Comment la startup vendéenne Anod veut révolutionner le vélo électrique avec son supercondensateur

Fraîchement débarquée sur le marché du deux-roues, la start-up vendéenne Anod entend créer une révolution avec un vélo électrique qui fonctionne avec ou sans batterie grâce à une technologie hybride. Les deux fondateurs, père et fils, s’apprêtent à lancer la production en avril prochain. Leur ambition : devenir un acteur stratégique français sur ce marché mondial.
Le vélo hybrid d'Anod dispose d'une technologie hybride unique, qui permet la récupération d'énergie à chaque freinage grâce à des supercondensateurs logés dans le cadre du vélo
Le vélo hybrid d'Anod dispose d'une technologie hybride unique, qui permet la récupération d'énergie à chaque freinage grâce à des supercondensateurs logés dans le cadre du vélo (Crédits : Anod)

12 %. C'est l'augmentation des ventes de vélo à assistance électrique (VAE) en 2022 en France, selon l'Union Sport & Cycle. En tout, quelque 738.454 unités ont été vendues, contre 338.000 en 2018. Et ce n'est que le début. La barre du million d'exemplaires pourrait être franchie en 2024-2025, selon ses prévisions. Et les perspectives sont plus qu'alléchantes, alors que le gouvernement vise l'assemblage d'1,4 million de vélos en France d'ici à 2027 et de 2 millions en 2030. De quoi ouvrir l'appétit des industriels de la petite reine.

Parmi les acteurs à s'être positionnés récemment sur ce marché porteur : Anod avec son vélo hybrid doté de supercondensateurs. « Nous sommes les seuls à proposer cette technologie », assure Arnaud Malrin à l'origine du projet qui endosse le rôle de CEO, aux côtés de son père Christophe Marlin, ancien dirigeant de groupes industriels (Eolane et Exxelia), qui occupe quant à lui la présidence. Cette startup parisienne (10 salariés) a mis le cap à l'Ouest, à Fontenay-le-Comte en Vendée (Pays de la Loire), précisément. Une région qui abrite déjà quelques pépites de l'industrie vélo comme Arcade Cycles (La Roche-sur-Yon) ou encore la Manufacture Française du Cycles (Machecoul), qui se revendique première usine de fabrication de cycles en France.

L'énergie est récupérée à chaque freinage

Le vélo électrique urbain d'Anod a, quant à lui, la particularité de disposer d'une technologie hybride « unique », qui permet la récupération d'énergie à chaque freinage grâce à des supercondensateurs (systèmes de stockage d'énergie) logés dans le cadre du vélo. « Ce procédé permet également une assistance électrique sans avoir besoin d'insérer la batterie du vélo », indique Arnaud Malrin.

La batterie, quant à elle, se recharge en une heure, à partir d'un port USB-C. Transportable facilement par son poids (moins de 650 grammes), elle est composée de « six fois moins de lithium » qu'une batterie classique.

« Cette technologie, inspirée des voitures hybrides et des monoplaces de formule 1, a nécessité sept ans de R&D pour le moteur à haut rendement, qui consomme deux fois moins d'énergie que les moteurs électriques existants, et cinq ans sur les systèmes de récupération d'énergie ».

Composé uniquement de charbon et d'aluminium, le supercondensateur, 100% recyclable, supporte « plus de 3 millions de cycles de charge ». Donc une durée de vie plus allongée, de 15 ans à minima, mais certainement « sous-estimée », alors que « la durée de vie d'une batterie classique varie de 3 à 4 ans ».

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Une usine en propre

100 % de la conception est réalisée en France : « le moteur et l'assemblage des vélos se font en Vendée. Le pack de supercondensateurs est réalisé en Bretagne, l'électronique en Charente-Maritime et la batterie est fabriquée en Auvergne ».

En phase de pré-commande depuis octobre, la startup croule sous les demandes d'essais. « On est à 1.000 demandes par mois. » Elle s'apprête à lancer la production en avril prochain dans une nouvelle unité d'assemblage étalée sur 1.200 mètres carrés (contre 500 mètres carrés pour le site actuel). Pour l'année 2024, la capacité de production est fixée à 100 vélos par mois avant de monter progressivement en cadence de production, de 50 tous les mois, soit « près de 2.000 unités la première année ». Les premières livraisons sont attendues pour la fin du printemps 2024. Les effectifs devraient quant à eux grimper avec une dizaine de personnes supplémentaires, principalement à la production.

Et l'étape d'après ? « Être fournisseur de système tout en ayant une production locale » avec l'ambition de devenir « un acteur stratégique français sur ce marché mondial », conclut Arnaud Marlin.

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