Sans surprise, l'épineux dossier du nucléaire belge est venu ternir les résultats d'Engie au premier semestre de l'année. L'énergéticien accuse une perte nette part du groupe de 800 millions d'euros, contre un bénéfice de 5 milliards d'euros un an plus tôt, en raison d'une charge de 4,4 milliards d'euros liée à ses activités nucléaires en Belgique. Sans les éléments exceptionnels, le bénéfice net récurrent s'établit à 4 milliards d'euros.
Fin du bras de fer avec l'Etat belge
Au terme de longs mois de négociations, Engie et l'Etat belge sont parvenus à s'entendre, in extremis, le 29 juin dernier sur la prolongation de dix ans des réacteurs Doel 4 et Tihange 3, demandée par la Belgique afin de garantir la sécurité énergétique du pays face à la crainte de pénuries d'électricité. Au cœur de ce bras de fer : la définition du montant à verser pour qu'Engie puisse s'acquitter de la gestion des déchets nucléaires des sept réacteurs du royaume. Les deux parties ont trouvé un accord à 15 milliards d'euros. Une somme qu'Engie devrait verser en deux fois.
« Grâce au transfert de l'ensemble des obligations liées aux déchets nucléaires au gouvernement belge, le groupe Engie ne sera plus exposé à l'évolution des coûts futurs liés au traitement des déchets revus tous les trois ans par la Commission des Provisions Nucléaires », avait souligné l'énergéticien tricolore, lors de l'accord.
En dehors de ces éléments exceptionnels, Engie affiche de bons résultats semestriels, tirés par les renouvelables et les activités de gestion de l'énergie. Au 30 juin 2023, son chiffre d'affaires s'élève à 47 milliards d'euros, en progression de 8,9% par rapport à la même période l'année précédente. Son résultat d'exploitation enregistre, lui, une hausse plus importante (+32,6%) à 6,9 milliards d'euros, contre 5,2 milliards d'euros un an auparavant.
Une bonne performance financière, tirée par les renouvelables
« Au premier semestre, Engie a réalisé une très bonne performance financière, portée par le développement de nos activités renouvelables et les résultats de nos activités de gestion de l'énergie dans un contexte toujours caractérisé par une forte volatilité des prix,» s'est félicitée Catherine MacGregor, la directrice générale du groupe, dans un communiqué de presse.
Le résultat d'exploitation de la division Renouvelables enregistre ainsi une croissance organique de 43,1 % par rapport au premier semestre 2022. Cette croissance s'explique notamment par la meilleure performance de ses actifs hydrauliques en France et au Portugal, mais aussi par les nouvelles capacités de production mises en service aux Etats-Unis, en Europe et en Amérique Latine. Au cours des six premiers mois de l'année, ses capacités installées renouvelables ont augmenté de 700 mégawatts (MW). En parallèle, Engie affirme disposer de 6,6 gigawatts (GW) de capacités en construction (65 projets) avec 3,2 GW entrés en construction au premier semestre 2023.
« Le groupe est en bonne voie pour atteindre son objectif d'augmentation de ses capacités renouvelables de 4 GW en moyenne chaque année et ce, jusqu'en 2025 », indique l'énergéticien dans le communiqué.
Engie se targue également d'avoir mis en service en juillet son plus grand système de stockage d'énergie par batterie en Australie. Lors de ses résultats annuels, le groupe avait annoncé viser 10 GW de capacités de stockage sur batteries à l'horizon 2030. Environ la moitié sera développée aux États-Unis.
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