Comment la tech apporte une caution aux locataires comme aux propriétaires

Le Premier ministre vient de missionner le député Mickaël Nogal sur les agences immobilières et la garantie locative. Des startups travaillent déjà à sa substitution par d'autres moyens économiques et financiers.
César Armand

La loi Élan fait des petits. Trois semaines après sa promulgation par le président de la République, le Premier ministre Édouard Philippe a chargé le député (LREM) Mickaël Nogal de "repenser le modèle des agences immobilières" et de "simplifier les relations entre les copropriétaires et les locataires" d'ici au printemps 2019.

"L'objectif, c'est de voir par exemple comment on peut améliorer voire modifier des dispositifs comme Visale [une caution apportée par Action Logement, Ndlr]" explique à La Tribune le député (LREM) de Haute-Garonne. "Il s'agit aussi d'évaluer les tenants et les aboutissants des freins que peuvent ressentir les propriétaires privés. Je serai également à l'écoute des assurances qui offrent une garantie de loyer impayé."

Le directeur général délégué de Nexity, Frédéric Verdavaine, qui chapeaute les réseaux d'agences Century 21 et Guy Hoquet, n'y trouve rien à redire :

"Financé par Action Logement (ex-1% Logement, Ndlr), Visale est un dispositif intelligent, mais méconnu. Il y a une vraie pédagogie à faire, mais le système fonctionne et rend solvables des gens qui ne l'étaient pas."

Le premier opérateur immobilier travaille par ailleurs avec la jeune pousse Garantme pour permettre aux étudiants étrangers de bénéficier de ces mêmes garanties.

L'intelligence artificielle arrive dans la location

Du côté des startups justement, Olivier Bazin, directeur général adjoint de Youse, filiale de CNP Assurances, estime qu'"avant de créer de nouveaux dispositifs ou de remettre en cause le rôle des agences, les règles existantes doivent être adaptées pour prendre en compte les évolutions sociétales et les nouveaux usages". Partant du principe que le CDI et le salaire équivalant à trois mois de loyer ne sont plus la règle, la jeune pousse prélève directement le loyer avant de le reverser au propriétaire.

Pour cela, le locataire s'acquitte d'une cotisation de 3,8% de son loyer, et souvent le propriétaire réduit le loyer. Chez Bonapart, les locataires cotisent à une assurance finançant la garantie loyers impayés (GLI) du propriétaire. Le montant annuel correspond à deux semaines de loyer mensuel et remplace le traditionnel dépôt de garantie.

"C'est du privé que la solution viendra" estime ainsi son co-fondateur Fabrice Le Parc. "L'ensemble des parties ont un intérêt commun à pouvoir compter sur un tiers de confiance."

Dans ces deux derniers cas, l'intelligence artificielle est utilisée pour évaluer les moyens dont dispose le locataire putatif. "Nous allons lui demander ses relevés de comptes même que nous allons regarder le comportement bancaire (crédits à la consommation, incidents, cash, ...)", précise Olivier Bazin de Youse.

"Nous avons dix-huit critères principaux (revenus, ancienneté du contrat de travail...) Mais il n'est pas obligé de tout remplir", avance pour sa part Fabrice Le Parc de Bonapart.

Quoi qu'il en soit, elles garantissent les loyers, les dommages et les procédures judiciaires. Sachant que deux tiers des locations se font en direct sans passer par un intermédiaire, ces jeunes pousses ont de l'avenir d'autant que demain, elles proposeront sans doute des aides à l'acquisition.

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 19/12/2018 à 8:54
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Il y a une véritable bulle immobilière générant sur le marché beaucoup plus de maisons que de clients, mais vraiment beaucoup plus hein, si on ne s'attaque pas aux spéculateurs de la finance on n'éliminera jamais ce fléau de logements beaucoup trop c...

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