Des fleurs, des esplanades toutes de vert gazon vêtus, des fontaines d'eau... Ce salon automobile de Munich, le premier depuis près de deux ans, était placé sous le signe du tout végétal. Il faut dire que les constructeurs automobiles ont un message à transmettre: ils ont résolument pris le train de la décarbonation. Et il fallait le faire savoir. Et parmi eux, les constructeurs allemands ont probablement tout à prouver en la matière. Jouant à domicile, ces derniers ont profité de ce salon pour accomplir une véritable démonstration de force de leur nouvel engagement environnemental.
En grande partie contraints par une réglementation qui a largement accentué ses exigences environnementales, les constructeurs allemands ont lancé d'importants programmes d'électrification de leur gamme dans la seconde moitié des années 2010. Ils avaient, avant cela, tenté de freiner les velléités réglementaires de Bruxelles, aidés par les gouvernements allemands et français, mais le scandale des moteurs truqués dont ils se sont collectivement rendus responsables (Volkswagen, mais également Mercedes, ont été pris les doigts dans le pot de confiture), a neutralisé leur lobbying.
Dès lors, ils ont été contraints de réduire leurs émissions de CO2 avec une première étape en 2020. Nous devrions connaître dans les prochaines semaines, les résultats de ce premier exercice au terme duquel les constructeurs automobiles seront sanctionnés à hauteur de chaque gramme de CO2 au-dessus d'un objectif précis. Mais la perspective d'objectifs resserrés dès 2025, puis 2030, avant la fin des moteurs thermiques en 2033, les oblige à accélérer leur transition énergétique. Le salon de Munich est l'occasion d'une démonstration de la force de frappe de la puissante industrie automobile allemande qui, de quelques modèles électriques il y a trois ans, est passée à une gamme pléthorique.
Mercedes frappe très fort
Mercedes est probablement l'un de ceux qui a tapé le plus fort avec une salve de nouveautés dont deux nouveaux modèles. L'EQE devient la deuxième grande berline statutaire de la gamme, juste en dessous de l'EQS présentée en juin dernier. L'EQB complète la gamme SUV de la gamme électrique de Mercedes avec l'EQC et l'EQA. Ainsi, la marque allemande se retrouve avec un catalogue dédié à l'électro-mobilité de cinq modèles, soit l'un des plus fournis du marché, et ce, en moins de deux ans. Une véritable performance pour un constructeur qui a pourtant traîné des pieds sur cette technologie.
La marque de Stuttgart a voulu rendre sa présence encore plus spectaculaire avec une version AMG à son EQS. Cette version ultra-sportive développera pas moins de 658 chevaux, pour atteindre une puissance d'accélération (couple) de 950 Nm, voire 1.020 Nm avec le pack AMG Dynamic Plus. Cette AMG EQS pourra faire un 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et se place ainsi face aux meilleures Tesla.
BMW étoffe sa gamme
Côté BMW, le catalogue s'étoffe d'un i4, un grand coupé sportif, et de l'iX. Ce SUV veut incarner davantage que l'engagement électrique de BMW puisque ce produit a été pensé dans une démarche éco-responsable en amont et en aval, c'est-à-dire en haut de la chaîne de production, mais également dans son cycle de vie. La marque munichoise voit ainsi sa gamme passer à quatre modèles mais avec une i3 vieillissante (elle a été lancée en 2013). BMW qui avait été précurseur dans la voiture électrique a-t-il perdu la main ? "Nous arrivons au bon moment, avec les bons produits", répond Vincent Salimon, patron de la filiale française. Autrement dit, jusqu'ici le marché n'était pas mûr, et BMW est plutôt tortue que lièvre.
Volkswagen multiplie les modèles
Chez Volkswagen... C'est à boulet de canon que le groupe tire sur le marché de la voiture électrique. Fort de la percée de son ID.3 qui s'est imposée sur le podium européen quelques mois seulement après son lancement, et du très bon accueil de son ID.4, Volkswagen a présenté une version camouflée de son ID.5 qui sera officiellement présentée en novembre. Il s'agit de rien d'autre que d'un SUV coupé, sur la base de l'ID.4. Pour faire bonne mesure, le groupe aux dix millions de voitures par an, a également présenté un concept, l'ID.Life, qui doit préfigurer une ID.2. Ce sera une sorte de Polo crossover, mais qui n'arrivera pas avant 2025. Volkswagen veut en faire un produit très accessible et vise les 20.000 euros pour 400 km d'autonomie.
Sa filiale premium, Audi, qui a annoncé qu'elle sera 100% électrique en 2033 a lancé une version coupé de sa Q4 E-Tron. Audi dispose désormais d'un catalogue bien fourni avec deux berlines (E-Tron et E-Tron Sportback), une grande sportive E-Tron GT Quattro, et donc désormais deux SUV.
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