Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi est bien de retour à Paris. Le président égyptien va commencer sa visite dès dimanche soir avec une rencontre et un dîner avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, grand artisan du réchauffement des relations entre la France et l'Égypte. Le lendemain, il sera reçu en milieu de matinée par le président Emmanuel Macron, qu'il reverra ensuite lors d'un dîner à l'Élysée avec une délégation en format réduit. Puis, le président Al-Sissi doit rencontrer le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo. Il se rendra mardi matin à la Station F, puis déjeunera avec le Premier ministre Jean Castex et, enfin, rencontrera le président du Sénat Gérard Larcher.
Cette visite doit marquer l'importance du partenariat stratégique qui lie la France à l'Égypte. A ce titre, un rendez-vous est donc prévu entre le président Al-Sissi et la ministre des Armées, Florence Parly durant cette visite d'État. La France et l'Égypte ont "une longue histoire de coopération structurante dans le domaine de la défense", rappelle-t-on à l'Élysée, qui souligne que "ce sera l'occasion de faire un point, de travailler sur certains prospects". La France "va continuer à avoir une coopération qu'on qualifie de structurante dans le domaine de la défense avec l'Égypte, notamment pour ce qui concerne l'air et puis le naval essentiellement", estime cette même source.
Pas de contrat signé ?
La visite d'État du président égyptien en France ne devrait pas donner lieu à la signature de grands contrats, y compris d'armement. Elle a essentiellement pour vocation à travailler à la stabilité du Proche et Moyen Orient, une région très volatile. Les principaux dossiers, qui seront évoqués comme l'avait écrit La Tribune, seront de nature géopolitique (notamment Libye, Turquie en Méditerranée orientale avec les ambitions turques sur les champs gaziers au large de Chypre et de la Grèce...) "Cette visite n'a pas pour objet d'annoncer la signature de grands contrats. En revanche, comme toute visite de ce type, c'est évidemment l'occasion d'avancer sur les contrats qui sont en cours (de négociations, ndlr). Les entreprises françaises et égyptiennes ou les institutions égyptiennes travaillent d'arrache-pied pour avancer sur certains dossiers", assure-t-on à l'Élysée. C'est le cas pour la vente d'un satellite espion français.
Mais, à ce stade, selon nos informations, il semble que le dossier d'acquisition d'un satellite d'observation militaire par l'Égypte à Airbus Space ne sera pas finalisé à temps. En outre, les négociations entre Paris et le Caire sur une nouvelle commande de Rafale (12 appareils, dont un pour remplacer un Rafale égyptien accidenté, avec une possible nouvelle option pour 12 supplémentaires) ne devrait pas non plus aboutir, précise-t-on à La Tribune. Trop tôt. "On en saura plus à la fin du week-end, on en saura plus lundi, mais on travaille plutôt sur des détails, des annonces plus de continuité dans ce qui a été déjà fait ou de projets cadre aussi bien dans le domaine civil que militaire", précise-t-on à l'Élysée. D'une façon générale, les industriels espèrent que la visite du président égyptien se déroulera sans provoquer de nouvelle crise. "Si cela se passe bien, alors on pourra travailler sereinement", fait-t-on valoir à La Tribune.
Mais peut être quelques annonces ?
Pour autant, à l'Élysée, on estime que "ça ne veut pas dire qu'on ne fera pas quelques annonces qui seront en l'occurrence signées à Matignon normalement". Il est possible qu'un contrat sur l'extension du métro du Caire y soit annoncé. Les 22 et 23 novembre, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari avait d'ailleurs rencontré au Caire son homologue Kamel el-Wazzir pour identifier des opportunités de coopération futures sur des projets en cours comme la future ligne 4. A cette occasion des conventions de l'AFD (Agence française de développement) seront signées. Ainsi, une aide de 150 millions d'euros sera octroyée sous forme de prêts pour la protection sociale au profit des populations égyptiennes les plus vulnérables.
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