Thales entre dans le top 5 des leaders mondiaux de la cybersécurité

Thales a finalisé plus tôt que prévu l'acquisition de l'américain Imperva, valorisé à 3,6 milliards d'euros. Cette acquisition permet au groupe de technologies français de devenir « l'un des cinq leaders mondiaux » de la cybersécurité.
Michel Cabirol
« L'acquisition de la société américaine Imperva est un jour important pour Thales, car elle marque une nouvelle étape dans le développement de nos capacités globales de cybersécurité pour les entreprises et les gouvernements du monde entier », a souligné le PDG de Thales, Patrice Caine.
« L'acquisition de la société américaine Imperva est un jour important pour Thales, car elle marque une nouvelle étape dans le développement de nos capacités globales de cybersécurité pour les entreprises et les gouvernements du monde entier », a souligné le PDG de Thales, Patrice Caine. (Crédits : Thales)

En mettant la main sur le groupe américain Imperva, Thales s'impose comme l'un des très grands mondiaux de la cybersécurité (domaines civils et défense) aux côtés des géants américains Palo Alto, Fortinet, Crowdstrike et de l'israélien Check Point. « Cette opération donne naissance à l'un des cinq leaders mondiaux spécialisés dans la protection du cœur de l'écosystème numérique : les applications, les données et les identités », a expliqué Thales dans un communiqué. L'intégration du groupe californien débutera en janvier 2024 alors que la finalisation de l'opération n'était attendue qu'ai début 2024. Avec cette transaction basée sur une valeur d'entreprise de 3,6 milliards de dollars comme indiqué en juillet dernier, le groupe français se renforce en Amérique du Nord, qui devient son deuxième marché après celui de la France, et dans le domaine de la cybersécurité.

« L'acquisition de la société américaine Imperva est un jour important pour Thales, car elle marque une nouvelle étape dans le développement de nos capacités globales de cybersécurité pour les entreprises et les gouvernements du monde entier », a souligné le PDG de Thales, Patrice Caine.

Si cette opération reste quoi qu'elle en coûte un très beau succès d'un groupe français aux Etats-Unis dans le domaine de la cybersécurité, elle intervient dans un moment où le monde se referme en raison de crises internationales de plus en plus aigües (conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien...). Depuis la pandémie du Covid-19, la fin de la mondialisation heureuse et débridée s'accompagne de la montée en puissance des lois extraterritoriales de plus en plus contraignantes dans le domaine du numérique (cloud act, FISA) pour les groupes qui se veulent mondiaux à l'exception ou presque des acteurs américains. Thales va devoir de plus en plus jongler avec tous ces carcans juridiques oppressifs (voire des maquis piégeux) pour protéger ses clients nationaux. Le groupe dispose également de solutions souveraines dans son portefeuille.

Le cyber, un moteur de croissance pour Thales

Pour l'heure, Thales est tout à la joie de son acquisition. « Il s'agit d'un tournant majeur » pour le groupe, a-t-il fait valoir. Effectivement, il devient un leader mondial dans la cybersécurité, avec plus de 5.800 experts dans 68 pays. Le chiffre d'affaires attendus pour 2024 devrait s'élever à 2,4 milliards d'euros dans la cybersécurité aussi bien dans le domaine civil que dans celui de la défense, « avec une croissance à deux chiffres attendue par la suite », a précisé le groupe. Ainsi, les perspectives de l'activité Identité et Sécurité Numériques (DIS) de Thales devraient être significativement améliorées avec de nouveaux objectifs financiers d'ici à 2027 (croissance organique du chiffre d'affaires 2024-2027 de 6% à 7 % et marge d'EBIT en 2027 à 16,5 %). Selon les prévisions des analystes, les dépenses des utilisateurs finaux devraient s'élever dans le monde à 20 milliards de dollars environ en 2024 dans les domaines de la sécurité des applications, des données et de l'identité, domaines qui sont le cœur de l'expertise de Thales.

« Avec l'augmentation constante des cybermenaces contre les infrastructures numériques des entreprises et des gouvernements (...), Thales bénéficie désormais d'un positionnement unique pour aider ses clients à protéger le cœur de leur écosystème numérique : les applications, les données et les identités », a expliqué Patrice Caine.

L'opération Imperva est la neuvième acquisition de Thales dans le domaine de la sécurité numérique au cours des neuf dernières années et la deuxième plus importante dans l'histoire du groupe après celle de Gemalto. Après les acquisitions de Tesserent, acteur majeur de la cybersécurité en Australie, de S21sec et Excellium, deux acteurs majeurs du conseil, de l'intégration et des services managés en cybersécurité en Europe, et de OneWelcome, leader européen de la gestion des identités et des accès clients, l'intégration d'Imperva positionnera donc Thales au rang des premiers leaders mondiaux du secteur. Imperva est notamment un leader de la cybersécurité qui protège les applications critiques, APIs, et les données à grande échelle. Avec son intégration au sein de Thales, Imperva protégera mieux les entreprises à chaque étape de leur transformation numérique.

Ensemble, Thales et Imperva vont pouvoir proposer des solutions dans le domaine de la cybersécurité pour endiguer l'augmentation du nombre d'attaques cyber, dont la menace et la complexité sont croissantes. « Avec cette nouvelle proposition de valeur combinée, Thales sera particulièrement bien placé pour offrir des solutions encore plus innovantes et efficaces afin de répondre aux défis croissants de sécurité et de conformité auxquels sont confrontées les organisations du monde entier », a estimé Jesper Trolle, le PDG d'Exclusive Networks, distributeur mondial de solutions de cybersécurité, cité dans le communiqué de Thales. Exclusive Networks, qui est une référence mondiale dans le milieu de la cybersécurité, est partenaire aussi bien de Thales que d'Imperva.

Avec l'intégration d'Imperva, le portefeuille de Thales en matière de cybersécurité offre désormais « des solutions complémentaires pour aider les clients à sécuriser leurs applications, leurs données et les identités dans l'ensemble de leur écosystème numérique », selon le groupe, qui possède un portefeuille de 20.000 brevets, dont plus de 50 % concernent des technologies liées à l'IA et à l'intelligence artificielle générative, à la cybersécurité, au big data, au cloud, à la réalité augmentée et au quantique.

Thales grandit en Amérique du Nord

Avec 6.200 employés (sur 77.000 salariés dans le monde, hors activités Transport) et un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros en Amérique du Nord en 2022 (sur 17,5 milliards au total en 2022), et environ 50 % du capital flottant détenu par des fonds américains, Thales disposait déjà d'une forte présence dans la région. L'acquisition d'Imperva (plus de 500 millions de dollars de chiffre d'affaires sur douze mois glissants en 2022 et plus de 1.400 collaborateur) augmente de près d'un tiers les effectifs de Thales dans le domaine de la sécurité numérique en Amérique du Nord.

Michel Cabirol

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Commentaires 4
à écrit le 04/12/2023 à 20:04
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"l'israélien Check Point". Un concurrent, si la politique d'Israël à Gaza continue, il a du souci à se faire.

à écrit le 04/12/2023 à 15:01
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Si les US ont laissé vendre n'est ce pas par ce que les technos sont deja obsolètes ? Qu'ils ont deja les générations suivantes ( IA, quantum computing ) ? Un peu à la manière dont nous avons vendu nos entreprises aux chinois.

à écrit le 04/12/2023 à 10:44
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Avec des annonces pareilles, on nous fait du "terrorisme" médiatique, non? ,-)

le 04/12/2023 à 11:01
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@Bah. Faire croire aux marches qu'en faisant des acquisitions on veut faire accroire de son efficience....Quelqu'un qui a dans son portefeuille des societes pretes a se vendre n'est que le reflet d'un artifice. Sur le long terme l'experience prouve ...

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