aura plus l'armurier en sa possession durant la procédure de faillite.

Un massacre de trop

En Floride, un tueur de 19 ans a abattu 17 personnes le 14 février à Parkland. Ancien élève de l'établissement, renvoyé pour son comportement violent, ce dernier n'avait eu aucun mal à se procurer l'arme automatique dont s'il s'est servi. Des rassemblements ont eu lieu samedi dans plusieurs villes des États-Unis pour réclamer un encadrement plus rigoureux des ventes d'armes à feu.

Au cours de ce qui constituait l'un des plus grands rassemblements de la jeunesse américaine depuis plusieurs décennies, de nombreux activistes se sont déployés afin d'inscrire des milliers de jeunes sur les listes électorales, en vue notamment des élections de mi-mandat prévues en novembre.

Des entreprises plus hésitantes

De grandes entreprises américaines, des distributeurs notamment, ont d'ores et déjà pris des mesures pour restreindre les ventes d'armes à feu. Tandis que Cerberius souhaite sortir de Remington, Citigroup a expliqué la semaine dernière qu'elle exigerait de certains de ses clients qu'ils ne vendent des armes à feu qu'à des consommateurs aux antécédents vérifiés et qu'ils s'interdisent de proposer des chargeurs de grande capacité.

Citigroup a également précisé qu'elle restreindrait les ventes à des acheteurs âgés de moins de 21 ans, une initiative imitée par d'autres entreprises, tandis que Fred Meyer, une enseigne du distributeur Kroger, a renoncé purement et simplement à vendre des armes à feu.

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Commentaires 2
à écrit le 26/03/2018 à 18:08
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Dommage, c'est une très bonne marque...que les pacifistes et autres yellow-bellies ne se réjouissent pas trop vite.

à écrit le 26/03/2018 à 11:45
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Cerberus c'est bien le fond de pension qui a pillé les pages jaunes avec la complicité de GS aussi non ?

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