GDF Suez menace de fermer trois de ses réacteurs en Belgique

L'apparition d'une nouvelle taxe qui coûterait plus de un milliard d'euros par an a ulcéré le groupe.
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Gérard Mestrallet est loin d'en avoir fini avec les complications belges. Selon le quotidien « L'Écho », le futur Premier ministre Elio di Rupo s'apprête à prélever plus de 1 milliard d'euros par an à Electrabel, filiale de GDF Suez, qui exploite les sept réacteurs belges. La Bourse de Paris a pris la nouvelle suffisamment au sérieux pour faire subir mardi au titre un plongeon de 5,86 %, la plus forte chute du CAC 40.

GDF Suez, de son côté, ne l'a pas non plus prise à la légère. Ulcéré par cet « acharnement sans égal », le groupe menace tout simplement, en cas de taxes supplémentaires, de fermer dès 2015 ses trois réacteurs les plus anciens (Doel 1 et 2, Tihange 1) qui auront 40 ans à cette date. La menace d'une nouvelle taxation du nucléaire ne date pas d'hier en Belgique mais elle semble se préciser au moment où le futur gouvernement bataille pour boucler son budget 2012 et trouver 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires.

Doubler la taxe actuelle

D'après une note que s'est procurée « L'Écho », Elio di Rupo envisage deux mesures. La première vise à doubler la taxe actuelle sur le nucléaire, la faisant passer à 500 millions d'euros par an. Cette taxe de 250 millions (dont 215 millions payés par GDF Suez) a été instaurée en 2008. En échange, l'État s'est engagé à allonger la durée de vie des centrales nucléaires. La loi octroyant cet allongement n'ayant jamais été votée, faute de gouvernement, GDF Suez, qui a déjà payé trois fois cette taxe, vient de déposer un deuxième recours devant la justice, après avoir été débouté une première fois.

En second lieu, le gouvernement belge étudie la mise en place d'un « mécanisme d'acheteur unique ». En clair : il achèterait à prix presque coûtant l'électricité à Electrabel et le revendrait. Le régulateur belge estime à environ 1,8 milliard d'euros les bénéfices du secteur et estime qu'une marge bénéficiaire « raisonnable » serait de 450 millions d'euros. Il est donc favorable à un prélèvement de l'ordre de 1,3 milliard d'euros. GDF Suez souligne que ces projets aboutiraient à instaurer une taxe « trois fois plus élevée » que la taxe allemande, contestée actuellement. 

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Commentaire 1
à écrit le 21/10/2011 à 6:57
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Pitoyable de voir toujours ces commentaires de "bons esprits", contre le nucléaire, contre l'énergie, contre les "gros", contre tout, réactionnaires bon teint qui aurait été contre le train au 19ème siècle. Ils oublient que les "gros" sont des entrep...

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