La filière maroquinerie est le troisième exportateur mondial et quatrième secteur participant le plus à la balance commerciale française avec un excédent de 6,6 milliards d'euros, selon la Fédération nationale de la maroquinerie (FFM). « Au niveau national, la maroquinerie se développe grâce aux grandes maisons connues de tous, qui portent les couleurs de la France à travers le monde », fait valoir Edgard Schaffhauser, président exécutif de la Fédération Française de la Maroquinerie. En matière de production, il s'agit essentiellement des sacs pour femmes. Ceux-ci représentent plus de 50% de la fabrication française des maroquiniers.
« La Chine, Hong Kong et les États-Unis, avec Singapour, représentent à eux seuls plus de la moitié des exportations françaises, qui s'élevait à plus de 10 milliards d'euros en 2023, et qui vont encore progresser en 2024 », précise-t-il.
Si le secteur est porté par les grandes maisons de luxe, il comprend aussi un tissu très divers d'acteurs, dont 80% de PME, localisées partout en France, et notamment en Bourgogne-Franche-Comté. Au total, la région compte 44 établissements pour 3.500 salariés. Hermès y a même implanté trois ateliers pour 1.000 salariés au total.
25% de croissance annuelle
Selon la FFM, la plupart des PME et ETI qui composent le secteur de la maroquinerie sont inconnues du grand public, malgré leur dynamisme économique. De nouveaux ateliers ouvrent dans l'Hexagone, à l'image de ceux du groupe Créations Perrin, dont le siège social est basé à Orchamps-Vennes (Doubs), prévus pour 2027. Cette manufacture compte 200 personnes réparties sur quatre sites de production, trois en région Bourgogne-Franche-Comté et un en Suisse.
Avec une croissance qui augmente de 25% tous les ans, le groupe embauche chaque années 30 à 40 personnes, afin de répondre à la demande.
« La maroquinerie se développe tellement que nous n'avions plus assez de place pour répondre à la demande », souligne Ange Alez Martin, président du groupe Créations Perrin.
Industrialiser tout en gardant le savoir-faire
Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), Créations Perrin, créé en 1869, était jusqu'en 2013, spécialisée dans la fabrication de bracelets en cuir pour la haute horlogerie. En s'inspirant de ce savoir-faire, l'entreprise a décidé il y a dix ans, de se lancer dans la maroquinerie.
« Les bracelets ont été source d'inspiration pour inventer le détail dans nos créations de petits articles de maroquinerie (portefeuille, accessoire de sac à main, ndlr) », raconte Ange Alez Martin.
L'entreprise s'apprête à agrandir de plus de 400 m2 ses locaux actuels cette année, en attendant l'installation d'un nouveau site prévu de 4.000 m2 pour 2027. Ce bâtiment permettra d'installer de nouveaux ateliers en îlots, pour une capacité de 250 personnes.
« Désormais, nous travaillons en collaboration avec de grands maroquiniers, mais aussi des jeunes créateurs et des jeunes marques de luxe et du haut de gamme dans la réalisation de projet », précise Ange Alez Martin, sans toutefois révéler le nom de ses clients pour des raisons de confidentialité.
« Le métier est très compliqué, car tout est manuel et tout est fabriqué de manière traditionnelle et artisanale », souligne le chef d'entreprise. « Notre défi est d'utiliser l'industrialisation actuelle, tout en gardant un savoir-faire manuel », poursuit-il.
5.000 embauches par an
Selon la Fédération nationale de la maroquinerie, le secteur est passé de 14.000 salariés en 2010 à près de 40.000 aujourd'hui. « Nous tablons sur à peu près 5.000 salariés recrutés par an. Ce qui engloberait la croissance et le remplacement des personnes qui partent à la retraite », précise Edgard Schaffhauser.
Pour répondre à ce besoin, la région Bourgogne-Franche-Comté dispose de centre de formations qualifiées, tels que l'École Boudard du CFA du Pays de Montbéliard - où le groupe Créations Perrin fait intervenir des formateurs - et le lycée des Huisselets à Montbéliard.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !