Le premier exercice Stellantis était très attendu ce jeudi. Le groupe automobile issu de la fusion en début d'année entre Peugeot et Fiat a enregistré au premier trimestre une hausse de 11% de ses ventes en volumes à 1,5 million de voitures (pro forma). Le chiffre d'affaires augmente plus vite (+14%) pour atteindre 37 milliards d'euros (pro forma).
Le pic de la crise des semi-conducteurs n'est pas encore atteint
Le groupe automobile né le 4 janvier dernier déplore toutefois un manque-à-gagner de 190.000 immatriculations en raison de la crise des semi-conducteurs. Soit quasiment 13% des ventes du trimestre. Le groupe estime que l'impact sur le second trimestre sera encore supérieur, mais qu'il devrait constituer un pic avant une décrue au second semestre. Pour autant, il manque de visibilité sur les conséquences de cette pénurie sur l'ensemble de l'année.
Mais pour Stellantis, cette pénurie ne devrait pas pénaliser ses performances financières outre mesure. Le groupe vient de démontrer qu'il était capable d'augmenter la valeur de ses ventes à un rythme supérieur à celui de la hausse des volumes. Ceci grâce à un bon effet prix. Par ailleurs, le pilotage des ventes avec des stocks réduits permet d'affiner l'agilité commerciale du groupe et créait ainsi de la valeur, fait valoir un porte-parole.
Un effet-prix qui booste les recettes
Lié à des ventes de véhicules disposant d'un grand nombre d'options ou de finitions supérieures (sans remises), cet effet-prix est la vraie bonne nouvelle de ce trimestre pour Stellantis. En Amérique du nord par exemple, si les ventes ont baissé de 4% en volume, elles augmentent de 9% en valeur (chiffre d'affaires). En Europe aussi, les recettes ont progressé plus vite (+15%) que les volumes (+11%). La montée en gamme de la Peugeot 208 et l'arrivée de l'Opel Mokka ont participé à cette bonne performance.
En Chine-Asie-Pacifique, c'est le Jeep Wrangler, un très grand 4X4 haut de gamme, qui a stimulé les ventes dérisoires du groupe aux 12 marques. Le chiffre d'affaires a atteint 865 millions d'euros (+35%) pour une hausse de seulement 9% en volume (+17% en tenant compte des coentreprises). Il n'y a qu'en Amérique Latine où les ventes en volume ont augmenté plus vite (+49%) que les prix (+31% de chiffre d'affaires) du fait, notamment, d'un effet de change négatif lié à la baisse du réal brésilien.
Dans l'attente d'un plan stratégique
Carlos Tavares, le PDG, n'a pas encore divulgué le plan stratégique censé mettre en œuvre la fusion géante du 4éme groupe automobile mondial avec 8 millions de voitures produites par an. Un premier volet sur l'électrification doit être divulgué le 8 juillet prochain et doit préciser les ambitions du groupe dans ce domaine. Carlos Tavares avait déjà indiqué que l'électro-mobilité deviendrait l'un des points de développement majeur de Stellantis pour les dix prochaines années. Sur le reste (stratégie de marques, redéploiement industriel ou internationalisation), il faudra attendre encore un peu.
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