L'avionneur ATR surfe sur la vague verte et engrange 75 commandes fermes

Le constructeur franco-italien semble être le plus performant en matière de critères environnementaux dans l'aviation régionale. Il surfe sur la vague verte en vendant 75 appareils depuis le début de l'année.
Michel Cabirol
En 2019, ATR a engrangé 35 commandes de la part du loueur NAC, 27 de clients qui ne souhaitent pas se dévoiler, 10 du loueur Elix Aviation Capital, deux d'Air Tahiti et un d'EsayFly.
En 2019, ATR a engrangé 35 commandes de la part du loueur NAC, 27 de clients qui ne souhaitent pas se dévoiler, 10 du loueur Elix Aviation Capital, deux d'Air Tahiti et un d'EsayFly. (Crédits : ATR)

Qu'on se le dise, ATR va redevenir à la mode. Et très vite. La vague verte qui touche tout l'écosystème aérien et aéronautique mondial pourrait très certainement profiter à ATR, qui a un avantage concurrentiel dans ce domaine. La pression environnementale a par exemple déjà obligé la compagnie aérienne Braathens Regional Airlines (BRA) à remiser ses jets pour prendre des ATR. Au-delà, le constructeur franco-italien, qui revendique la première place mondiale dans les avions régionaux, est déjà en train de réaliser une très belle année 2019 sur le plan commercial même si il est encore trop tôt pour corréler ses succès à volonté des pouvoirs publics de réduire les émissions de CO2 dans le secteur aérien. Le constructeur de turbopropulseurs a annoncé mercredi lors du 53e Salon aéronautique du Bourget un total de 75 commandes, dont 35 de la part du loueur NAC, pour une valeur de 1,7 milliard de dollars.

ATR, qui a déjà largement dépassé son bilan 2018 (52 appareils vendus), serait en bonne voie pour atteindre ses objectifs de commandes pour 2019. Des objectifs que l'avionneur n'a d'ailleurs jamais communiqué contrairement à son habitude. Au-delà des chiffres brut, ces résultats commerciaux confirment donc l'efficacité des performances environnementales des turbopropulseurs sur le marché régional. L'ATR 72-600 présente un fort avantage environnemental par rapport aux jets régionaux. Selon ATR, il émet 40% de CO2 en moins, soit 4.000 tonnes de CO2 économisées chaque année par avion. Peut-être qu'Air France, qui souhaite renouveler sa flotte régionale, ainsi que d'autres compagnies aériennes vont reconsidérer leur décision de prendre des jets face à la pression de l'enjeu environnemental.

Le STOL décolle commercialement

Outre NAC qui a commandé 35 ATR 72-600 et 35 autres en option avec un acompte versé, ATR a engrangé 27 commandes de clients qui ne souhaitent pas se dévoiler, 10 de la part du loueur Elix Aviation Capital, dont le président est l'ancien patron des ventes d'ATR, John Moore, deux pour Air Tahiti et un pour EsayFly (Colombie). Soit 75 commandes pour le constructeur basé à Toulouse.

Ces commandes incluent également 17 engagements pour le nouvel ATR 42-600S, la variante STOL (décollage et atterrissage courts) de l'ATR 42 qui offre des capacités optimisées pour décoller et atterrir sur des pistes de seulement 800 mètres de long. ATR a trouvé trois clients de lancement pour cette nouvelle version : Air Tahiti, Elix Aviation et un client dont le nom n'est pas dévoilé. ATR est en train de finaliser le processus de lancement de cette nouvelle version du 42-600. ATR a déjà reçu l'autorisation d'accepter des commandes pour l'avion, sous réserve de la confirmation définitive du lancement par son conseil d'administration (Airbus/Leonardo), prévue avant la fin de l'année.

"Grâce à notre politique d'innovation continue, de laquelle sont issus nos nouveaux produits, tels que l'avion cargo ATR 72-600F et notre nouvel ATR 42-600 STOL, nous comptons maintenir ATR à la pointe de l'aviation régionale", a expliqué le président exécutif d'ATR, Stefano Bortoli.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 19/06/2019 à 20:07
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Effectivement, ce serait une bonne idée pour AirFrance de reconsidérer sa décision de ne conserver que des Jets d'importation plutôt que des ATR basés à Toulouse....même si c'est franco-italien, c'est toujours mieux que brésilien, japonais, russe ou ...

le 20/06/2019 à 7:21
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Oui mais on oublie les inconvénients ! Durée de vol x2, bruit, et concurrence avec l’A220 ... Quand aux taxations, si un avion a 1/2 vide est + taxé il décollera le lendemain ou sera annulé définitivement... un bonus/malus difficile à mettre en œuvre...

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