Luxe : après des résultats records, Hermès détrône L'Oréal et devient la deuxième plus grosse valeur de la Bourse de Paris

Hermès enregistre de nouveaux records avec un bénéfice net annuel de 4,3 milliards d'euros et une marge opérationnelle qui augmente 40% en 2023. Des résultats qui ont fait bondir de 5,7% et ont permis au groupe de dépasser la capitalisation boursière de L'Oréal et devenir la deuxième plus grosse capitalisation boursière derrière LVMH.
L'entreprise a annoncé ce vendredi une hausse de son bénéfice net annuel de 28% à 4,3 milliards d'euros en 2023.
L'entreprise a annoncé ce vendredi une hausse de son bénéfice net annuel de 28% à 4,3 milliards d'euros en 2023. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

[Article publié le vendredi 09 février à 09h16 et mis à jour à 11h25]. Nouveaux records pour le groupe de luxe Hermès. L'entreprise a annoncé ce vendredi une hausse de son résultat opérationnel courant en hausse de 20% à 5.650 milliards d'euros quand son bénéfice net s'est envolé de 28% et que son chiffre d'affaires a encore grimpé de 16% à 13,4 milliards d'euros. Cerise sur le gâteau, sa marge opérationnelle s'améliore encore à 42,1% contre 40,5% en 2022... contre 30% en 2015.

« Une nouvelle fois en 2023, Hermès a cultivé sa singularité et a réalisé des performances remarquables dans tous les métiers et toutes les zones géographiques, sur des bases élevées », se félicite le gérant d'Hermès, Axel Dumas, cité dans le communiqué.

Des chiffres qui ont fait s'envoler l'action du groupe de 5,7% à 2.194 euros à la Bourse Paris vers 15h00 et a même permis à la maison hyper rentable de voir sa valorisation boursière (231 milliards d'euros) dépasser celle de son concurrent L'Oréal (225 milliards d'euros). Pourtant, le chiffre d'affaires de ce dernier est pratiquement quatre fois plus important que celui de Hermès, à 41 milliards d'euros en 2023.

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De bons résultats à travers le monde

Le groupe défie le monde du luxe, qui fait face depuis 2023 à une « normalisation » des ventes après l'euphorie Post-Covid, notamment eu Europe et aux Etats-Unis. En Chine, la reprise de la consommation était décevante au troisième trimestre 2023. Mais Hermès tient la barre. Ainsi, l'Asie hors Japon enregistre une croissance de 19% à fin décembre et atteint 6,3 milliards d'euros de ventes, avec près de 33 adresses en Chine continentale. En Chine, « je ne vois pas de rupture de tendance pour l'instant », a ainsi rassuré Axel Dumas lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Le Japon progresse de 26%, soutenue par des ventes régulières qui s'établissent à 1,3 milliard d'euros. L'Amérique poursuit sa croissance de 21%, grâce notamment au second semestre avec des ventes à 2,5 milliards d'euros. « Hermès est une entreprise de plus qui confirme le regain de dynamisme des consommateurs américains, grâce à la reprise de la confiance et à la baisse de l'inflation », commente alors Luca Solca, analyste de Bernstein. L'Europe (3 milliards d'euros de vente) et la France arrivent légèrement en dessous de l'Amérique avec une progression de 20%, « grâce à la fidélité de leurs clientèles locales et à la dynamique des flux touristiques », pointe le communiqué.

Du côté des métiers, les ventes de Maroquinerie-Sellerie, cœur de métier du groupe, progressent de 11,8%, atteignant 5,5 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires des vêtements et accessoires fait un bond de 23,1% à 3,9 milliards d'euros. « À fin décembre 2023, tous les métiers confirment leur solide dynamique, avec une progression remarquable des Vêtements et Accessoires, de l'Horlogerie et des Autres métiers Hermès », souligne le communiqué.

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Après une nouvelle année record, l'enseigne de luxe reste néanmoins toujours optimiste sur ses prévisions à moyen terme malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires. « Le groupe aborde l'année 2024 avec confiance, fort de son modèle artisanal fortement intégré, de son réseau de distribution équilibré, de la créativité de ses collections et de la fidélité de sa clientèle », précise le communiqué.

Primes et dividendes

Fort de ce constat, Hermès versera une prime de 4.000 euros à l'ensemble de ses 22.000 collaborateurs dans le monde, a-t-il également été annoncé. Par ailleurs, « nous avons doublé nos effectifs en 10 ans », a rappelé Axel Dumas, « et plus de 60% des créations d'emplois ont eu lieu en France, où nous fabriquons les trois-quarts de nos objets ».

Pour les actionnaires, un dividende à 15 euros par action sera proposé contre 13 euros en 2022. « Il sera par ailleurs proposé à l'Assemblée générale un dividende exceptionnel de 10 euros par action », ajoute le groupe. « C'est une preuve de confiance sur l'année future », a souligné Axel Dumas.

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Le luxe brille toujours... Sauf Kering

Si Hermès affiche une performance à peine croyable, il n'est pas le seul à surprendre agréablement ses actionnaires. LVMH, plus forte capitalisation du CAC 40 de son côté a vu son bénéfice opérationnel grimper de 8% et son chiffre d'affaires augmenter de 9%, quand l'ancien numéro deux de la Bourse, L'Oréal a vu son bénéfice net et ses ventes grimper respectivement de 8,6% et 7,6%.

A rebours de ces bons résultats, Kering a ainsi enregistré une chute de 15% de son bénéfice opérationnel, à 4,75 milliards d'euros, et une baisse de 4% de son chiffre d'affaires, à cause de la forte baisse des ventes de Gucci qui représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 09/02/2024 à 20:53
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Rappelons que les actions sont des dettes de l'entreprise, sans aucun privilège.

le 10/02/2024 à 12:28
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@henry. Votre intervention est pertinente et je me permets de la poursuive avec vulgarisation dans le paradigme de la financiarisation. En effet une action permet d'établir ce lien entre Capital/Dette. L'investisseur de son propre capital (l'actionna...

le 11/02/2024 à 10:51
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@Raymond: Hum! (de plaisir)

à écrit le 09/02/2024 à 13:27
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des superprofits qui vont faire pousser des cris d'indignation offensee au bon peuple de gauche, qui mettrait bien la main sur la cagnotte grisbi, tout en revendiquant le droit a la paresse, bien sur

à écrit le 09/02/2024 à 12:20
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Hormis le fait avéré d'une "Trickle-down economics" inversée depuis des lustres, c'est-à-dire ce paradoxe du ruissellement du bas vers le haut, l'on constate aussi et avec joie que les soi-disants "méchants asiatiques" consomment le luxe français, et...

à écrit le 09/02/2024 à 10:14
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Il suffit de regarde l'actionnariat pour comprendre que se sont les mêmes gens ! Et puis, au vue du fait des réductions d'impôts, de facilitations de l'état sur les marchés, bon rien d'illogique ! par contre, l'enrichissement des groupes français ...

à écrit le 09/02/2024 à 9:28
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Une bonne nouvelle pour la valeur travail. Finalement est-ce qu'il n'y a pas que le secteur du luxe qui peut et doit se permettre une bonne grosse marge bénéficiaire de l'actionnaire ? Où celle-ci est productive même alors qu'ailleurs elle possède et...

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