Marks & Spencer réduit une nouvelle fois la voilure et ferme 11 magasins en France

Le groupe de distribution britannique impute la fermeture de plus de la moitié de ses magasins dans l'Hexagone aux nouvelles procédures d'import-export et aux formalités apparues avec le Brexit. En réalité, la sortie de l'UE du Royaume-Uni ou encore la crise Covid-19 le conduisent surtout à accélérer la digitalisation de ses activités. L'enseigne peine en effet depuis vingt ans à inscrire celle-ci dans son modèle, à l'image de ses nombreuses fermetures et réouvertures.
Un magasin Marks & Spencer dans le quartier des grands boulevards à Paris.
Un magasin Marks & Spencer dans le quartier des grands boulevards à Paris. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Ce sera sans doute, pour le consommateur français, l'une des conséquences visibles du Brexit. Victime de nouvelles contraintes douanières liées à la sortie de l'Union européenne du Royaume-Uni depuis le 1er janvier, le groupe de distribution britannique, déjà bousculé par la crise Covid-19 en 2020, a annoncé la fermeture d'ici la fin de l'année de 11 magasins en France, et principalement à Paris. Moins de cinq ans après  la fermeture de ses sept magasins détenus en propre en France, plus de la moitié de ses 20 sites dans le pays sont aujourd'hui concernés. En cause, le groupe met en avant les difficultés rencontrées de la chaîne d'approvisionnement sur les produits frais à acheminer vers le continent.

A la sortie de la crise Covid-19 et de ses confinements, Marks & Spencer - qui avait dû enclencher un plan social avec la suppression de 7.000 emplois et des fermetures de magasins - veille surtout à préserver ses marges. En août, le groupe indiquait que ses revenus issus de l'alimentaire ont augmenté de 10,8% comparés à la même période de 2020 et de 9,6% par rapport à 2019, soutenus par les réductions de coûts mises en place pour contrer l'inflation et les perturbations dans la chaîne d'approvisionnement. Pour Marks & Spencer, tout l'enjeu est donc de préserver ces nouveaux gains.

Cette nouvelle annonce du Britannique, coté au Stoxx 600 européen, doit aussi encourager le fragile retour de la confiance des actionnaires observé fin août. Il estime que son bénéfice ajusté avant impôt sera supérieur à la fourchette visée comprise entre 300 et 350 millions de livres.

La bureaucratie européenne en cause

"Les procédures d'exportation longues et complexes désormais en place à la suite de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne limitent considérablement l'approvisionnement en produits frais et réfrigérés du Royaume-Uni vers l'Europe" et "pèsent sur la disponibilité des produits" en France, justifie le groupe jeudi.

Et d'ajouter, alors que le groupe avait déjà fermé 18 magasins en France en 2001, puis tous ses magasins dans l'Hexagone en 2016, cinq ans après y être revenu en 2011 avec notamment l'ouverture d'un magasin sur les Champs-Elysées :

"M&S a une longue histoire au service de ses clients en France et ce n'est pas une décision que nous, ou notre partenaire SFH, avons prise à la légère", a regretté Paul Friston, responsable de Marks and Spencer pour l'international.

Surtout, ces fermetures de magasins acte le tournant vers l'accélération de la digitalisation de ses activités, qu'elle a tardé à réaliser en son nom propre ces dernières années. Depuis plusieurs mois, l'enseigne créée en 1884 propose ainsi ses produits sur la plateforme de ventes en ligne du britannique Ocado.

Les voyageurs restent une cible de choix

Les onze magasins exploités en partenariat avec SFH Invest sont pourtant principalement situés dans les rues commerçantes de Paris. Une centaine d'emplois sont concernés par ces fermetures, selon Marks and Spencer, qui précise que SFH "a ouvert des consultations" avec les salariés en question.

En revanche, les neuf magasins Marks and Spencer détenus par Lagardère Travel Retail, le deuxième partenaire du groupe en France, resteront ouverts. Il s'agit de boutiques situées dans les aéroports, gares ou stations de métro qui "continueront à fonctionner normalement".

De même, le groupe compte continuer de tirer des revenus de son site internet du en France, géré directement par M&S et qui vend principalement des vêtements et des produits pour la maison.

En avril, M&S a revu ses opérations en République tchèque et a retiré de ses magasins des produits frais et réfrigérés.

A la Bourse jeudi vers 18 heures, le titre M&S baissait en Bourse de 2,12%, à 182, 2 pence. Le groupe emploie plus de 80.000 personnes dans le monde.

(Avec agences)

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Commentaire 1
à écrit le 17/09/2021 à 16:24
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Ce n'est pas la bureaucratie européenne mais le brexit qui crée ce résultat. Changez le titre de votre paragraphe qui ne correspond pas à son contenu. Les partisans du frexit et Asselineau vont relayer cette fake news

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