56 milliards de dollars… Cette rémunération astronomique d’Elon Musk à nouveau soumise aux actionnaires de Tesla

Le conseil d'administration de Tesla va soumettre à nouveau à ses actionnaires, lors de sa prochaine assemblée générale le 13 juin, l'énorme plan de rémunération de son patron Elon Musk, qui avait été annulé en justice fin janvier. Et ce, après qu'un des actionnaires ait accusé le milliardaire d'avoir, lui-même, dicté ses termes aux administrateurs pour élaborer ce plan.
Tesla va soumettre à nouveau à ses actionnaires l'énorme plan de rémunération d'Elon Musk annulé en justice en janvier. (photo d'illustration)
Tesla va soumettre à nouveau à ses actionnaires l'énorme plan de rémunération d'Elon Musk annulé en justice en janvier. (photo d'illustration) (Crédits : Lucy Nicholson)

[Article publié le mercredi 17 avril 2024 à 14h43 et mis à jour à 17h30] Tesla va soumettre, à nouveau, à ses actionnaires l'énorme plan de rémunération d'Elon Musk, lors de sa prochaine assemblée générale prévue le 13 juin. Celui-ci avait été approuvé en 2018 avant d'être finalement annulé en justice fin janvier dernier.

« Le conseil soutient ce plan de rémunération. Nous y avons cru en 2018, en demandant à Elon de poursuivre des objectifs remarquables pour développer l'entreprise. Vous, en tant qu'actionnaires, y avez également cru en 2018 lorsque vous l'avez massivement approuvé. Le temps et les résultats n'ont fait que démontrer la sagesse de notre jugement », fait valoir le conseil d'administration du constructeur automobile dans des documents préparatoires publiés ce mercredi.

Ce plan de rémunération, autorisé par le conseil d'administration en 2018, prévoyait de remettre à Elon Musk des actions Tesla en fonction de l'atteinte de plusieurs objectifs sur dix ans. Il était estimé lors de son adoption à 56 milliards de dollars.

« La probabilité de survie (du groupe) était extrêmement basse », avait rappelé Elon Musk, lui-même, en novembre 2022 lors d'audiences au cours desquelles il avait défendu cet énorme plan de rémunération, assurant que le constructeur était tout près de la faillite, en 2018.

Mais cela n'a pas suffi à lui permettre d'obtenir gain de cause. En effet, le 30 janvier dernier, le juge d'un tribunal de l'Etat du Delaware, dans l'est des Etats-Unis, a tranché en faveur d'un actionnaire du constructeur automobile Tesla qui demandait l'annulation d'un plan de rémunération accordé en 2018 au patron Elon Musk.

La juge a considéré que les actionnaires avaient reçu des informations « erronées » et « trompeuses » au sujet du conseil d'administration et du comité de rémunération, en amont de l'assemblée générale au cours de laquelle le plan avait été approuvé.

« Le jugement est en faveur du plaignant », avait conclu la décision de 200 pages, précisant que les parties devaient désormais « discuter entre elles pour établir une décision finale destinée à mettre en œuvre ce jugement » et « à mettre un terme à cette affaire au niveau du procès ».

Transfert au Texas

Le milliardaire avait alors réagi sur le réseau social X (ex-Twitter), qui lui appartient : « N'installez jamais le siège de votre société dans l'Etat du Delaware ».

Un jugement que regrette également le conseil d'administration de Tesla. Dans les documents préparatoires publiés mercredi, ce dernier écrit notamment que l'entreprise « ne serait pas là où elle est aujourd'hui sans les contributions, le leadership et la vision de M. Musk ». « Nous pensons que cela nécessite un plan de rémunération qui reconnaisse le rôle unique de M. Musk et, plus important encore, qui apporte des incitations appropriées pour que M. Musk, non seulement reste chez Tesla et consacre du temps à ses activités et à ses affaires, mais aussi continue à apporter le niveau de dévouement envers l'entreprise qui, selon nous, est crucial pour atteindre l'ambition que nous avons de développer l'entreprise sur le long terme », poursuit le conseil.

Dans les documents publiés mercredi, le conseil d'administration a indiqué qu'il allait même soumettre au vote des actionnaires le transfert de l'enregistrement de Tesla de l'Etat du Delaware à celui du Texas, conformément à ce que son patron avait déjà annoncé.

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Elon Musk aurait dicté ses termes aux administrateurs en 2018

L'actionnaire en question avait poursuivi Elon Musk, aux côtés de Tesla et de certains membres du conseil d'administration, leur reprochant d'avoir indûment autorisé en 2018 « le plus gros plan de rémunération jamais attribué à un dirigeant ».

Selon le plaignant, Richard Tornetta, l'homme d'affaires a dicté ses termes aux administrateurs qui, au vu de leurs relations avec lui ou de leurs intérêts personnels, n'étaient pas suffisamment indépendants pour s'y opposer.

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Et ce alors que le milliardaire ne travaillait pas à temps plein pour Tesla, dans la mesure où il était aussi à la tête de la société spatiale SpaceX et des startup Neuralink et The Boring Company. Il a également racheté le réseau social Twitter, qu'il a rebaptisé X.

Elon Musk avait assuré ne pas avoir participé à l'élaboration du plan, même si des documents montrés en audience ont suggéré qu'il en avait parlé avec des membres du conseil d'administration et avec des cadres.

Tesla va licencier 10% de ses effectifs

Tesla va licencier « plus de 10% » de ses effectifs mondiaux, selon un courrier interne envoyé par le patron Elon Musk aux salariés et obtenu par plusieurs médias, alors que le constructeur de véhicules électriques traverse une mauvaise passe. Dans son courrier, le dirigeant explique que Tesla « a grandi rapidement » ces dernières années, croissance qui a créé des « doublons (...) dans certaines activités », selon lui.

Elon Musk indique que le constructeur « se prépare pour sa prochaine phase de croissance » et cherche, ce faisant, à réaliser des « économies de coûts » et des « gains de productivité ». « Nous avons effectué une analyse approfondie et pris la décision de réduire nos effectifs de plus de 10% au niveau mondial », a indiqué l'entrepreneur. Et d'assurer qu'« il n'y a rien que je déteste davantage » que de procéder à des licenciements, « mais il faut en passer par là ». « Cela va nous amincir, nous rendre plus innovants et mobilisés pour notre prochain cycle de croissance. »

Dans son dernier rapport annuel, Tesla indiquait compter, fin décembre, environ 140.000 salariés, ce qui signifie que le constructeur va se séparer d'au moins 14.000 employés. Sollicité par l'AFP, Tesla n'a pas donné suite dans l'immédiat.

Après des années de succès, le constructeur automobile américain connaît une période délicate. Il a cédé au chinois BYD la place de premier constructeur mondial de véhicules électriques au dernier trimestre 2023.

De manière générale, Tesla, qui s'est positionné depuis l'origine plutôt dans le haut de gamme, souffre de la concurrence des voitures chinoises aux prix très bas. Au premier trimestre 2024, il a livré beaucoup moins de voitures que prévu et sa production a reculé de 1,6% sur un an.

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Commentaires 2
à écrit le 18/04/2024 à 7:42
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Un multimilliardaire qui s'expose autant médiatiquement mérite de gagner plus d'argent qu'un multimilliardaire qui habituellement se terre envoyant ses multiples laquais aboyer ses ordres à nos dirigeants. Au moins il assume Musk.

à écrit le 18/04/2024 à 0:04
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Pourquoi Musk persiste t-il à demander l'avis des actionnaires alors qu'il avait affirmé que tout était prêt pour sortir Tesla de la bourse et ainsi décider lui même de sa rémunération?

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