C'est une erreur de facturation qui pourrait coûter cher. Environ 100.000 clients français ont été victimes de factures inexactes de leur fournisseur d'électricité Eni. Les dirigeants d'Eni France, convoqués mercredi par la ministre Agnès Pannier-Runacher, « ont reconnu des envois d'échéanciers erronés de facture à certains de leurs clients ayant renouvelé leurs contrats au second semestre 2022, notamment car ils ne reprenaient pas intégralement les mesures de protection gouvernementales », a indiqué le cabinet de la ministre, venant confirmer une information initialement diffusée par le Parisien.
Le groupe énergétique italien a en réponse promis de mettre en œuvre « des mesures correctrices », a assuré le ministère de la Transition énergétique. Les dirigeants d'Eni ont ainsi été convoqués au ministère en présence du médiateur national de l'énergie et de la commission de régulation de l'énergie (CRE) à la suite des signalements de consommateurs. Un groupe a même été créé sur Facebook, intitulé « Victimes d'Eni et de leurs manigances ».
100.000 clients concernés, selon le ministère
En réponse, les dirigeants d'Eni « se sont engagés à mettre en œuvre des mesures correctrices garantissant que leurs clients se voient bien facturer le prix du bouclier énergétique (...) sur l'année 2023 (en pratique du 1er février 2023 au 31 janvier 2024) », a précisé le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher. Contactée par l'AFP, l'entreprise Eni n'a rien ajouté dans l'immédiat. « Environ 100.000 clients devraient être concernés par cette rectification », a estimé le cabinet de la ministre
Les mesures de plafonnement des prix de l'énergie engagés par l'Etat français depuis l'automne 2021 prennent la forme d'un « bouclier tarifaire » encore en vigueur pour alléger la facture des Français. Le gouvernement espère en sortir progressivement d'ici fin 2024.
Plus généralement en cette période d'inflation, la ministre a « demandé à la CRE et à la DGCCRF de veiller à tout soupçon d'abus de fournisseurs vis-à-vis de leurs clients, de diligenter des enquêtes et de prononcer des sanctions si nécessaire », a insisté le ministère. De son côté, la CGT Energie voit dans cette affaire une conséquence de « la jungle des prix » du marché des fournisseurs d'énergie et d'« arguments mensongers » des fournisseurs alternatifs « pour attirer de nouveaux clients », selon un communiqué.
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