Près de trois ans après l'accident mortel d'un Boeing 737 MAX d'Ethiopian Airlines le 10 mars 2019 qui avait fait 157 victimes originaires de 30 pays, la compagnie éthiopienne, plus grand transporteur africain, reprend ce mardi les vols avec cet appareil aujourd'hui exploité par 35 compagnies dans le monde.
Dans un communiqué envoyé à l'AFP, le transporteur a déclaré que cette décision intervenait après une "re-certification profonde" par les régulateurs des États-Unis, de l'Union européenne, de Chine et d'Éthiopie.
"Nos pilotes, ingénieurs, techniciens d'aéronefs et équipages sont entièrement préparés à faire à nouveau voler le B737 MAX et nous avons hâte de vous accueillir à bord", souligne la compagnie.
Crash au bout de six minutes de vol
Le fait d'attendre aussi longtemps était "vraiment louable", a déclaré à l'AFP Yeshiwas Fentahun qui présidait une association de pilotes en 2019, mais a quitté depuis le transporteur. Le décès de l'équipage, qui comptait le plus jeune pilote de la compagnie, Yared Getachew, fut un traumatisme pour tous les employés, a-t-il rappelé.
"Certains pilotes étaient très proches des gens qui sont morts dans l'accident et il est très difficile de savoir si tout le monde est passé à autre chose", a-t-il ajouté.
"Mais je crois que c'est un délai convenable pour la plupart d'entre nous pour tourner la page de cette expérience."
En mars 2019, le vol 302 à destination de Nairobi, opéré par la compagnie nationale éthiopienne, s'est écrasé dans un champ au sud-est de la capitale Addis Abeba, six minutes après son décollage, à cause d'un logiciel défectueux. Intervenant quelques mois à peine après le crash d'un avion du même type de la compagnie indonésienne Lion Air (en octobre 2018 (189 morts), l'accident d'Ethiopian Airlines provoqua l'immobilisation au sol de l'appareil à travers le monde. Il déclencha la pire crise de l'histoire de l'avionneur américain.
Boeing a passé un accord avec leurs familles et a reconnu sa responsabilité dans l'accident, d'après des documents juridiques déposés en novembre auprès d'un tribunal de Chicago, où se trouve son siège.
Les documents ne mentionnent pas de sommes mais les familles des victimes pourront faire des démarches en vue d'obtenir des dédommagements dans les tribunaux américains.
(avec AFP)
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