Pourquoi Arianespace lorgne le marché des petits satellites

Arianespace lance un service innovant d'accès rapide à l'orbite géostationnaire (GEO) pour une nouvelle génération de petits satellites. La société européenne offre une première opportunité de lancement pour la mission GO-1, qui pourra emporter plus de 4.5 tonnes de charge utile au premier semestre 2022.
Michel Cabirol
La croissance du marché des petits satellites (smallsats) sera notamment stimulée par l'arrivée des grandes constellations telles que OneWeb (ici sur la photo), Starlink SpaceX et le projet Kuiper (Amazon)
La croissance du marché des petits satellites (smallsats) sera notamment stimulée par l'arrivée des grandes constellations telles que OneWeb (ici sur la photo), Starlink SpaceX et le projet Kuiper (Amazon) (Crédits : Airbus)

Arianespace ne désarme pas pour rester à court et moyen dans la course à l'accès à l'espace avec son futur lanceur Ariane 6. Dévoilée lundi par la société européenne de services de lancement lors de la conférence de Logan (Utah, États-Unis) dédiée aux petits satellites, la mission GO-1 (pour Geostationnary Equatorial Orbit mission number 1) réalisera au premier semestre 2022 un lancement partagé (ou rideshare) au départ du Centre Spatial Guyanais (CSG), à l'aide d'une Ariane 64, qui est la version la plus puissante du futur lanceur lourd européen. Un service qui permettra à Arianespace d'être présent sur le marché des petits satellites (smallsats), crucial pour son avenir.

Équipée du système d'emport MLS (pour Multi-Launch Service), Ariane 6 pourra déployer une large gamme de petits satellites, allant des CubeSats aux MicroSats, voire davantage. Les clients de la mission GO-1 bénéficieront d'un accès rapide en orbite : "du décollage à la séparation des satellites, la mission sera plus courte qu'un vol long-courrier Paris-New York", a précisé Arianespace dans un communiqué publié lundi. Ce nouveau service comprendra des accords de service de lancement particulièrement flexibles pour les clients et des campagnes de préparation simplifiées. Ainsi, ces derniers pourront acheter une ou plusieurs places à bord de la mission GO-1 jusqu'à six mois avant le décollage.

"Une nouvelle ère s'ouvre pour les petits satellites : jusqu'à présent, il n'existait pas de solution simple, prévisible et accessible pour les placer en GEO. Avec l'arrivée d'Ariane 64 et de la mission GO-1, Arianespace va ouvrir la voie de l'exploitation de l'orbite géostationnaire par les petits satellites", a expliqué le président exécutif d'Arianespace, Stéphane Israël cité dans le communiqué. "Alors que la plupart des lancements de ce type dépendent d'un client principal pouvant retarder le lancement, la mission GO-1 suivra un planning précis, offrant à chaque client clients et à chaque satellite une place d'honneur à bord de ce vol qui partira une fois son taux de remplissage atteint".

Le marché des petits satellites en pleine croissance

Selon le cabinet spécialisé sur le spatial Euroconsult, le marché des petits satellites (fabrication et lancement) devrait passer de 12,6 milliards de dollars sur la période 2009-2018 à 42,8 milliards de dollars entre 2019 et 2028. La croissance sera notamment stimulée par l'arrivée des grandes constellations telles que OneWeb, Starlink SpaceX et le projet Kuiper (Amazon). Toujours selon Euroconsult, il y a eu une augmentation de  93% du nombre de petits satellites lancés en 2017 et 2018 par rapport à 2014-2016.

A partir de 2023, 8.600 petits satellites seront lancés dans la prochaine décennie, à une moyenne de 835 chaque année, puis à une moyenne de 880 par an à partir de 2028. Les constellations vont représenter 83% des satellites à lancer à compter de 2028. Par ailleurs, les satellites de 250-500 kg, qui représentaient 6% du nombre total de satellites lancés entre 2009-2018, devrait passer à 18% des satellites lancés au cours des dix prochaines années. Les satellites de moins de dix kg, comme les cubesats 3U, représenteront 28% des engins  lancés dans la prochaine décennie, mais seulement 2% de la valeur totale du marché. Enfin, les satellites de communications à larges bandes devraient représenter la plus forte croissance avec près de 4.200 satellites attendus entre 2019 et 2028.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 06/08/2019 à 14:19
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Bien trop peu et bien trop tard. Il n'est même pas certain qu'un tel marché se forme et même si c'était le cas Ariane 6.4 ne sera pas le lanceur le plus compétitif de ce marché, loin s'en faut !

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