Précarité énergétique : À Brest, 120 foyers repérés en 2022 ont bénéficié d’aides d’urgence

Membre depuis 2014 du CLER-Réseau pour la transition énergétique, Brest a massifié le repérage des ménages en situation critique grâce au Slime, un outil d’ingénierie territoriale. Et pour cause, la flambée des prix de l'énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine fait que « les situations d'urgence se multiplient ».
Brest est confrontée à une intensification du phénomène de précarité sur son territoire.
Brest est confrontée à une intensification du phénomène de précarité sur son territoire. (Crédits : Pixabay.com - TBIT)

Alors que les prix de l'énergie n'ont cessé de s'envoler ces derniers mois, les collectivités veillent à accompagner les ménages en situation de précarité énergétique. Comme près de 50 d'entre elles en France, Brest a, pour cela, déployé le Slime, un outil d'ingénierie territoriale qui vise à massifier le repérage de ces foyers en difficulté. Piloté par le CLER-Réseau pour la transition énergétique, il leur permet d'analyser leur situation et de les orienter vers des solutions durables et adaptées.

Confrontée à une intensification du phénomène de précarité sur son territoire, Brest utilise, en effet, depuis 2014 le slime qui s'appuie sur les dispositifs existants nationaux, tels que les aides de l'agence nationale de l'habitat (Anah) pour la rénovation énergétique des logements et des locaux.

Si au niveau national, 60.000 ménages ont d'ores et déjà été accompagnés, en Bretagne, la métropole brestoise a, elle, repéré et soutenu 120 foyers en 2022 qui se sont retrouvés dans l'impossibilité de payer leurs factures.

Lire aussiSouveraineté énergétique : le rapport parlementaire est passé à côté du sujet, selon plusieurs experts

« Les situations d'urgence se multiplient »

« En 2022, 120 ménages ont été visités sur le territoire de Brest Métropole, la moitié étant des locataires privés, 10% des propriétaires occupants et 40% des locataires du parc public. Une répartition équivalente aux années précédentes » évalue la collectivité, qui consacre 160.000 euros en moyenne par an à ce dispositif.

Mais elle constate une évolution de l'aide apportée dans un contexte de hausse des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine : la majorité des ménages visités dans le cadre du programme Slime ne se permet plus de se chauffer, ou juste ponctuellement avec les poêles à pétrole, pour mieux maîtriser ses dépenses. 
« Les situations d'urgence se multiplient et les ménages sont de plus en plus fragilisés par l'augmentation de leur facture énergétique » s'alarme la métropole.

« Pour faire face, le programme Slime est un outil efficace. Il nous permet de mobiliser tous les acteurs du territoire afin de proposer des solutions adaptées aux ménages en difficulté » ajoute François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest Métropole.

Moins de conseils sur les éco-gestes, plus d'aide d'urgence des acteurs locaux

Auparavant, les visites effectuées chez les foyers précaires donnaient surtout l'occasion d'informer sur les éco-gestes - de la pose de mousseurs, aux ampoules thermomètres en passant par les systèmes stop douche -, de délivrer des conseils en matière de facturation (options inutiles, vérification des tarifs), voire d'orienter vers des services comme le Fonds de solidarité logement (FSL) ou le dispositif solidaire, le Bricobus des Compagnons Bâtisseurs de Bretagne.

Actuellement, le Slime mobilise en urgence les acteurs locaux. Partenaires de Brest Métropole, les Compagnons Bâtisseurs de Bretagne interviennent notamment quand il n'y a pas de chauffage pour cause de panne ou d'incapacité financière, avec volant d'une trentaine de radiateurs d'appoint. « Ils proposent également de poser des tringles et des rideaux isolants si les ménages ne peuvent le faire, pour réparer une fenêtre, une installation électrique... Cela s'effectue dans le cadre de leur Bricobus, dédié à des travaux d'amélioration de l'habitat chez des personnes aux revenus modestes » détaille Brest Métropole.

Limitée à 10 jours de chantier, cette main d'œuvre est gratuite et financée par la collectivité. Les matériaux sont pris en charge à 90%, pour un montant maximum de 1.000 euros.

L'habitant, ou éventuellement son entourage qui l'aura sollicité, participe aux travaux, accompagné et encadré par un animateur technique des Compagnons Bâtisseurs de Bretagne, lui-même aidé de volontaires en Service Civique et parfois de bénévoles.

Le Bricobus propose également d'accompagner gratuitement des propriétaires et locataires du parc privé, à travers du conseil technique et du prêt d'outillage : en cas de difficulté sociale, technique et/ou économique, ou de blocage administratif.

Lire aussiBretagne : la Région ne veut plus de nucléaire mais beaucoup plus d'énergies renouvelables

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.