C'était attendu. C'est enfin signé. Les deux ministres en charge de la Défense, Florence Parly et son homologue britannique Ben Wallace ont annoncé avoir signé un contrat d'acquisition de huit systèmes autonomes de déminage (quatre pour la France, quatre pour le Royaume-Uni), un programme porté par le groupe Thales des deux côtés de la Manche. Soit un contrat évalué à plus de 300 millions d'euros, dont 184 millions de livres sterling de la part de la Grande-Bretagne.
"Ce programme est une révolution de la guerre des mines, a estimé la ministre des Armées, Florence Parly à l'occasion du Franco-British Council : il rendra le travail des opérateurs plus facile et plus efficace, il éloignera les plongeurs de la menace. Le MMCM appuiera directement la mise en œuvre de notre dissuasion et participera donc à garantir notre souveraineté. La preuve s'il en fallait que joindre nos forces ne signifie pas forcément menacer notre indépendance".
C'est le 16 novembre qu'a été notifié ce contrat par l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAr) dans le cadre de la coopération entre le Royaume-Uni et la France autour du projet SLAM-F (Système de lutte anti-mines du futur) ou MMCM (Maritime Mine Countermeasures) côté britannique. Avec ses trois principaux partenaires (ECA Group, L3Harris et Saab), Thales assurera la livraison des systèmes aux deux forces navales à partir de 2022.
Un saut capacitaire
Pour la France, ce contrat porte sur l'acquisition de trois premiers systèmes de drones anti-mines navales au profit de la Marine nationale. Cet achat inclut notamment la mise à hauteur du prototype lancé en 2015 dans le cadre de la coopération avec le Royaume-Uni autour du projet SLAM-F. Un quatrième système sera également commandé en 2021. Destiné à renouveler les capacités de la Marine nationale de lutte contre les mines navales, SLAM-F permettra aux marins d'opérer à distance de la zone de danger grâce à des drones sous-marins et de surface.
"Il s'agit d'un véritable saut capacitaire, en termes de performances et de productivité, qui permet en outre de sécuriser la vie des forces armées, a estimé Thales dans un communiqué distinct publié jeudi. Il conforte le positionnement de la Marine nationale française et de la Royal Navy en tant que leaders mondiaux de la guerre des mines et des drones navals".
La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit à l'horizon 2030 huit systèmes de drones anti-mines, dont quatre livrés d'ici à 2024. En 2020, le ministère des Armées va engager 47 millions d'euros (sur un montant de 305 millions en autorisation d'engagement).
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