
C'était un véritable casse-tête pour la France pour satisfaire les exigences de la Grèce. Au-delà de l'achat de quatre frégates neuves et de la modernisation des quatre frégates MEKO de fabrication allemande, le ministre de la Défense grec, qui a lancé un appel d'offres internationale pour rééquiper sa marine, veut par ailleurs rapidement deux navires d'occasion "prêts" et "en bon état, éventuellement mis à niveau". Soit "une solution intermédiaire" en attendant la mise en service des frégates neuves dans sept ou huit ans. Paris a trouvé une solution, qui pourrait satisfaire la Grèce et... ne mécontente pas trop la marine française. C'est dans ce cadre que Naval Group a récemment fait son offre à la Grèce. La ministre des Armées Florence Parly est d'ailleurs attendue jeudi à Athènes.
"Jean Bart" et "Latouche-Tréville" en Grèce ?
La France avait initialement pensé vendre des frégates Lafayette à la Grèce mais cette solution avait un coût opérationnel trop important pour la marine nationale, qui renâclait. Il a également été imaginé un billard à trois bandes entre la France, l'Arabie Saoudite et la Grèce autour des frégates Sawari II. "Trop compliqué", explique-t-on à La Tribune. Et finalement, selon des sources concordantes, la France propose de céder gratuitement à la marine grecque deux frégates de premier rang, le "Jean Bart" (lutte anti-aérienne), et le "Latouche-Tréville" (lutte anti-sous-marine). La marine nationale remettra ses deux bâtiments à Naval Group, s'il est sélectionné par la Grèce.
Admis au service actif en 1990, le "Latouche-Tréville" a mené en février dernier des exercices conjoints en mer du Nord dans le cadre du Standing NATO Maritime Group (SNMG-1). Admis au service actif en 1991 et désarmé début mars, le "Jean Bart" sera remplacé par la frégate multimissions de défense aérienne (FREDA) "Lorraine", qui a été mise à l'eau à Lorient en novembre dernier et sera livrée à la marine en 2022. La marine grecque, qui est allée examiner les deux frégates, a semble-t-il été plutôt agréablement surprise par l'état des deux navires.
Un prix plus attractif
Outre les deux frégates d'occasion offerte, Naval Group propose quatre frégates de défense et d'intervention (FDI), dont trois fabriquées localement par un chantier naval grec. Le groupe naval aurait fait un effort financier pour rendre son offre beaucoup plus attractive que celle refusée en juillet 2020 par la Grèce en raison du prix (2,5 milliards d'euros pour deux frégates armées). D'autant que les FDI proposées cette fois-ci par Naval Group sont exactement les mêmes que celles qu'aura la marine nationale. Résultat, la facture par navire aurait nettement baissé, entre 15% et 20%. Enfin, Naval Group se serait engagé à livrer la deuxième FDI construite à Lorient. Ce qui permettrait d'éviter une trop longue mise au point si cela avait été la première fabriquée par le chantier breton.
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