La France booste le budget du CNES en 2017

Le gouvernement augmente le budget du CNES de près de 10% en 2017, passant de 2,12 milliards à 2,33 milliards d'euros.
Michel Cabirol
Avec 35 euros par an et par habitant, le budget que la France consacre aux activités spatiales civiles reste le deuxième au monde, après celui des États-Unis (50 euros) mais avant ceux de l'Allemagne (20 euros) ou du Royaume-Uni (8 euros).

Du jamais vu depuis une décennie au moins. Près de 10% de croissance pour le budget du Centre national d'études spatiales (CNES). En 2017, les ressources du CNES atteindront 2,33 milliards d'euros (contre 2,12 milliards en 2016). Soit une hausse de 214 millions d'euros. La hausse du budget du CNES témoigne de la priorité pour l'espace affichée par la France dans un contexte marqué par la concurrence encore accrue de la part des industriels américains et asiatiques.

"Pour relever ces nombreux défis et poursuivre avec le même succès ses grandes missions en cours, le CNES, moteur de l'Europe spatiale, bénéficie en 2017 d'une augmentation de 10% de son budget total, ce qui témoigne de la très haute confiance que lui font les autorités françaises et de leur volonté forte de voir la France continuer à faire la course en tête en Europe", a souligné mercredi le CNES dans son communiqué.

Avec 35 euros par an et par habitant en 2017 (37 euros en 2016), le budget, que la France consacre aux activités spatiales civiles, reste le deuxième au monde, après celui des États-Unis (50 euros) mais avant ceux de l'Allemagne (20 euros) ou du  Royaume-Uni (8 euros), a indiqué le CNES. La filière française génère un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros et emploie 16.000 personnes en France.

Hausse de la contribution française à l'ESA

Sur un budget de 2,33 milliards d'euros, dont plus de 80% va irriguer la filière industrielle spatiale française et européenne, le CNES va contribuer en 2017 au budget de l'Agence spatiale européenne (ESA) à hauteur de 833 millions d'euros (contre 754 millions en 2016). Il injectera également dans des coopérations multinationales 728 millions d'euros (693 millions en 2016).

Le budget du CNES investira 682 millions d'euros pour le compte de la direction générale pour l'armement (DGA), de l'ESA et d'Eumetsat (Organisation européenne pour l'exploitation des satellites météorologiques) pour mener à bien des programmes délégués. Un budget en hausse par rapport à 2016 (565 millions d'euros). Enfin, la contribution du Programme d'Investissements d'Avenir (PIA) à des programmes spatiaux est en baisse en 2017, passant de 107 millions à 91 millions.

Ariane 6, une priorité pour le CNES

Parmi les programmes financés en 2017, le lanceur Ariane 6 et son segment sol, sous maitrise d'œuvre du CNES, et la disponibilité de la base du CSG pour l'exploitation de trois lanceurs (Ariane 5, Soyuz, Vega) restent bien sûr prioritaires pour l'agence spatiale française. Dans les sciences, les programmes Pharao (première horloge à atomes froids en orbite), InSight, l'atterrisseur géophysique martien de la NASA, Taranis, le premier satellite dédié à l'observation des éclairs, et la mission franco-chinoise SVOM (étude des sursauts gamma) font également partie des priorités du CNES.

Dans l'observation, le développement des programmes Merlin, qui mesurera la concentration de méthane dans l'atmosphère (2019), SWOT (altimétrie interférométrique en 2020) et MicroCarb, qui détectera les émissions de gaz carbonique (2020) se poursuivra. La mission franco-israélienne dédiée au suivi de la végétation terrestre Venus décollera en 2017 tandis que le satellite franco-chinois CFOSAT sera mis en orbite en 2018. Dans la défense, le CNES travaille sur le programme CSO, préparation du futur de l'observation optique haute performance et les télécommunications duales en lien avec le programme COMSAT-NG.

Enfin, dans les télécoms, le CNES travaille sur le développement des plateformes Neosat, qui permet aux constructeurs de satellites français de rester compétitifs sur le marché très concurrentiel des satellites géostationnaires de télécoms (plateforme à propulsion électrique, Internet très haut débit). En outre, avec l'arrivée de projets ambitieux et notamment les constellations de satellites, l'enjeu économique consiste à diviser par cinq le coût du gigabit par seconde. Enfin, le CNES prépare l'avènement du très haut débit par satellite, qui permettrait de passer de 70 gigabits par seconde à un térabit par seconde. Une façon de conserver un coup d'avance et d'inventer l'espace de demain...

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 18/01/2017 à 14:33
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Bravo en effet. Mais il faudra faire preuve de constance. Et on aimerait aussi que d'importants efforts soient faits pour d'autres secteurs où la France a des avantages comparatifs afin de regénérer son tissu industriel et créer les emplois de dem...

à écrit le 14/01/2017 à 16:57
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Très bien. Enfin un peu d'investissement dans l'innovation et la recherche. Après il y a ceux qui aiment raller parce que ce sont sont des sommes importantes qui sont investies (encore que...), mais qui aiment aussi se plaindre de notre perte de ...

à écrit le 13/01/2017 à 7:27
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Enfin de l'investissement et pas une dépense de fonctionnement, bravo ! J'approuve, c'est ça dont notre pays a besoin.

à écrit le 12/01/2017 à 13:18
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Il est curieux de constater dans ce pays que d'un coté, on sollicite sans arrêt le contribuable et citoyen pour gratter 2 francs 6 sous par ce que l’État n'a plus d'argent, mais que dans certains domaines (CNES, EPR de Flamanville, etc ...), hop, com...

le 14/01/2017 à 16:52
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Mettre les travaux du CNES dans le même sac que l'EPR, c'est très très fort.

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