Catastrophe d'AZF : relaxe générale, Total hors de cause

Le tribunal correctionnel de Toulouse a décidé d'une relaxe générale au bénéfice du doute dans l'affaire de l'explosion de l'usine AZF, filiale de Grande Paroisse, du groupe Total qui fait 31 morts et plus de 2.000 de blessés le 21 septembre 2001. Il juge irrecevables les poursuites contre Total et son ex-PDG Thierry Desmarest.

Le tribunal correctionnel de Toulouse a décidé d'une relaxe générale au bénéfice du doute dans l'affaire de l'explosion de l'usine AZF (AZote Fertilisants) qui avait causé une secousse équivalente à un tremblement de terre de magnitude 3,4 sur l'echelle de Richter et fait 31 morts et plus de 2.000 de blessés le 21 septembre 2001.

Il juge aussi irrecevables les poursuites contre Total et son ancien PDG Thierry Desmarest, jamais mis en examen, mais qui avaient comparu avec les prévénus pendant le procès à la suite de la demande de citation directe déposée par certaines parties civiles. Du coup, il ne statue pas sur les éventuelles responsabilités de ces prévenus de dernière minute. Thomas Le Monnyer, le président du tribunal, a même déclaré que "la société Total et Thierry Desmarest seront purement et simplement mis hors de cause". Thierry Desmarest avait expliqué au procès que les filiales et sous-filiales de Total comme AZF bénéficiaient d'une autonomie de fonctionnement.

Serge Biechlin, l'ancien directeur du site chimique, et la société Grande Paroisse, propriétaire de l'usine et filiale du groupe Total en qualité de personne morale, avaient, eux, comparu pour "homicides et blessures involontaires" et "destructions de biens".

Après cinq ans d'investigation, le procès avait duré plus de quatre mois, du 23 février au 30 juin 2009. Il avait rassemblé 2.949 plaignants et 1.813 parties civiles, défendues par plus de 50 avocats. Il a été filmé dans son intégralité.

Au terme d'une bataille entre différentes thèses pour expliquer la catastrophe, les experts judiciaires avaient conclu dans leur rapport final, remis le 16 mai 2006, à un accident chimique provoqué par la mise en contact, vingt minutes avant l'explosion, de DCCNa, un produit chloré avec une demi-tonne de nitrate d'ammonium, déversés sur un tas d'ammonitrate entreposé dans le hangar 221, de l'usine. Une thèse contestée par certains qui répliquent en parlant d'attentat, de météorite, de foudre ou encore d'un arc électrique venue de l'usine poudrière voisine de la SNPE.

Le 24 juin dernier, le parquet avait requis une peine de trois ans d'emprisonnement avec sursis et 45.000 euros d'amende à l'encontre de Serge Biechlin et une amende de 225.000 euros à l'encontre de Grande Paroisse. Les prévenus avaient tous plaidé la relaxe.

Total connaît décidément une actualité judiciaire chargée. Le procès, commencé le 5 octobre, du naufrage de l'Erika, pétrolier affrêté par la compagnie et dont le naufrage en décembre 1999 au large du Finistère, avait souillé 400 kilomètres de côtes et mazouté plus de 150.000 oiseaux, vient ainsi de se terminer. La cour rendra sa décision le 30 mars. Outre Total sont également impliqués la société de classification Rina, l'armateur Giuseppe Savarese et le gestionnaire du navire Antonio Pollara.

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