Sanofi cède des activités génériques, les syndicats dénoncent des "erreurs de stratégie"

La CFDT et la CGT se plaignent d'une direction obsédée par la rentabilité. Ils fustigent la vente des activités génériques en Europe et le rachat des actions, annoncés vendredi.
La CGT s'alarme également du "danger majeur" que représente pour elle une stratégie "qui plaît aux actionnaires", mais qui va transformer Sanofi en "une coquille de plus en plus vide, où il ne resterait plus que le siège et de moins en moins d'usines".

Les syndicats de Sanofi se sont dit "écœurés" et "en colère" après l'annonce vendredi 28 octobre d'une cession prochaine des génériques en Europe, dénonçant les "erreurs de stratégie" dont serait coupable, selon eux, une direction obsédée par la rentabilité.

Le groupe pharmaceutique entend céder d'ici un à deux ans ses activités génériques en Europe, malgré un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros l'an dernier (+4,7% sur un an) sur ce périmètre. Environ 200 emplois sont concernés en France, sur un total de quelque 3.000.

"Une vente par morceaux des activités du groupe préjudiciable à moyen terme"

"C'est écœurant" car "les génériques rapportent, mais pas assez à leurs yeux", a déploré Emmanuel Maingard, de la CFDT (premier syndicat), se disant "en colère" notamment contre le rachat d'actions pour 3,5 milliards d'euros programmé d'ici fin 2017.

"Au lieu de racheter des actions ou de les détruire, pourquoi ils n'investissent pas dans du biosimilaire (des copies de médicaments issus des biotechnologies, NDLR)? Ce sont des erreurs de stratégie au détriment des salariés, comme d'habitude", a-t-il dit à l'AFP.

Depuis l'arrivée d'Olivier Brandicourt à sa tête en 2015, Sanofi est "continuellement en réorganisation" et dispose d'une stratégie "complètement floue", sauf à "faire du fric". Le PDG "a toujours dit que l'industriel coûtait trop cher", s'insurge M. Maingard.

La CGT s'alarme également du "danger majeur" que représente pour elle une stratégie "qui plaît aux actionnaires", mais qui va transformer Sanofi en "une coquille de plus en plus vide, où il ne resterait plus que le siège et de moins en moins d'usines".

La direction favorise "une vente par morceaux des activités du groupe qui est extrêmement préjudiciable à moyen terme, pour l'ensemble de notre outil scientifique et industriel, de la recherche jusqu'à la promotion", s'inquiète Thierry Bodin.

"Un processus de désengagement"

Sanofi a engagé la vente de Merial, sa filiale de santé animale, dans le cadre d'un échange d'actifs avec l'allemand Boehringer Ingelheim. Il prévoit aussi de réorganiser son activité chimie, ce qui fait craindre aux syndicats une cession partielle.

L'entreprise "est dans un processus de désengagement", alors que "toutes ces activités participaient à la solidité du groupe", affirme M. Bodin.

Avec le rachat d'actions, "particulièrement scandaleux", "la deuxième entreprise la plus bénéficiaire de France" gaspille de l'argent qu'elle ne met "ni dans les investissements, ni dans l'emploi, ni dans la découverte de nouveaux traitements", conclut-il.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 31/10/2016 à 10:03
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Sanofi ne commence t'elle pas à être touchée par une mauvaise réputation à l'instar de MOnsanto ? Parce que quand même faire payer aux contribuables les dégâts occasionnés par leurs médicaments c'est franchement abuser.

à écrit le 29/10/2016 à 17:34
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Sanofi a multiplié les erreurs stratégiques, a raté sa dernière OPA, est partiellement en dehors des dernières innovation biotech... La vente à la découpe est sans doute une solution (d'autant que l'entreprise n'est pas chère au regard des ses pro...

à écrit le 29/10/2016 à 8:55
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les syndicats ont de l'argent a gogo pourquoi ils n'investissent pas dans la production de generiques pas rentables, au lieu de s'offrir des chateaux et d'embaucher des copains a gogo avec l'argent du paritarisme et de la formation?

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