Automobile : l'Etat prêt à soutenir le secteur s'il ne délocalise pas

Le gouvernement est prêt à faire ce qui est nécessaire pour soutenir la filière automobile mais exige en contrepartie des constructeurs des "engagements forts" pour conserver des sites industriels en France, a déclaré ce lundi Luc Chatel, secrétaire d'Etat à l'Industrie, à l'issue d'une réunion à l'Elysée avec les représentants du secteur.

"Nous sommes prêts à faire ce qui est nécessaire pour sauver notre filière automobile", a insisté Luc Chatel à l'issue de la réunion de l'Elysée, entre le président Nicolas Sarkozy et des représentants du secteur, constructeurs comme sous-traitants, actuellement en pleine crise. "Le président s'est dit prêt à accompagner la filière automobile si c'était nécessaire, mais ça ne pourrait se faire que s'il y avait des engagements forts de la part des constructeurs, notamment dans le cadre du maintien des sites industriels en France, car on ne peut pas imaginer que l'Etat aide les constructeurs et que cela se traduise par des délocalisations de production dans d'autres pays", a ajouté le secrétaire d'Etat à l'industrie.

Luc Chatel a ajouté que Nicolas Sarlozy l'avait chargé de réunir les représentants du secteur pour discuter de ses problèmes de compétitivité et de lui faire des propositions d'ici fin janvier, date à laquelle il organisera une deuxième réunion à l'Elysée. Entre-temps, le secrétaire d'Etat a indiqué que des mesures seraient prises pour le faciliter le financement des filiales de crédit à la consommation des constructeurs français, car le coût du crédit reste un obstacle pour les consommateurs.

Le plan de relance économique du gouvernement français prévoit déjà la création d'une "prime à la casse" de 1.000 euros pour les véhicules de plus de dix ans en échange de l'achat d'une voiture neuve peu polluante. Patrick Devedjian, ministre de la relance, a souhaité lors d'une interview à BFM.TV, dimanche, que les constructeurs fassent un effort "comparable" en offrant eux aussi une prime à la casse, ce qui permettrait de réduire de 20% le prix des petites voitures.

Vendredi, Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault, a déclaré devant quelques journalistes que "si la crise financière dure", les constructeurs vont "tomber les uns après les autres". Et il a rappelé que deux voitures sur trois sont financées à crédit, or "pour l'heure, les constructeurs n'arrivent pas à trouver de capitaux (...) On ne peut pas se financer à trois mois à des taux de 10%", selon des propos rapportés par le Figaro.

 

Possible aide européenne  au secteur automobile
Si les géants du secteur ont principalement eu recours pour le moment au chômage technique pour équilibrer leur situation financière, les premiers licenciements apparaissent chez les équipementiers et les sous-traitants. L'industrie automobile représente 10% de l'emploi salarié en France, on comprend mieux l'empressement du gouvernement au chevet de ses entreprises. Ce plan de relance par l'investissement, Patrick Devedjian l'a défendu face aux attaques de l'opposition, qui ne l'estiment pas assez centré sur la consommation. "L'investissement n'est pas le contraire de la consommation", a-t-il déclaré sur l'antenne de BFM.TV. Et d'ajouter que la priorité du gouvernement est d'enrayer la hausse du chômage. Il a également déclaré que l'objectif du gouvernement était d'engager le plan de relance à 75% en 2009. Ce qui implique que les trois-quarts des 26 milliards d'euros seront dépensés dès l'an prochain. Le ministre de la relance a ajouté "espérer un effet multiplicateur, si possible de trois. Quant l'Etat met un euro, il faut essayer de se faire accompagner de trois euros supplémentaires, qui peuvent venir du privé ou des collectivités locales", a-t-il ajouté. Parallèlement à l'aide de l'Etat français, l'association des constructeurs européens d'automobiles (Acea), dont Carlos Ghosn prendra la tête le 1er janvier prochain, va tenter d'obtenir une aide de 40 milliards d'euros pour le secteur auprès de Bruxelles, les aides accordées par les Etats étant comprises dans cette enveloppe européenne, selon le Figaro.

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Commentaires 16
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les constructeurs automobiles Français dans leur arrogance a la vente n'ont pas prévu la crise mondiale,leurs chaines de fabrication avec des véhicules gadgets ne sont pas vendables et trop cher, de plus ils ne sont pas adaptés au FUTUR c'est a dire...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Voila!enfin ils ne s'occupent plus de savoir s'il faut se lever ou pas le dimanche pour aller bosser:ils ont enfin compris qu'il y avait des choses infiniment plus importantes pour la bonne marche du pays...et ils s'y attellent!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est bien de dire qu'il faut empêcher les entreprises automobiles de délocaliser, en cas d'aide, mais il faut le faire. Penser à les obliger à s'engager pour plus de 10 ans,faute de devoir rembourser à l'état la totalité des aides + intérêts...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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pauv gars

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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charlemagne retournes a tes etudes

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je voudrais simplement dire à "CHARLEMAGNE" qu'avant d'avancer de telles accusations, il faut se renseigner. La production PSA en chine est exclusivement réservée au marché local, et j'en veux pour preuve que les modèles construit à WUHAN sont d'une ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Au lieu de polémiquer sur les aides, comme disait Coluche "Il suffirait d'arrêter d'acheter pour que cela ne se vende pas ! ". En effet, les constructeurs produisent hors de France et nous connaissons parfaitement les modèles concernés. Alors, le Fra...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On aide, ok, mais en regardant l'avenir, avec des petites voitures écologiques (électriques, air comprimé, hydrogène et autre), et les usines, par contre, elles restent en France !!! Conditions sine qua non. C'est pas du protectionnisme, c'est du bon...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis prestataire au techno-centre Renault, une rumeur persistante dans les couloires annonce la décision de Renault de supprimer la prestation pour 2009 en raison de l?arrêt des projets en cours de développement. Cela signifie des dizaines de mill...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Heureux , ma vieille mercédes de 1977 vaut 1000Euros , je la garde précieusement .

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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enfin du positif!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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vous avez voulus voir l europe,et on a vus l europe,j ai voulu revoir la france ,on a revu leurope,vous avez voulu revoir l europe et vous voyez le monde...pourri dans lequel on vit!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les prestataires sont les premiers touchés Golgoth (moi aussi). Je fini ma mission en mars chez un équipementier. Reste à changer de secteur ... Je pense que l'Allemagne a un meilleur modèle économique du secteur automobile. Beaucoup (voir tous) d...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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le plus gros site de production Peugeot-citroen est l' usine de Vigo en Espagne: les populaires citroen Picasso (1er monospace de par les ventes) conçus en France sont produits par des ouvriers espagnols...pour notre usine d'Aulnay restent les vieux ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Face à la crise MOBILISATION LE 29 JANVIER Les huit organisations syndicales les plus importantes ont lancé un appel interprofessionnel «dans tout le pays» à «des grèves et des manifestations» pour «des mesures urgentes d?une autre nature que celle...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une vraie mesure de gribouille! Après avoir pratiqué le sport national, consistant à piquer de l'argent dans la caisse des entreprises pour financer les retraites, la santé, le chômage, les transports, les collectivités territoriales, ce que les entr...

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