Suspense autour de la visite à Paris de l'homme fort de Ryad

La visite du vice-prince héritier et ministre de la Défense saoudien, Mohammed bin Salman bin Abdul Aziz, pourrait être l'occasion de signer des contrats et de faire avancer plusieurs dossiers d'armement en suspens entre les deux pays.
Michel Cabirol
L'Arabie Saoudite pourrait finaliser l'achat de 39 patrouilleurs légers (CMN) et de 24 canons auto-tractés Caesar (Nexter)

Plusieurs fois reportée, la visite du vice-prince héritier et ministre de la Défense saoudien, Mohammed bin Salman bin Abdul Aziz, reçu par François Hollande, pourrait être l'occasion de signer des contrats et de faire avancer plusieurs dossiers d'armement en suspens entre les deux pays. Mais à Paris, c'est la bouteille à l'encre qui prévalait avant l'arrivée de l'homme fort de Ryad. Que voudra faire Mohammed bin Salman, qui veut changer le modèle économique du royaume en diversifiant l'économie saoudienne?

Deux contrats relativement modestes pourraient être signés lors de sa visite, selon des sources concordantes : la vente de 39 patrouilleurs légers fabriqués par Constructions mécaniques de Normandie (CMN) et celle de 24 canons auto-tractés Caesar (Nexter). Toutefois, il n'y avait aucune certitude avant l'arrivée du vice-prince héritier. De son côté, Thales poursuit ses "discussions positives" sur la vente du système de défense anti-aérien Mark3. Enfin, DCNS pousse ses corvettes Gowind.

CMN dans l'attente

Le contrat le plus mature, dont la mise en vigueur traîne depuis des mois et des mois, est celui du chantier naval de Cherbourg, CMN, propriété de l'homme d'affaires franco-libanais Iskandar Safa. Sans passer par l'aide de la société ODAS, CMN avait signé en janvier un contrat avec Ryad pour la vente de plus de 39 patrouilleurs de 35 mètres équipés du système de combat Tacticos, le CMS de Thales Nederland, pour un montant de 600 millions de dollars environ. Dix patrouilleurs seront assemblés localement par le chantier naval saoudien incontournable Zamil, proche de la famille régnante, dans le cadre de la nouvelle politique de "saoudisation" préconisée par Mohammed bin Salman.

Si ce contrat n'a toujours pas été mis en vigueur par l'Arabie Saoudite, le chantier normand a franchi au premier trimestre un jalon très important. Il a obtenu des garanties bancaires d'un consortium de banques russes et du Golfe. En dépit des pressions de l'État français, les banques tricolores n'avaient quant à elle pas souhaité accompagner CMN. En outre, le chantier est en train d'adapter les trois corvettes vendues initialement à la marine libanaise dans le cadre du contrat Donas aux demandes des forces saoudiennes. Cette mise à niveau des matériels tient compte des spécificités de la marine saoudienne et de l'environnement du royaume.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 27/06/2016 à 13:32
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Ce qui me gène dans cet article, c'est qu'on ne perle que d'argent, de contrat, ... où sont les droits de l'homme, la démocratie, l'égalité Homme/Femme, .. aux oubliettes Les pépettes méritent-elles d'avoir un tel comportement ???

le 28/06/2016 à 12:10
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