La filière du biogaz est soulagée. La revalorisation du prix du cette énergie non fossile va être d' « environ 12% », indique le ministère de la Transition énergétique ce mardi 13 juin. L'exécutif précise « que le tarif sera désormais indexé deux fois par an, contre une seule fois précédemment ».
Les producteurs de biométhane y voient une compensation de la hausse des coûts de production qu'ils ont subie depuis 2022 et de la flambée de prix de l'énergie. Ces derniers temps, la filière a en effet été touchée par l'augmentation du coût de l'électricité utilisée pour épurer le biométhane et pouvoir l'injecter dans les réseaux en substitution du gaz naturel fossile. Malgré les aides gouvernementales, elle indique avoir subi une multiplication par cinq de sa facture énergétique, parallèlement à une hausse des attentes salariales et des coûts de transport.
Actuellement, le prix d'achat du biométhane par les fournisseurs de gaz se situe dans une fourchette entre 90 et 100 euros selon la taille des sites, un tarif réglementé par un contrat-cadre fixé par l'Etat. Le prix est déjà largement au-dessus du prix de marché du gaz naturel, mais cet écart est compensé par l'Etat auprès des acheteurs. A l'inverse, lorsque le prix du biométhane est inférieur, comme cela a pu être le cas après le début de la guerre en Ukraine, c'est l'Etat qui encaisse l'écart.
Un grand tournant au 1er janvier 2024
Pour les producteurs, cette revalorisation constitue un levier majeur pour investir alors que les volumes de biogaz sont appelés à augmenter fortement. Le syndicat France Biométhane souligne que la filière doit connaître un « grand tournant » au 1er janvier 2024, avec l'entrée en vigueur de l'obligation pour les particuliers de trier leurs biodéchets, une disposition de la loi Anti-gaspillage (Agec).
« Cela va drainer des volumes très importants de matières vers les méthaniseurs », également alimentés par les déchets agricoles, souligne Frédéric Flipo, porte-parole de France Biométhane. Les entreprises devront, de ce fait, procéder à des « investissements supplémentaires » pour réceptionner et stocker davantage de matières.
Réduction des gaz à effet de serre
Renouvelable, puisque non fossile, ce gaz vert réduit de 80% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gaz naturel, selon le cabinet Carbone 4. La FNSEA et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ont ainsi signé en février un protocole d'accord pour pousser l'essor de ces énergies dans le secteur agricole.
Méthanisation (biogaz et électricité), biocarburants, solaire... L'agriculture contribue à produire 20% des énergies renouvelables en France, estime la FNSEA. Elle pourrait, selon l'Ademe, doubler cette production d'ici 2030 et la tripler d'ici 2050. Parmi les sujets, l'émergence de technologies comme l'agrivoltaïsme, qui permet de protéger les cultures des chaleurs ou du froid tout en produisant de l'énergie.
(Avec AFP)
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