Siemens retrouve le sourire, et l'attention des investisseurs. Au troisième trimestre de son exercice décalé, l'entreprise a enregistré un résultat net de 1,4 milliard d'euros, contre une perte de 1,5 milliard d'euros en 2022 à la même période, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié ce jeudi.
Le fabricant de trains et de systèmes d'automatisation a cependant enregistré un bénéfice industriel en baisse de 4% à 2,75 milliards d'euros pour les trois mois à fin juin, alors que les analystes tablaient sur 2,90 milliards d'euros selon un consensus fourni par la société. Des résultats bons, mais décevants pour les investisseurs, qui ont poussé le titre à la baisse de 4,3% ce jeudi à 9h30.
Toujours est-il que le groupe connaît une solide reprise dans ses activités traditionnelles. Le conglomérat, qui s'est spécialisé notamment dans la numérisation de l'industrie, profite d'une hausse de ses commandes de 15%, lui permettant de connaître un bond de 10% de son chiffre d'affaires, a-t-il indiqué.
Reprise du marché chinois et de la filiale mobilité
L'un des moteurs de cette croissance est la Chine.
« Nous avons de nouveau connu une croissance, et accru notre force dans toutes nos activités. Nous voyons une normalisation de la demande, notamment en Chine », indique le groupe.
Pour rappel, le marché chinois a été freiné l'an dernier par la politique zéro Covid ce qui avait ralenti la croissance du groupe dans ce pays. Au premier semestre, qui suit la réouverture du pays, le chiffre d'affaires du groupe en Chine a donc naturellement grimpé de 4%, selon Siemens.
La filiale mobilité du groupe, qui fabrique des trains, est la deuxième raison qui explique le retour en force du groupe. Cette branche a notamment vu un triplement de ses commandes, passées de 2,8 milliards à 8,3 milliards sur un an. Ces bons résultats permettent à l'entreprise de confirmer ses prévisions annuelles. Siemens prévoit une croissance de son chiffre d'affaires dans « une fourchette de 9% à 11% ».
Siemens Energy toujours dans la tourmente
Cependant, toutes les branches du conglomérat n'ont pas aussi bien performé. Et si Siemens anticipe une belle année pour l'ensemble de ces activités, certaines pourraient rester dans une situation compliquée.
Le groupe a, par exemple, abaissé les prévisions pour sa division « Digital Industrie », qui comporte son activité logiciel, tablant désormais sur une croissance de chiffre d'affaires entre « 13 et 15% », contre « 17 et 20% » précédemment. Cette division a en effet connu une lourde chute de 37% de commandes au troisième trimestre, même si son chiffre d'affaires a grimpé de 8%.
Mais la véritable épine dans le pied du groupe est son ex-filiale Siemens Energy qui avait affiché une perte de 2,8 milliards d'euros de sa valeur boursière en 2022. Une branche qui a aussi fait parler d'elle cette année après avoir alerté en juin sur l'ampleur d'un défaut de ses composants d'éoliennes, qui devrait lui coûter 1,6 milliard d'euros au total et lui faire engendrer une perte record de 3 milliards d'euros au troisième trimestre. Après cette annonce, le titre de Siemens Energy avait chuté de plus de 30% le plus fort recul sur la Bourse de Francfort depuis la faillite à scandale du prestataire de paiements Wirecard en juin 2020.
Siemens, qui détenait encore 35% des parts dans cette division, a en conséquence réduit sa participation fin juin à 25,1%, transférant une partie des actions à son fonds de pension.
(Avec AFP)
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