Comment la startup Monhangar veut devenir le « Airbnb » du stockage

ORLEANS. En deux ans, la plateforme orléanaise de location temporaire de bâtiments désaffectés Monhangar a constitué une offre de 1.300 lieux de stockage disponibles dans l’Hexagone. La jeune pousse compte devenir la référence de ce segment encore à défricher.
Avec 900.000 m2 de locaux disponibles  en 2023, Monhangar propose déjà la plus grosse offre française de stockage précaire.
Avec 900.000 m2 de locaux disponibles en 2023, Monhangar propose déjà la plus grosse offre française de stockage précaire. (Crédits : Reuters)

Monhangar vient de lever 1,5 million d'euros auprès de plusieurs Family Office dont celui de la banque Oddo. Ils ont pris environ 20% du capital de la startup qui opère une plateforme de mise en relation entre propriétaires de locaux disponibles et demandeurs de stockage temporaire. Monhangar propose un portefeuille de quelque 1.300 bâtiments, pour l'instant à 90% agricoles, à l'échelle du territoire français. Les clients-utilisateurs, qui se sont élevés à un millier en 2023, répondent à trois typologies. Il s'agit d'une part des particuliers souhaitant entreposer leurs camping-cars et leurs caravanes, d'autre part des entreprises et des collectivités cherchant des espaces de stockage meilleur marché.

« A l'instar d'Airbnb pour la location d'appartements, nous proposons une solution d'offres à la fois groupée et flexible en termes de durée, explique Joris Baco co-fondateur de Monhangar. Nous fonctionnons pareillement comme un tiers de confiance. Cet aspect sera d'ailleurs encore renforcé à partir de janvier 2024 grâce à une garantie de paiement des loyers pour les bailleurs précaires » .

C'est en partant du constat qu'aucune offre centralisée et structurée de locations temporaire de locaux ou de terrains agricoles inutilisés n'existait, et que de nombreux espaces étaient rendus disponibles par la mutation de l'agriculture, que Joris Baco a co-fondé en 2021 la plateforme digitale Monhangar. Seuls les groupes CBRE France et BNP Paribas Real Estate évoluent à la marge sur ce segment.

Avec ses deux associés, Guillaume Robin et Alexis Schechter, cet ancien consultant extérieur pour la Banque verte, originaire de Perpignan, n'a pas lancé par hasard la startup à Orléans. Le Loiret bénéficie non seulement d'une situation géographique proche de Paris, mais encore le département constitue l'un des centres névralgiques de l'agriculture. Autre élément déterminant dans la balance, Monhangar a également été soutenu au démarrage par BPI Centre-Val de Loire à hauteur de 700.000 euros. De son côté, la région Centre-Val de Loire a apporté une aide logistique à la startup qui a été hébergée gracieusement pendant environ une année à l'Agreen Lab'o d'Orléans.

L'Europe en ligne de mire

Monhangar mettra à profit la levée de fond pour d'une part améliorer la plateforme au plan technique et permettre un référencement optimal. D'autre part, la startup recrutera une dizaine de nouveaux collaborateurs, notamment au plan commercial. «Avec d'un côté des agriculteurs qui cherchent à améliorer leurs revenus, et de l'autre des entreprises et des collectivités souhaitant optimiser leurs charges d'entreposage, nous tablons sur une offre de 7.000 à 9.000 lieux disponibles en France d'ici 2025, assure l'entrepreneur trentenaire. L'objectif est bien à moyen terme pour Monhangar de devenir le réflexe du stockage temporaire, à l'instar d'Airbnb pour la location d'appartements et d'Uber Eats concernant la livraison de plats ».

La société, qui veut parallèlement diversifier son offre sur d'autres secteurs que les bâtiments et espaces agricoles, espère ainsi atteindre un chiffre d'affaires de l'ordre de cinq millions d'euros et salarier 35 collaborateurs dans un horizon de deux ans. Cet appétit de croissance s'exprime également hors des frontières de l'Hexagone, en premier lieu dans les pays limitrophes, Belqique, Pays bas, Suisse et Allemagne. « Monhangar ciblera ces marchés en priorité à partir de 2025, précise Joris Baco. Si comme en France, les agriculteurs européens cherchent un complément de revenus, les camping-caristes et caravaniers y sont quatre fois plus nombreux ».

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Commentaire 1
à écrit le 07/12/2023 à 11:35
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Stocker des campings car! La plupart diesel. Autant les envoyer à la casse tout de suite.Le camping car, une engeance comme l'avion et le tourisme de masse.

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