L'Angleterre en partie responsable du déclin de Tata Steel ?

Des responsables européens pointent du doigt les blocages des Britanniques contre la mise en place de règles anti-dumping sur l'importation de l'acier Chinois à bas coût dans l'Union Européenne, une concurrence directe pour le sidérurgiste Tata.
La production mondiale d'acier a légèrement reculé en 2015 (-2,8%), mais la part de la Chine dans cette production a continué à croître, de 49,3% à 49,5%.

La sidérurgie britannique est mal en point et David Cameron n'y est pas pour rien selon des représentants européens de la filière. Le Financial Times rapporte les propos "de haut fonctionnaires" de Bruxelles expliquant en substance que le Royaume-Uni s'est tiré une balle dans le pied au sujet de cette industrie. En s'opposant aux tentatives de l'Union de renforcer ses défenses commerciales contre l'importation d'acier Chinois, le pays a "détruit les opérations de Tata au Royaume-Uni".

"Le Royaume-Uni est le meneur de la minorité d'États membres qui empêche la Commission européenne de moderniser ses instruments de défenses commerciaux" affirme ainsi Axel Eggert directeur général d'Eurofer, la fédération européenne des aciéristes.

Ces accusations sur l'hostilité britannique aux restrictions commerciales rendent le gouvernement de David Cameron en partie responsable de la crise de cette filière et de la mise en danger du travail de 15.000 salariés de Tata Steel dans le pays.

     | Lire aussi L'Union européenne s'attaque aux importations d'acier chinois

"Complaisance" envers Pékin

Le gouvernement britannique s'est déjà vu reproché sa complaisance envers la Chine mais s'est défendu en affirmant que Pékin devrait être reconnu dès cet été comme une économie de marché intégrée à l'Organisation mondiale du commerce. Des fonctionnaires anglais ont d'ailleurs justifié, selon le FT, qu'un acier moins cher était bénéfique à d'autres industries, telle l'automobile.

L'annonce mercredi par le géant indien de la sidérurgie Tata Steel de la vente possible de ses usines au Royaume-Uni a soulevé une vive émotion dans le pays qui craint la disparition de milliers d'emplois. Le gouvernement "fait tout ce qu'il peut", a déclaré le chef de l'exécutif britannique après une réunion de crise à Downing Street jeudi. "Nous n'excluons rien", a-t-il dit, ajoutant néanmoins: "Je ne crois pas que la nationalisation soit la réponse idoine", en réplique aux demandes de l'opposition travailliste.

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Commentaires 2
à écrit le 01/04/2016 à 17:20
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Qu'ils sortent vite de l'UE et se débrouillent seuls.

à écrit le 01/04/2016 à 11:21
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l'arroseur arrosé...

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