Automobile : Trump lève les contraintes environnementales instaurées par Obama

Fidèle à ses promesses et à son entreprise de détricotage méthodique de l’héritage Obama, notamment en matière d’environnement, l’administration Trump vient d’annoncer l'allègement des normes environnementales imposées aux constructeurs automobiles lors du précédent mandat. L'État de Californie est vent debout contre cette mesure.
Trump détricote les normes environnementales sur l'automobile instaurées par Obama
Trump détricote les normes environnementales sur l'automobile instaurées par Obama (Crédits : Kevin Lamarque)

C'est via l'Agence de protection de l'environnement (EPA) et celle de la sécurité routière que la nouvelle a été officialisée. Comme il l'avait promis, le président américain a décidé d'alléger les normes environnementales imposées au secteur automobile par l'administration Obama. Il souhaite les remplacer par d'autres normes moins exigeantes qui restent à préciser d'ici à leur entrée en vigueur à l'automne prochain. La proposition  législative vise à geler jusqu'en 2026 les normes d'émissions des véhicules au niveau de 2020, alors que le principe d'un durcissement après 2020 avait été accepté en 2012 par les constructeurs automobiles, prêts à investir 200 milliards de dollars pour respecter les nouvelles normes.

La règle prévoyait des augmentations progressives de l'efficacité des moteurs se traduisant par une autonomie accrue des véhicules. L'objectif était d'atteindre en 2025 54,5 miles pour un gallon, l'équivalent d'une consommation de 4,32 litres d'essence aux 100 km parcourus.

Bataille de chiffres sur l'impact économique

Le principal argument de l'administration actuelle est lié à l'hypothèse selon laquelle les normes imposées par Obama auraient contribué à augmenter le prix moyen des voitures de 2.340 dollars, à 35.000 dollars. Cette hausse de prix interdirait aux automobilistes d'accéder aux modèles dotés des technologies les plus récentes, et donc, les plus sûrs.

Aussi cet allègement des exigences environnementales doit-il permettre dans le même temps aux Américains de faire des économies et d'abaisser la mortalité routière.

Cette annonce a évidemment été saluée par les lobbys de l'automobile qui y voient également la promesse de créations d'emplois. Pourtant, une étude de Synapse Energy estimait au contraire que les « normes Obama » feraient gagner aux États-Unis 100.000 emplois et 9,5 milliards de dollars de PIB, en 2025 et 250.000 emplois et 14,3 milliards en 2035. Par ailleurs, une autre étude d'Energy Innovation évalue à 450 milliards de dollars le coût du gel des normes d'émissions pour l'économie américaine d'ici 2050 à 11% les émissions supplémentaires de CO2 d'ici 2035.

Tous les constructeurs automobiles ne seraient pas sur la même longueur d'onde, certains estimant que cet allègement des exigences se traduira par une perte de compétitivité de l'industrie, notamment sur le marché international.

Un autre volet de la disposition législative a en revanche suscité la colère de Jerry Brown, le gouverneur de Californie. En effet, il est également prévu de révoquer l'autorité dont dispose aujourd'hui cet état, le plus en pointe sur l'environnement en général et la pollution automobile en particulier, pour fixer ses propres normes d'émissions. Aussi Jerry Brown promet-il dans un tweet de « combattre cette stupidité par tous les moyens possibles. »

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Commentaires 6
à écrit le 03/08/2018 à 10:42
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Il peut toujours enlever les contraintes, il nous suffit de ne pas le suivre! Mais visiblement nous doutons de nous même!

à écrit le 03/08/2018 à 8:41
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"certains estimant que cet allègement des exigences se traduira par une perte de compétitivité de l'industrie," Bah quand on voit le potentiel hallucinant polluant des véhicules allemands, pas de panique hein ! "Les révélations sur la filière...

à écrit le 03/08/2018 à 3:19
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Me parait de us en plus sympathique, ce Trump ! Lui au moins arrive à réduire les normes. Pas comme la France. Pas comme Bruxelles. D'autant que la bas, il semble qu'il y ait les memes utopistes que chez nous. 4 litres et quelques pour les voitures...

à écrit le 02/08/2018 à 20:40
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Dommage, on interdira bientôt tout véhicule à pétrole en importation en UE, Trump pourra encore se plaindre (faussement) qu'on n'achète pas leurs voitures (on n'en a jamais voulu). Si on les interdit dans les pays, on ne leur en achètera pas (pas plu...

à écrit le 02/08/2018 à 19:57
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Toutes ces études sont des foutaises qui vont dans le sens du vent dominant , en espérant se faire un peu plus de dollars pour la prochaine .

le 02/08/2018 à 22:57
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On imagine bien la situation: le gentil lobby du pétrole contre les puissantes multinationales de l'énergie éolienne ...

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