SCAF : Berlin, Madrid et Paris demandent une ristourne de 5% pour la phase 1B

Les États veulent engager une négociation commerciale alors qu'un accord a déjà été conclu. Pour les industriels, les négociations sont terminées.
Michel Cabirol
Selon le cabinet, il y aura un seul type de démonstrateur. Toutefois, le contrat prévoit que pour les besoins du programme, les États peuvent demander la réalisation d'un deuxième exemplaire, voire un troisième exemplaire.
Selon le cabinet, "il y aura un seul type de démonstrateur". Toutefois, le contrat prévoit que "pour les besoins du programme", les États peuvent demander la réalisation d'"un deuxième exemplaire, voire un troisième exemplaire". (Crédits : Dassault Aviation / Eridia Studio / V. Almansa)

Cela peut paraitre incroyable mais les négociations entre les industriels et les États se poursuivent sur le SCAF (Système de combat aérien du futur). Et ce quand bien même qu'un accord sur la phase 1B (3,5 milliards d'euros) ait été finalisé lundi par l'Allemagne, l'Espagne et la France, qui participent au programme d'armement le plus emblématique d'Europe. Les trois pays demandent une ristourne d'environ 5% aux industriels, selon nos informations. Soit près de 200 millions d'euros. Cette initiative de dernière minute a à la fois surpris et irrité tous les industriels partenaires de ce programme, dont notamment Dassault Aviation et Airbus. Et la réponse a rapidement fusé : c'est non. Un  "non" ferme. D'autant plus que les industriels considèrent qu'un accord a été annoncé sur la base des négociations conclues entre industriels. Ce qui signifie très clairement pour eux que la négociation commerciale est finalisée.

Les États vont toutefois tenter le coup. "Il reste des points à finaliser qui fait que les industriels ne s'engageront pas à dire que tout est finalisé", rappelait-on lundi au sein du cabinet de la ministre des Armées, Florence Parly. Pour le ministère, "il reste toujours une question qui se règle juste à la fin, qui est le prix". "Nous cherchons toujours à réduire les prix et nous avons encore un peu de temps pour le faire" sur la phase 1B du SCAF, précisait-on dans l'entourage de Florence Parly. D'autant que le montant de 3,5 milliards d'euros est un prix plafond, rappelle-t-on au cabinet de la ministre.

Finalisation de l'architecture du système

Outre le développement et la conception de démonstrateurs, le lancement de cette phase 1B va permettre de finaliser les travaux sur l'architecture à la fois de l'avion de combat et des "remote carrier" (drones, missiles...), qui accompagneront le NGF (Next Generation Fighter) dans ses missions. La fin de ces travaux doit mener au choix d'un appareil et puis, à celui "d'un ou deux remote carriers", expliquait le cabinet. Pour l'heure, les industriels étudient cinq architectures, soit trois avions et six types de remote carrier (contre dix auparavant au début de la phase 1B, soit 24 variantes).

"Notre enjeu sur les deux à trois qui viennent est de terminer" ces travaux pour converger et de définir un système, soulignait le cabinet. Une fois cette phase passée, les industriels réaliseront dans le cadre de la phase 2 "un démonstrateur à la fois de cet avion et de ses remote carriers pour les faire voler vers 2027". Selon le cabinet, "il y aura un seul type de démonstrateur". Toutefois, le contrat prévoit que "pour les besoins du programme", les États peuvent demander la réalisation d'"un deuxième exemplaire, voire un troisième exemplaire". Tout dépendra "de la volumétrie d'essais en vol prévue et des études de démonstration technologique que nous souhaitons mener dans les airs..." Et dire que le SCAF n'est qu'au début de son odyssée.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 21/05/2021 à 19:45
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L'Allemagne aurait informé les Industriels de ses difficultés budgétaires ! Le problème est que ces derniers l'accuse de noircir le tableau. Une solution plus équilibrée serait pour les Industriels de proposer une remise de 200 M. sur le budget globa...

à écrit le 21/05/2021 à 9:50
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Quand les politiques se mêlent d'industrie cela ne présage rien de bon ni pour le contribuable ni pour l'industrie du pays

à écrit le 21/05/2021 à 9:50
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Quand les politiques se mêlent d'industrie cela ne présage rien de bon ni pour le contribuable ni pour l'industrie du pays

à écrit le 21/05/2021 à 9:06
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J'observe que la nécessaire souveraineté européenne n'est qu'une affaire de ristourne à un moment ou des partenaires utilisent l'arme de l’émigration sauvage dans toute son horreur pour leurs petits intérêts nationaux. Adieu vielle Europe...

à écrit le 20/05/2021 à 21:50
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Espérons que sur ce programme seront prévus des plans B. Exemple: si un composant allemand ou espagnol n’est pas prêt, qu’il soit claire qu’un composant français du Rafale puisse prendre la place au pied levé. Ça permettra de laisser le temps aux bri...

à écrit le 20/05/2021 à 9:47
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Elle est chiffrée à combien la souveraineté de la vielle Europe. Il serait préférable à cette ristourne de relancer les taxes d’importation sur les tonnes de bidules qui nous arrive de partout.

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