Après 41 jours de grève, Ford et le syndicat UAW trouvent un accord de principe : la fin du mouvement social se profile dans l’automobile américaine

Après 41 jours de grève aux États-Unis, le syndicat automobile UAW et le constructeur Ford ont trouvé un « accord de principe » mercredi, immédiatement salué comme « historique » par le président Joe Biden. Il prévoit notamment une augmentation de 25% du salaire de base. Cet accord laisse espérer une fin prochaine du mouvement social qui affecte aussi General Motors et Stellantis.
Ce contrat de principe négocié prévoit une augmentation salariale légèrement inférieure aux 40% que le syndicat demandait, mais elle est nettement supérieure à celle de 9% initialement proposée par Ford en août.
Ce contrat de principe négocié prévoit une augmentation salariale légèrement inférieure aux 40% que le syndicat demandait, mais elle est nettement supérieure à celle de 9% initialement proposée par Ford en août. (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

Les salariés de Ford aux États-Unis ont eu gain de cause. À l'appel du syndicat United Auto Workers (UAW), une partie d'entre eux était en grève depuis le 15 septembre pour obtenir des hausses de salaire, aux côtés d'employés de chez General Motors et Stellantis. Un « accord de principe » a été trouvé mercredi 25 octobre, avec Ford seulement, pour le moment.

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« L'accord prévoit une augmentation de 25% du salaire de base jusqu'en avril 2028 », détaille le syndicat dans un communiqué. « Il va se traduire, en tout, par une hausse de plus de 30% du salaire le plus élevé, soit plus de 40 dollars de l'heure, et une hausse de 68% du salaire de départ, à plus de 28 dollars de l'heure. Les travailleurs les moins bien payés de Ford bénéficieront d'une augmentation de plus de 150% sur la durée de l'accord ».

Ce contrat de principe négocié prévoit une augmentation salariale légèrement inférieure aux 40% que Shawn Fain demandait quand l'UAW a lancé la grève. Elle se révèle toutefois nettement supérieure à celle de 9% initialement proposée par Ford en août.

« Depuis le début de la grève, Ford a mis sur la table 50% de plus que lorsque nous avons débrayé. Cet accord nous place sur une nouvelle voie pour redresser la situation chez Ford, chez les "Big Three" (ndlr : surnom donné aux trois constructeurs historiques), et dans l'ensemble de l'industrie automobile », a ajouté le leader syndical.

Accord de principe « historique »

L'accord signé entre le syndicat et Ford supprime par ailleurs les échelons salariaux qui désavantageaient les jeunes employés. En outre, il améliore les pensions des retraités actuels et garantit le droit de grève en cas de fermeture d'usine.

« Ensemble, nous sommes en train d'inverser la tendance pour la classe ouvrière de ce pays. Nous avons obtenu des choses que personne ne pensait possibles », s'est félicité Shawn Fain.

De son côté, Ford s'est dit « satisfait » de ce résultat. « Nous sommes concentrés sur le redémarrage de l'usine de pick-up du Kentucky, de l'usine d'assemblage du Michigan et de l'usine d'assemblage de Chicago, sur le retour au travail de 20.000 employés de Ford et sur la livraison de notre gamme complète à nos clients », a déclaré Jim Farley, PDG de Ford, cité dans le communiqué de son groupe.

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Le président américain a lui aussi réagi à cette annonce. « Je salue l'UAW et Ford pour s'être entendus après une négociation ardue et de bonne foi, et pour avoir trouvé un accord de principe historique ce soir », a déclaré Joe Biden dans un communiqué publié par la Maison Blanche.

Pression sur General Motors et Stellantis

La grève mobilisait toujours mardi près de 45.000 employés au sein des trois constructeurs, sur les 146.000 encartés à l'UAW. Après un accord de principe, les syndicats ne mettent parfois pas fin à la grève tant qu'il n'a pas été ratifié par les membres. Ce vote doit avoir lieu dans les prochaines semaines, mais l'UAW a annoncé que les travailleurs de Ford reprendraient leur poste pour faire pression sur General Motors et Stellantis.

« Il s'agit d'une décision stratégique visant à obtenir le meilleur accord possible », a souligné Chuck Browning, vice-président de l'UAW. « La dernière chose que General Motors et Stellantis souhaitent, c'est que Ford retrouve ses pleines capacités de production pendant qu'ils perdent du temps ».

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Mardi encore, l'UAW avait appelé ses 5.000 membres travaillant à l'usine General Motors d'Arlington (Texas) à débrayer aussi, après que le constructeur ait publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Son bénéfice net a ainsi atteint 3,06 milliards de dollars (-7,3%) et son chiffre d'affaires 44,13 milliards de dollars (+5,4%). « Un autre trimestre record, une autre année record. Comme nous le disons depuis des mois : des profits record signifient des contrats record », avait commenté Shawn Fain. D'après le constructeur, le mouvement social a pesé à hauteur de 200 millions de dollars sur son bénéfice d'exploitation au troisième trimestre.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 26/10/2023 à 9:13
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he oui, l'inflation est en train de devenir endogene.....on attend avec impatience les articles sur la fed qui releve ses taux bcp trop vite, ce qui risque de poser pb, parce que pour l'instant on sait ou ca va!! a un moment donner ca va coincer, voi...

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