Logement social : en Côtes d’Armor, l'écocentre Les Hameaux Légers réinvente l’habitat réversible et durable

Lauréat en juin du fonds de dotation Kernae, créé il y a un an par la Coopérative immobilière de Bretagne, l’écocentre Les Hameaux Légers, en cours d’aménagement à Saint-André des Eaux en Côtes d’Armor, développe un habitat réversible, accessible aux foyers à ressources modestes. Premier de ce type en Bretagne, il dissocie le bâti du foncier et permet aux bénéficiaires de se former et de construire eux-mêmes leur maison pour moins de 15.000 euros.
Pour réduire au maximum l’impact sur le climat et la biodiversité, les constructions des Hameaux Légers de Saint-André des eaux reposent sur des fondations légères, l’usage de matériaux locaux et biosourcés est préconisé et le béton est proscrit.
Pour réduire au maximum l’impact sur le climat et la biodiversité, les constructions des Hameaux Légers de Saint-André des eaux reposent sur des fondations légères, l’usage de matériaux locaux et biosourcés est préconisé et le béton est proscrit. (Crédits : dr)

« C'est un lieu de vie participatif, accueillant un petit nombre d'habitats réversibles, accessibles aux foyers à ressources modestes, réalisés en partenariat avec la commune qui l'accueille. » Ainsi se définissent Les Hameaux Légers du Placis. Situé à Saint-André des Eaux en Côtes d'Armor, entre Rennes et Dinan, cet écocentre en cours d'aménagement fait partie des neuf premiers lauréats soutenus à hauteur de 10.000 euros chacun par le fonds de dotation Kernae.

Créé il y a un an par la Coopérative immobilière de Bretagne, organisme presque centenaire et pionnier de l'économie sociale et solidaire, ce fonds vise à penser l'habitat de demain et stimuler l'innovation sociale et environnementale.

Des « tiny houses » pour moins de 15.000 euros

Selon la loi Alur de mars 2014, un habitat réversible se présente comme un lieu de vie « facilement et rapidement démontable », ou mobile, et sans fondations.

Le projet Les Hameaux légers, premier exemple de ce type en Bretagne, indique se situer au croisement de l'habitat solidaire, participatif et réversible, et s'attache à « partager, transmettre, imaginer de nouveaux modes de faire et de construire ».

Dans un contexte de marché du logement extrêmement tendu, il dissocie aussi le bâti du foncier. Écologiques et abordables, les huit petites maisons sans fondations et à ossatures bois ont été conçues en partenariat avec l'école d'architecture de Nantes.

Elles seront installées sur un terrain loué par la commune de 387 habitants dans le cadre d'un bail emphytéotique et construites avec les particuliers bénéficiaires, des couples jeunes souvent engagés dans une démarche écologique et proche du territoire, pour moins de 15.000 euros. Le loyer du terrain s'élève à 5.000 euros par an, à partager entre les habitants.

Sorte de lotissement écolo, les Hameaux Légers s'organisent aussi comme un tiers-lieu d'échange et de formation, avec l'ambition d'intégrer les nouveaux arrivants à la vie locale.

Les Hameaux Légers

Acquisition de compétences et démarche collective

« Ce projet d'écocentre, nous l'avons en tête depuis la création de l'association. Il est destiné à incarner et infuser notre démarche », explique Sévak Kulinkian, directeur administratif et financier des Hameaux Légers.

Le projet répond en effet à plusieurs objectifs dont celui de permettre à la quarantaine de bénéficiaires de s'immerger, à la façon d'un incubateur, dans une démarche d'acquisition des compétences techniques et humaines nécessaires au déploiement de leur hameau léger. Participatif, cet habitat sera aussi constitué d'espaces communs d'accueil supplémentaires et d'une salle de réception.

« En 2024, nous animerons ce lieu, pour atteindre nos différents objectifs » ajoute Sévak Kulinkian, qui entend expérimenter et faire de façon pragmatique avec toutes les parties prenantes.

Une vingtaine de porteurs de projets accompagnés par CIB

Cette posture ouverte résonne avec le modèle coopératif du groupe CIB qui, dans la perspective de l'objectif du zéro artificialisation nette des terres et de la transition énergétique, a souhaité encourager les innovations et les nouveaux usages.

À raison de deux appels à projets par an, dotés chacun de 100.000 euros, ce sont une vingtaine de porteurs de projet qui pourront être accompagnés chaque année, à hauteur de 10.000 euros.

« Depuis 1924, la Coopérative Immobilière de Bretagne agit avec un seul but : loger nos concitoyens, et notamment les plus défavorisés » explique Jacques Le Guennec, président du groupe CIB et du fonds de dotation Kernae« Ce fonds de dotation va permettre à des initiatives en lien avec l'habitat, d'émerger sur le territoire. La somme accordée leur permettra de boucler un budget, d'aller chercher un prêt ou une subvention » espère-t-il.

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Commentaire 1
à écrit le 17/07/2023 à 7:19
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Une bonne idée mais les riches n'investissent jamais pour les pauvres car ils ont trop besoin d'eux pour se donner une raison d'exister.

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