Automobile : le loueur Hertz se débarrasse d'un tiers de ses véhicules électriques, faute de demande

Le loueur américain va vendre environ 20.000 de ses véhicules électriques dans le monde. En 2021, le loueur faisait pourtant partie des premiers à investir massivement sur ce type de véhicules.
Pour Hertz, la vente d'une partie de la flotte électrique va occasionner une dépréciation de 245 millions de dollars sur le chiffre d'affaires 2023.
Pour Hertz, la vente d'une partie de la flotte électrique va occasionner une dépréciation de 245 millions de dollars sur le chiffre d'affaires 2023. (Crédits : Charles Platiau)

Quand la loi de l'offre et la demande se confronte aux enjeux de transition écologique. La société américaine de location de véhicules Hertz va vendre environ un tiers de sa flotte de véhicules électriques dans le monde. Objectif : ajuster son offre à une demande moins soutenue qu'attendu, sans pour autant renoncer à ses ambitions dans le domaine.

Le groupe d'Estero (Etat de Floride) explique, dans un document déposé auprès de l'autorité américaine de régulation des marchés (SEC), que la cession de ces 20.000 véhicules vise à « permettre de mieux équilibrer l'offre et les prévisions de demande de modèles électriques ». Le loueur américain comptait jusque-là environ 60.000 véhicules électriques. Ce parc sera donc amputé d'un tiers. L'opération va aussi « éliminer une quantité disproportionnée de locations à faible marge et réduire les coûts d'entretien liés aux dommages subis par des véhicules électriques », a précisé Hertz. Malgré cette cession, Hertz dit rester engagé à « mettre en œuvre sa stratégie relative aux véhicules électriques ».

Conséquence sur le chiffre d'affaires

La vente d'une partie de la flotte électrique va occasionner une dépréciation de 245 millions de dollars, qui sera intégrée aux comptes du quatrième trimestre 2023. Dans le document publié jeudi, le loueur a dit prévoir un chiffre d'affaires compris entre 2,1 et 2,2 milliards de dollars, soit une fourchette un peu plus modérée que les 2,19 milliards attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet. Hier, suite à cette annonce, vers 21h20 heure de Paris, l'action de Hertz chutait de 4,44% à Wall Street.

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Tambour battant

Le loueur avait fait grand bruit, en octobre 2021, en annonçant une commande de 100.000 voitures de marque Tesla, étalée jusque fin 2022. Près de deux ans et demi après cette communication. Dans son rapport annuel 2022, publié en février 2023, le groupe disait viser qu'un quart de son parc automobile soit électrique d'ici fin 2024.

Fin 2022, Hertz possédait environ 550.000 véhicules dans le monde. Constatant que la demande ne progressait pas aussi rapidement que prévu, plusieurs constructeurs automobiles américains ont levé le pied sur l'électrique ces derniers mois.

Marché de l'électrique américain en souffrance

Bien qu'en croissance, le marché américain est pénalisé par la baisse des prix de l'essence, des retards dans le déploiement d'un réseau de stations de chargement (dans un pays où les distances sont très élevées et le transport public est insuffisant), et le coût d'achat encore élevé des véhicules électriques.

Une tendance qui, pour le moment, se renforce malgré le grand plan de Joe Biden d'électrification poussés par l'Inflation réduction act (IRA).  L'inflation et les taux d'emprunts élevés ont également repoussé les Américains de l'électrique, plus cher que leur équivalent thermique. Plusieurs constructeurs américains recalibrent leurs véhicules, revoient leurs objectifs, retardent des projets pour vendre leurs stocks.

Malgré ces difficultés, certains constructeurs ont beaucoup misé sur les Etats-Unis. C'est le cas de Stellantis, où le pays représente le premier marché des ventes. Le constructeur mise sur 50 % de ses ventes en électrique à horizon 2030 dans le deuxième marché automobile du monde, derrière la Chine. Volkswagen a également annoncé un investissement de 2 milliards d'euros en Caroline du Sud pour produire des SUV et pick-up électriques.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 14/01/2024 à 10:57
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Vu l'évolution rapide des véhicules électriques, ceux-là sont peut être déjà obsolètes, donc ... mauvaise pioche je pense.

à écrit le 13/01/2024 à 13:22
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Maintenant que tous les snobs ont leur voiture électrique, et que ce nouveau segment a pris sa place sur le marché pour le plus grand profit des constructeurs automobiles, on devrait plus ou moins en rester là : c'est ce qui est en train d'arriver au...

à écrit le 12/01/2024 à 13:40
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Dans le même genre, mais qui porte à sourir. Carrefour, entr'autres niches, loue des véhicules. Il y a peu ils faisaient un battage pub pour qu'on leur loue... des Tesla. Pas des Dacia... des Tesla ! Il serait intéressant de connaître leurs résultats...

à écrit le 12/01/2024 à 11:30
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le dur mur de la réalité .........

à écrit le 12/01/2024 à 11:23
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Quand on loue une voiture, l'autonomie est centrale. On ne peut pas se permettre de tomber en rade ni de passer son temps à chercher un endroit où recharger la voiture.

le 12/01/2024 à 11:42
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@louis - C'est essentiellement pour cette raison que je considère la voiture électrique utile pour des déplacements locaux ou régionaux de courte distance. Un véhicule metro/boulot/dodo simple, pas cher, peu encombrant et d'autonomie limitée. Le...

à écrit le 12/01/2024 à 10:55
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Cela parait tellement logique, quand on loue une voiture c'est pour de longs trajets, sinon on s'en fait prêter une, on utilise les transports en commun, Uber, les copains, la famille et-c... Or c'est bel et bien là que le bât blesse, l'autonomie rid...

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