Latitude : plus vite, plus haut, plus fort

La startup française Latitude a réussi une levée de fonds de 27 millions d'euros permettant de poursuivre la préparation du premier lancement de son micro-lanceur spatial prévu en 2025.
Michel Cabirol
Latitude ambitionne d'accélérer le développement de son mini-lanceur Zephyr, dont le premier lancement est toujours prévu au Centre spatial guyanais (CSG) pour 2025 (100 kg dans la première configuration, puis 200 kg de charge utile en orbite basse dans sa deuxième configuration).
Latitude ambitionne d'accélérer le développement de son mini-lanceur Zephyr, dont le premier lancement est toujours prévu au Centre spatial guyanais (CSG) pour 2025 (100 kg dans la première configuration, puis 200 kg de charge utile en orbite basse dans sa deuxième configuration). (Crédits : Latitude)

Fondée en 2019, la startup rémoise Latitude, qui s'est lancée dans l'aventure des mini-lanceurs avec son projet Zephyr, a réussi une nouvelle levée de fonds de 27 millions d'euros. Ce qui porte le financement total de l'entreprise à près de 50 millions d'euros. Grâce à cette nouvelle opération, Latitude ambitionne d'accélérer le développement de son mini-lanceur Zephyr, dont le premier lancement est toujours prévu au Centre spatial guyanais (CSG) pour 2025 (100 kg dans la première configuration, puis 200 kg de charge utile en orbite basse dans sa deuxième configuration).

Latitude souhaite apporter des services sur mesure dédiés aux opérateurs commerciaux de satellites (smallsats) dans le monde entier, qui souhaitent envoyer des satellites de 10 à 200 kg dans l'espace. Ainsi, le mini-lanceur, qui sera modulable, sera capable d'envoyer quatre satellites de 50 kg sur plusieurs orbites différentes. Pour être le plus agile et le plus réactif possible, Latitude développe, fabrique, opère et commercialise tout seul.

Un marché très encombré

Ce financement est porté par ses investisseurs historiques (Crédit Mutuel Innovation, Expansion, Bpifrance via le fonds Deep Tech 2030 géré pour le compte de l'État dans le cadre de France 2030, et UI Investissement), ainsi que Blast.club qui fait son entrée au capital de Latitude. Blast a été impressionnée par la vision et l'ambition de Latitude dans un secteur aussi complexe et stratégique et par la capacité qu'il a eu à s'entourer des meilleurs experts du secteur, selon le fondateur de Blast, Anthony Bourbon. Ils sont également rejoints par Kima Ventures et des investisseurs particuliers séduits par Zephyr, un lanceur haut de 19 mètres développé par une équipe de 110 personnes (bientôt 130).

« Le soutien renouvelé de nos actionnaires est la reconnaissance d'une année et demie de travail acharné, de résultats critiques et d'une croissance nécessaire pour devenir leader sur notre marché d'ici la fin de la décennie », estime le PDG et cofondateur de Latitude, Stanislas Maximin.

Le lanceur Zephyr a déjà reçu des marques d'intérêts commerciaux, assure Latitude. Le marché des smallsats reste très encombré avec de nombreux projets de mini-lanceurs qui se multiplient comme ceux d'Isar Aeroposace, d'Hyimpulse ou de Rocket Factory Augsburg (RFA) en Allemagne, de PLD Space en Espagne ou encore de Maiaspace et Hd'yprSpace en France. « En France, Latitude fait la course en tête sur la mise en orbite basse de charges utiles pour les futures méga-constellations (inférieures ou égales à 200 kg) par ses choix technologiques et sa rapidité d'exécution », a estimé Charles Beigbeder, cofondateur d'Expansion.

Pour assommer la concurrence, Latitude estime qu'il faut aller le plus vite possible. En outre, Stanislas Maximin revendique avoir le lanceur le plus compétitif du marché avec une cadence de lancements plus forte que la concurrence. « Notre offre commerciale va l'emporter », a-t-il assuré lundi sur BFM Business.

2024, une nouvelle année critique

Pour Latitude, 2024 est une année charnière critique pour préparer le premier vol de Zephyr en 2025 à Kourou. La startup dispose d'un backup depuis la base spatiale de SaxaVord dans l'archipel des Shetland, au nord de l'Écosse. Cette nouvelle levée de fonds va permettre « de poser les fondations opérationnelles et industrielles du premier lancement et de poursuivre le développement de la nouvelle évolution de Zephyr ». Ainsi, dès 2028, le mini-lanceur sera doté de 200 kg de capacité d'emport.

Après avoir testé en 2023 lors de deux campagnes d'essais différentes son moteur-fusée imprimé en 3D et validé le design du lanceur, ce nouveau tour de table l'entreprise a pour ambition de lancer la production du premier lanceur (moteur, structure et électronique) et la mise en place de la chaîne d'assemblage tout en poursuivant les recrutements. Son assemblage sera réalisé à la fin de cette année. Puis, Latitude effectuera les essais sur les systèmes électroniques, propulsifs, fluides et les structures du mini-lanceur.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 25/01/2024 à 17:47
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Bonjour, bien encore une société qui espère se faire un place au soleil dans le développement des lanceurs spatiaux... Malheureusement, la concurrence est tres importante sur se secteur... Maintenant, ils faux être inventifs dans le domaine.. O...

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