Pourquoi les fusions et acquisitions ralentissent dans l'industrie pharmaceutique

Les transactions annoncées dans le secteur depuis le début de l'année grimpent à 173 milliards de dollars contre 261 milliards un an plus tôt. Les sociétés pharmaceutiques s'orientent vers des acquisitions plus modestes, et s'inquiètent des attaques sur les prix des médicaments outre-Atlantique.
Jean-Yves Paillé
Depuis trois ans, le montant total des fusions et acquisitions dans l'industrie pharmaceutique dépasse les 150 milliards de dollars.

Sauf (très) grosse surprise, l'année 2016 ne sera pas une année record pour les fusions-acquisitions dans le secteur pharmaceutique. Telle est la conclusion d'une étude de PwC sur le sujet, sortie jeudi 28 octobre. La valeur des deals entre entreprises du médicament a atteint 173,2 milliards de dollars sur les trois premiers trimestres de l'année, malgré une acquisition de poids (Medivation racheté par Pfizer pour 14 milliards de dollars). Sur la même période, le montant atteignait 261,6 milliards de dollars en 2015. Le cabinet de conseil prévoit un rythme tout aussi peu soutenu en fusions acquisitions au prochain trimestre.

Des cibles de plus petite taille

Pourtant, les actions des biotechs reviennent à des niveaux proches de 2014, selon l'indice Nasdaq Biotechnology. Un facteur susceptible d'aiguiser l'appétit des acheteurs, car permettant potentiellement de baisser le prix de rachat par action.

Pour expliquer ce phénomène de ralentissement relatif des transactions, PwC avance  que les acquéreurs sont devenus plus disciplinés dans leurs dépenses en acquisitions et préfèrent viser des cibles de plus petites tailles, dans une logique de diversification freinée pour se recentrer sur quelques domaines thérapeutiques.

Toujours, selon le cabinet de conseil, l'industrie pharmaceutique vit une période de doute. Les attaques sur le prix des médicaments ont rendu les acteurs méfiants, et ces derniers préfèrent attendre "de voir les tendances des prochains trimestres" aux Etats-Unis, premier pays en termes de fusion acquisitions et marché numéro 1 des médicaments. En clair, les big pharmas et autres biotechs préfèrent voir les orientations du futur gouvernement américain, suite à l'élection présidentielle. Hillary Clinton et Donald Trump ont régulièrement attaqué les laboratoires pharmaceutiques sur la fixation du prix de certains médicaments, proposant plusieurs mesures pour y remédier.

Egalement, plusieurs laboratoires comme Valeant ou Mylan sont sous le coup d'enquêtes judiciaires à propos de l'augmentation du prix de certains de leurs traitements.

2014-2016: trois années à plus de 200 milliards de dollars

Néanmoins, le montant des transactions reste important cette année. Le montant des fusions-acquisitions annoncées en 2015 grimpait à plus de 300 milliards de dollars. L'année 2014 était déjà une année faste et record avec des transactions dépassant les 200 milliards de dollars en totalité. En 2007, elles ne dépassaient pas les 110 milliards de dollars au total.

deals pharmas

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 29/10/2016 à 8:58
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evidemment que les prix de certains medicaments vont etre regules, quand on voit une opa financee par le prix du medicament cible *15 cela dit c'est deja regule, globalement y a pas trop d'abus

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