Michelin réduit la voilure en Allemagne : deux usines de pneus vont fermer et plus de 1.500 emplois seront supprimés

Le groupe français Michelin a annoncé, ce mardi, la fermeture d'une large partie de sa production de pneus en Allemagne et supprimer plus de 1.500 emplois. Selon Michelin, cette décision fait suite à la crise de l'énergie qui a fait augmenter les « coûts de production croissants » dans le pays.
Au total, « 1.532 salariés » sont concernés par ces cessations d'activité, sur les 5.000 qu'embauche actuellement le groupe en Allemagne, Autriche et en Suisse, selon Michelin.
Au total, « 1.532 salariés » sont concernés par ces cessations d'activité, sur les 5.000 qu'embauche actuellement le groupe en Allemagne, Autriche et en Suisse, selon Michelin. (Crédits : Alessandro Bianchi)

L'Allemagne va-t-elle perdre ses usines? C'est ce que pourraient craindre les travailleurs d'Outre-Rhin suite à l'annonce de Michelin d'abandonner une partie de la production dans le pays prochainement. Ce mardi, le groupe français de production de pneus a annoncé une « cessation progressive des activités d'ici 2025 » dans ses usines de Karlsruhe (ouest) et de Trêves (ouest), ainsi que la fin de la « production de pneus pour poids lourds et de produits semi-finis » sur son site de Hombourg (ouest). Elle compte aussi « délocaliser son centre de service client dédié à l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse », qui se situe actuellement à Karlsruhe, « vers la Pologne », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

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Au total, « 1.532 salariés » sont concernés par ces cessations d'activité, sur les 5.000 qu'embauche actuellement le groupe en Allemagne, Autriche et en Suisse, selon Michelin.

L'Allemagne pénalisée par la crise de l'énergie

Le groupe justifie sa décision par « un contexte de pression concurrentielle croissante et d'augmentation des coûts de fabrication et de fonctionnement en Allemagne ».

« Les récentes crises sanitaires et géopolitiques et leurs conséquences sur les prix de l'énergie, de la logistique et des matières premières ainsi qu'un taux d'inflation élevé ont pesé sur la compétitivité de l'Allemagne », a déclaré le groupe.

Les industriels en Allemagne souffrent des bouleversements géopolitiques qui plombent un modèle tourné vers l'exportation ainsi que des prix trop élevés de son énergie, depuis la guerre en Ukraine et la fin des livraisons de gaz russe. Ils font en même temps face à des problèmes d'approvisionnement depuis la pandémie de coronavirus, et à la concurrence des entreprises chinoises et américaines, fortement subventionnées. La situation est tellement pénalisante pour la première économie allemande qu'au troisième trimestre, elle affiche une baisse de son produit intérieur brut (PIB) de 0,1%, selon des chiffres officiels confirmés, publiés par l'institut de statistique Destatis.

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D'ailleurs, pour aider son industrie en peine, le gouvernement allemand a dévoilé début novembre un plan d'aide massif pour soutenir son industrie. Objectif affiché : réduire les prix de l'électricité. Pour ce faire, Berlin opte notamment pour de larges baisses d'impôts et des subventions jusqu'en 2028. Ce projet aurait un coût total estimé à 12 milliards d'euros.

Dans le détail, l'exécutif allemand prévoit de « réduire considérablement la taxe sur l'électricité » pour le secteur manufacturier. Elle sera ainsi ramenée de 1,537 centime par kWh au minimum européen de 0,05 centime par kWh, selon un communiqué. Prévue « jusqu'en 2025 », cette réduction pourra être prolongée « pendant trois ans ».

Un faux argument selon les syndicats

Si Michelin utilise les difficultés de l'économie allemande pour justifier son annonce, ses explications ont été vivement critiquées par les syndicats, avec qui la direction discutait depuis plusieurs semaines sur ce programme de réduction de l'activité, annoncé fin octobre.

« La coupe prévue est injustifiée. Michelin veut seulement maximiser son profit, et laisse tomber des employés hautement engagés et qualifiés », a déploré le syndicat IGBCE.

(Avec AFP)

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