Royaume-Uni : le projet de centrale Sizewell C d'EDF validé par la justice

La justice britannique a rejeté un recours contre le projet de centrale nucléaire Sizewell C, porté par EDF sur la côte est de l'Angleterre. Ses opposants demandaient l'annulation de la décision accordant l'autorisation de développement, décriant l'impact de ce projet sur l'environnement. Ils envisagent de faire appel.
L'actuel centrale de Sizewell B dans le Suffolk.
L'actuel centrale de Sizewell B dans le Suffolk. (Crédits : Reuters)

La Haute Cour de Londres a tranché en faveur du projet de centrale nucléaire Sizewell C, porté par EDF sur la côte est de l'Angleterre. Une décision a été rendue ce jeudi 22 juin. Elle intervient après la tenue d'un procès qui s'est tenu en mars après le dépôt d'un recours déposé par l'organisation Together Against Sizewell C (TASC, ensemble contre Sizewell C). Elle demandait alors l'annulation de la décision accordant l'autorisation de développement.

« La demande visant à introduire un recours (contre l'autorisation du projet) est rejetée », a indiqué le tribunal dans une décision consultée par l'AFP.

TASC s'est dite « évidemment déçue », par la voix de sa présidence, Jenny Kirtley, dans un communiqué. « Mais ce verdict ne marque pas la fin de nos efforts. La campagne se poursuivra sous une forme ou sous une autre », assure-t-elle. Contactés par l'AFP, le gouvernement britannique et EDF n'avaient pas réagi dans l'immédiat.

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L'impact environnemental au cœur de la discorde

Les plaignants dénonçaient l'impact du projet sur l'environnement, lié notamment à l'approvisionnement en eau de mer pour refroidir la centrale, et en eau potable pour alimenter le site.

« Les impacts environnementaux de la sécurisation d'un approvisionnement permanent en eau de deux millions de litres par jour (...) n'ont jamais été évalués », selon le cabinet Leigh Day, qui représente les plaignants.

Mais, d'après la décision de justice, le gouvernement était fondé à « traiter dans le cadre d'un processus ultérieur distinct » la question de l'eau potable alimentant le site, relaye l'AFP. Par ailleurs, pour TASC, « aucune alternative à l'énergie nucléaire, notamment les énergies renouvelables », n'avait été envisagée.

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Mise en service prévue en 2035

La centrale Sizewell C doit être constituée de deux réacteurs EPR pour une puissance de 3,2 gigawatts (GW). Ils devraient être mis en fonctionnement en 2035 pour alimenter 6 millions de foyers en électricité pendant un demi-siècle. Imaginé depuis 2008, ce n'est toutefois que le 20 juillet 2022 que l'exécutif a donné son feu vert.

L'opération devrait coûter au total 20 à 30 milliards de livres (23 à 35 milliards d'euros). Londres a annoncé en novembre prendre une part directe de 50% dans ce projet, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire. Reste que le gouvernement britannique et l'énergéticien français doivent encore lever des capitaux en vue de la décision finale d'investissement. Celle-ci n'est pas attendue avant la fin de l'année au plus tôt. Le site de Sizewell compte déjà deux unités en fonctionnement. La A depuis 1966 et la B depuis 1995.

Londres veut accélérer sur le nucléaire

Le Royaume-Uni, qui s'est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, veut accélérer le développement de l'énergie nucléaire, qui ne diffuse pas de CO2 dans l'atmosphère. Jadis pionnier du nucléaire civil, le pays ne compte plus que neuf réacteurs, des modèles au graphite qu'il doit progressivement fermer. Parmi eux, cinq sont gérés par EDF.

L'énergéticien français assure d'ailleurs un autre chantier outre-Manche, celui des deux EPR de 3,2 gigawatts de la centrale Hinkley Point C. Leur construction a démarré en 2017 et mobilise aujourd'hui 9.000 personnes, selon l'électricien français. C'est « le plus grand chantier d'Europe », toutes industries confondues, assurait d'ailleurs en avril le PDG d'EDF, Luc Rémont, lors d'une visite de chantier. L'énergéticien vise aujourd'hui une mise en service en juin 2027 pour le premier réacteur et juin 2028 pour le second. Le coût, largement porté par EDF, s'élève à 25-26 milliards de livres (28-29 milliards d'euros) - voire 32,7 milliards de livres en comptant l'inflation - contre 18 milliards aux débuts.

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(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2023 à 6:27
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hinkley point; deja un surcout de 10 milliards d euros ...aux frais du contribuable français. Pas etonant que les anglais en redemandent 10 milliards = 10 000 millions d euros. Une eolienne offshore , c est du 3 millions d euros piece pour les plus r...

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