C'était l'une des mesures phares d'Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle en 2022 : le leasing électrique, anciennement leasing social. Autrement dit, la location pour trois ans d'une voiture électrique autour de 100 euros par mois pour les 50 % des ménages les plus modestes qui habitent à plus de 15 kilomètres de leur lieu de travail ou dont les déplacements professionnels représentent plus de 8 000 kilomètres par an.
Après plusieurs mois d'attente, ce dispositif a finalement vu le jour le 14 décembre avec le lancement d'une plateforme de préinscription sur le site du ministère de la Transition énergétique. Les commandes de voitures ont démarré officiellement le 1er janvier et les premiers résultats sont très satisfaisants.
« Il y a eu plus de 1 million de connexions sur la plateforme du dispositif et plus de 80 000 personnes ont demandé à être recontactées lorsque les premiers contrats seraient prêts, ce qui a été fait vendredi », explique à La Tribune Dimanche la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Selon elle, environ 25 000 personnes pourraient louer les voitures proposées sur les sites des loueurs ou des constructeurs. Ces derniers se sont d'ailleurs empressés de présenter les modèles compatibles avec le dispositif. Certains affichent des prix bien inférieurs à ceux annoncés par le président, puisqu'il sera possible de louer une Citroën ë-C3 à partir de 54 euros par mois, une Peugeot E-208 pour 99 euros ou encore une Renault Twingo E-Tech pour 40 euros, assurances chômage, invalidité et décès comprises et sans premier loyer à verser.
Problème : 20 000 voitures électriques seulement sont concernées par le leasing électrique en 2024, faute de production suffisante, dit-on dans l'entourage d'Agnès Pannier-Runacher. Un chiffre qui peut évoluer, selon cette dernière. « La priorité est donnée à ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, assure-t-elle. Je peux vous confirmer que le groupe Stellantis est prêt à mettre davantage de véhicules dans ce dispositif si les Français manifestent de l'intérêt. L'objectif est de destiner ce leasing au plus grand nombre. »
Le bonus écologique diminuera de 1 000 euros
Le gouvernement souhaite proposer 50.000 voitures électriques en leasing pour 2025. Et le décret étant déjà publié, le montant de l'aide gouvernementale, à hauteur de 13 000 euros par véhicule électrique, ne peut plus être raboté ni conditionné à un nombre de véhicules précis. L'enveloppe budgétaire du leasing, estimée à 300 millions d'euros, pourrait donc gonfler sérieusement. Un pied de nez à Bercy, qui souhaite resserrer les finances ces derniers temps. En effet, si le leasing social est déjà acté, ce n'est pas le cas du bonus écologique destiné à l'achat de véhicules électriques neufs, dont le décret n'est toujours pas paru.
Comme le confirment des sources ministérielles, il devrait baisser de 1 000 euros, passant à 4 000 euros pour les ménages au-delà du cinquième décile, mais restera à 7 000 euros pour la moitié la moins aisée de la population. Une surprise, alors que plusieurs ministres, dont Agnès Pannier-Runacher, souhaitaient une hausse de cette subvention pour la nouvelle année. Cette économie sur le bonus écologique servira ainsi à financer le leasing social, les diverses primes à la conversion promises, dont celle des deux-roues, qui devrait passer de 1.100 à 6.000 euros, ainsi que l'électrification des poids lourds, dont l'enveloppe budgétaire a doublé par rapport à l'année dernière. Au total, le projet de loi de finances (PLF) prévoit tout de même un budget de 1,5 milliard d'euros en 2024 pour le verdissement des véhicules, contre 1,3 milliard en 2023.
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