Pourquoi la baisse du marché automobile américain n’inquiète pas les marchés

Après avoir atteint un pic historique en 2016, les analystes s'attendaient à un ajustement du marché en 2017. Selon eux, le marché automobile américain n'a pas cédé à la tentation de la guerre des prix comme c'est souvent à craindre en cas de tassement des ventes.
Nabil Bourassi
Les SUV compacts ont la cote aux Etats-Unis ce qui est plutôt favorables aux marques étrangères, plutôt que locales plus orientées sur les pick-up et les gros SUV.

Après le record de 2016, le marché américain semble s'orienter, conformément aux attentes des analystes, vers une année 2017 en léger repli. C'est en tout cas ce que semble confirmer les immatriculations depuis le début de l'année. Au premier semestre, elles ont baissé de 2,1%. Au mois de juillet, la chute s'est accentuée avec des ventes en baisse de 7%.

Xavier Mosquet, associé senior au Boston Consulting Group (BCG) relativise cette mauvaise performance. « Nous avons toujours pensé que le niveau normal du marché automobile américain tournait autour de 17,5 millions de voitures. Il n'est pas étonnant d'observer des fluctuations une fois ce pic passé. Nous sommes en ligne avec la tendance que nous anticipions, et je dirai même que le premier semestre a même été meilleur que prévu. Ainsi, l'année pourrait finir sur 16,8 millions de voitures, ce qui reste un niveau élevé. »

Un tassement, pas un repli

Autrement dit, le marché automobile américain se tasse plus qu'il ne se replie, et il n'y a pas péril en la demeure. Pour Xavier Mosquet, avoir atteint ce pic d'immatriculations « n'était pas du tout acquis d'avance » au plus fort de la crise économique. Il juge ainsi que le marché américain devrait continuer à osciller entre 16,5 et 17,5 millions de voitures.

Sauf que les constructeurs américains semblent être ceux qui souffrent le plus de cette baisse. General Motors a baissé de plus de 10% en juillet et Ford de plus de 7%.

« Les marques étrangères ont réussi à gagner des parts de marché parce qu'elles sont mieux positionnées sur le segment très dynamiques des SUV de segment C, que ne le sont les marques américaines plutôt orientées sur les pick-up et les gros SUV », explique Xavier Mosquet.

Un marché qui reste sain

Face à ce tassement du marché, les constructeurs automobiles ne pas avoir cédé à la tentation de la guerre des prix pour tenter de maintenir leur volume ou conquérir des parts de marché, un scénario pourtant classique mais dévastateur pour les marges. « Les constructeurs et fournisseurs produisent à 100% de leurs capacités, ils ont donc une certaine latitude pour ajuster leur production plutôt que baisser leurs prix », explique Xavier Mosquet.

Même le risque d'une remontée des taux d'intérêt ne semble pas inquiéter ce grand spécialiste du secteur automobile américain qui avait conseillé Barack Obama pour sortir de la crise automobile de la fin des années 2010.

« Pour l'heure, les consommateurs n'anticipent aucune remontée des taux puisqu'ils ne se précipitent pas en concession pour acheter une voiture avant une éventuelle remontée des taux », observe-t-il. « Le cas échéant, les constructeurs choisiront plutôt d'allonger les durées de prêts plutôt que renchérir le coût nominal des prêts », estime Xavier Mosquet.

Nabil Bourassi

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Commentaires 2
à écrit le 04/08/2017 à 18:28
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Il faut renouveler la flotte et ils n'ont plus de dollars (les consommateurs) attention aux subprimes...

à écrit le 04/08/2017 à 13:48
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le BCG, une des plus grosses organisations de propagande au service des US/anglo-saxons.

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