FoodTech : la startup franco-allemande Choco devient une licorne

L'entreprise, qui propose une application simplifiant la gestion des commandes des restaurants, vient d'annoncer une levée de fonds de 102 millions d'euros. Fondée en 2018, elle est désormais valorisée 1,12 milliard d'euros.
Giulietta Gamberini
Inspirée de Whatsapp, Choco permet gratuitement à tout restaurateur d'ouvrir un canal de communication avec chaque fournisseur, dans lequel les commandes seront rassemblées et les produits référencés.
Inspirée de Whatsapp, Choco permet gratuitement à tout restaurateur d'ouvrir un canal de communication avec chaque fournisseur, dans lequel les commandes seront rassemblées et les produits référencés. (Crédits : DR)

La FoodTech européenne, qui en 2021 comptait déjà 13 licornes, deux fois plus qu'en 2020, voit une nouvelle startup s'ajouter au bataillon. Choco, fondée en 2018 par un Français, Grégoire Ambroselli, et deux Allemands, Daniel Khachab et Julian Hammer, vient d'annoncer une levée de fonds de série B2 de 102 millions d'euros.

S'ajoutant à une autre levée de série B de 82,5 millions d'euros réalisée il y a six mois, ce tour de table porte la valorisation de Choco, qui propose une application simplifiant la gestion des commandes des restaurants, à 1,12 milliard d'euros. Il a été mené par les sociétés d'investissement en capital-risque américaines G-Squared et Insight Partners.

15.000 restaurateurs et 10.000 fournisseurs dans six pays

Ce nouveau financement doit servir à la poursuite du développement de nouvelles fonctionnalités, accélérer la croissance en Europe et aux États-Unis et ouvrir de nouveaux marchés, explique Choco, qui en 2023 espère être présente dans les 50 plus grosses capitales mondiales.

L'entreprise, qui emploie aujourd'hui 400 personnes, a déjà convaincu 15.000 restaurateurs et plus de 10.000 fournisseurs en France, Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne et aux États-Unis. Plus de 1,1 milliard d'euros de commandes ont été passées en mars 2022 via la plateforme.

Elle peut toutefois encore tabler sur un marché bien plus large, puisque selon les derniers chiffres de l'Insee, la France à elle seule comptait presque 164.000 restaurants et services de restauration mobile en 2019, pour un chiffre d'affaires hors taxes de plus de 58 milliards d'euros. D'autant plus que Choco propose son application également aux métiers de bouche : boulangeries, boucheries etc.

Trois heures économisées par semaine

Pour séduire davantage de restaurateurs et de fournisseurs, Choco mise tout d'abord sur la promesse de simplification, dans un secteur encore très peu digitalisé malgré le poids des défis logistiques et des aléas économiques.

"Chaque restaurateur a en moyenne 13 fournisseurs, dont environ la moitié qui interviennent quotidiennement. Mais les commandes se font essentiellement par téléphone, ce qui engendre beaucoup d'erreurs, exclut toute trace écrite et oblige les fournisseurs à tout retranscrire sur des bons d'achats", explique Grégoire Ambroselli.

Inspirée de Whatsapp, Choco permet gratuitement à tout restaurateur d'ouvrir un canal de communication avec chaque fournisseur, dans lequel les commandes seront rassemblées et les produits référencés. L'application promet à ses utilisateurs une économie de temps : jusqu'à 3 heures par semaine.

Par les fournisseurs, qu'ils soient grossistes ou petits producteurs, elle peut d'ailleurs être utilisée afin d'informer les clients de nouveaux produits ou de ruptures de stocks, énumère Grégoire Ambroselli. Ces derniers peuvent également opter pour une offre premium individualisée, visant à les accompagner dans l'ensemble de leur transition digitale.

Moins d'erreurs, moins de pertes

Choco assure également contribuer à la réduction du gaspillage alimentaire qui, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe), concerne encore en France 10 millions de tonnes de produits par an pour une valeur commerciale de 16 milliards d'euros, dont 14% pour la restauration collective et commerciale. Ne serait-ce qu'en évitant les erreurs dans les commandes, l'application permettrait à chaque restaurant d'économiser 1,3 kilo de marchandises par semaine, calcule Grégoire Ambroselli.

A cela s'ajoute la plus grande visibilité sur les commandes consenties par l'application, facilitant la prise de conscience sur la quantité de produits consommés régulièrement et donc d'optimiser les achats. Les fournisseurs peuvent pour leur part promouvoir leurs produits aux dates d'expiration plus courtes. Sans compter le temps dégagé, pouvant être utilisé par les deux parties pour une "approche plus analytique", souligne le fondateur.

En 2021, les investissements dans les startups du "food service management" européennes, qui améliorent la gestion des restaurants, ont atteint 310 millions d'euros, contre 82 millions l'année précédente. Elles "attirent de plus en plus l'attention", estime le cabinet spécialisé DigitalFoodLab.

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 12/04/2022 à 9:54
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Toute ces startups ne sont que du parasitisme qui ce valorise suivant leur nuisance d'exploitation!

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