Biogaz : TotalEnergies ouvre dans les Pyrénées-Atlantiques la plus grande usine de France

Le groupe TotalEnergies a annoncé la mise en service dans les Pyrénées-Atlantiques de la plus grande usine de biogaz de France. Alimentée principalement avec des rebuts de la transformation du maïs pour le moment, l'objectif du groupe est de diversifier les intrants avec notamment des déchets alimentaires. Le site devrait produire 160 gigawattheures de biométhane lorsqu'il aura atteint ses pleines capacités, soit l'équivalent de la consommation annuelle moyenne de 32.000 habitants et 220.000 tonnes de déchets organiques valorisés.
Dans un premier temps, la production de biométhane de BioBéarn atteindra 69 GWh en 2023 soit l'équivalent de la consommation annuelle de 14.000 habitants.
Dans un premier temps, la production de biométhane de BioBéarn atteindra 69 GWh en 2023 soit l'équivalent de la consommation annuelle de 14.000 habitants. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Du gaz vert circule désormais dans le réseau en provenance de Mourenx, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques). TotalEnergies y a en effet mis en service sa plus grande usine de biogaz de France. Baptisée BioBéarn, elle « injecte du biométhane dans le réseau depuis mercredi (11 janvier, ndlr) », a précisé à l'AFP Olivier Guerrini, directeur biogaz du géant pétrolier et gazier. Pour la petite histoire, ce site se situe à une dizaine de kilomètres de l'unique gisement de gaz français, Lacq, dont l'exploitation commerciale a été stoppée en 2013 suite à l'épuisement des réserves.

Dans un premier temps, la production de biométhane de BioBéarn atteindra 69 GWh (gigawattheures) en 2023 soit l'équivalent de la consommation annuelle de 14.000 habitants. Pour cela, 95.000 tonnes de déchets agricoles seront valorisées. Car, le biogaz émane de la décomposition et du traitement de déchets organiques et n'est donc pas une énergie fossile.

À plein régime, la production devrait atteindre 160 GWh/an, à savoir l'équivalent de la consommation annuelle moyenne de 32.000 habitants, ce qui permettra de valoriser 220.000 tonnes de déchets organiques, d'après un communiqué du groupe. Six personnes travaillent au quotidien sur le site, qui pourra générer jusqu'à une trentaine d'emplois indirects.

Des déchets comme matières premières

Le site utilise « pour l'instant essentiellement des déchets de l'industrie agroalimentaire », selon Olivier Guerrini. Le dirigeant insiste sur le fait qu'il n'y a « pas de culture énergétique dans les unités de TotalEnergies ».

« On récupère des sous-produits de l'industrie du maïs, surtout des cosses broyées, ça arrive en camions, on l'ensile (mettre en silo) et après on le méthanise. Ces déchets de l'industrie du maïs étaient envoyés très loin, on les récupère au plus près désormais, à moins de 30 km », expose le dirigeant.

Une diversification des intrants, avec des lisiers bovins ou porcins, ou des résidus de l'industrie des plats cuisinés, est prévue. TotalEnergies travaille aussi à des partenariats pour avoir bientôt des biodéchets correspondant aux rebuts de supermarchés et de la restauration collective, d'épluchures et d'autres restes de table dans les immeubles.

Si la décomposition des déchets organiques permet d'obtenir du biométhane, reste ensuite cette matière à valoriser. Ce « digestat », comme il est appelé, se révèle riche en azote, potasse, phosphate ou sodium, bénéfiques pour les sols. Il peut ainsi servir de fertilisants dans les champs. 89.000 tonnes de ces engrais seront produits cette année. À terme, ce seront 200.000 tonnes par an qui seront « valorisés en épandage agricole sur des parcelles cultivées dans un rayon de 50 km autour de l'unité. Cette utilisation permettra une réduction de près de 5 000 tonnes d'engrais chimique », indique le groupe.

Objectif : 20 térawattheures d'ici 2030

TotalEnergies est en pleine accélération dans le biogaz après le rachat en 2021 de Fonroche Biogaz. Le groupe a deux installations aux États-Unis dont l'une en construction, une aussi en construction en Inde et 18 en Pologne à la faveur d'un récent rachat.

Du côté de la France, BioBéarn est « la huitième installation similaire » et le groupe a « 40 à 50 projets dont il espère la mise en service l'horizon 2030 en France », selon Olivier Guerrini. Actuellement, TotalEnergies dispose d'une capacité de production de biogaz de près de 700 GWh. Son objectif est de passer à 20 TWh par an d'ici à 2030, soit l'équivalent de la consommation annuelle moyenne de quatre millions de consommateurs français.

Lire aussi : Engie/biogaz : une usine bretonne de méthanisation bientôt jugée pour pollution de l'eau

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2023 à 15:09
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la cgt se frotte les mains, ca fait un otage potentiel en plus, dans un grand cadre de prise d'otage de gauche, dans la justice juste et tolerante

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