L'Etat ne conservera qu'une part très minoritaire dans les grands aéroports français

Possédant 60% du capital, l'Etat va en céder un peu moins de 50% selon nos sources. Outre Lyon, Toulouse et Bordeaux, Montpellier est concerné.
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L'annonce de l'ouverture du capital des grands aéroports régionaux français est imminente. L'arbitrage de Matignon sur ce sujet, "pourrait intervenir la semaine prochaine", selon plusieurs sources. Outre Lyon, Toulouse et Bordeaux, le processus de désengagement de l'Etat concernera également Montpellier, selon nos informations. Celui de Nice, le plus important aéroport de province, ne figure pas dans la liste. En raison de son chiffre d'affaires, il nécessitera une loi de privatisation. Ce sera après la présidentielle de 2012, probablement en 2013.

"Quelle part du capital conservera l'Etat ?", s'interrogeait la semaine dernière à Lille, le délégué général de l'Union des aéroports français (UAF) lors du colloque French Connect sur les aéroports. Possédant aujourd'hui 60% du capital de ces aéroports aux côtés des chambres de commerce et d'industrie (CCI) et des collectivités territoriales (15%), l'Etat va procéder à son désengagement en deux temps. Selon des sources proches du dossier, il devrait céder, dans un premier temps, un peu moins de 50%. Ceci pour conserver un peu plus de 10% qui, associés à la participation des CCI et des collectivités territoriales, permettront de maintenir une part de capitaux publics majoritaires jusqu'en 2013, comme le gouvernement Raffarin s'y était engagé lors du débat sur la loi relative aux aéroports de mai 2005. Même s'il ne figure pas dans la loi, cet engagement écrit, selon Jacques Sabourin ("j'ai la lettre dans mon coffre"), sera respecté. Libre ensuite à l'Etat de vendre le reliquat de sa participation.

Plusieurs centaines de millions

Combien l'Etat va-t-il récupérer de cette cession, sachant que celui qui vaut le plus cher (Nice) a été écarté de la première fournée ? Plusieurs centaines de millions d'euros, selon certains observateurs. "L'Etat recherche des ressources, le prix sera forcément un facteur important", assure-t-on.

Si Aéroports de Parise Paris (ADP) lorgne sur Lyon, Vinci est dans les "starting blocks". Son idée de bâtir des partenariats publics-privés se veut rassurant pour les collectivités. Car, le fait de procéder par appel d'offres ouvre la possibilité de voir des fonds d'investissements se pencher sur le dossier. Ce que redoutent les CCI. Enfin, des industriels étrangers sont évidemment intéressés, comme cela avait été le cas en 2005 lors de l'ouverture du capital des autoroutes.

Pour autant, si l'Etat se désengage, il n'en demeure pas moins propriétaire des aéroports et concédant. C'est notamment lui qui va concocter le cahier des charges des aéroports. Certains craignent qu'il soit rédigé de manière à favoriser les groupes français afin de "leur donner des références pour se développer à l'international". "Il ne faut pas se voiler la face, assure Lilian Lacroix, directeur du développement de la société canadienne SNC Lavalin. Il y a, en France, un vrai blocage à la fois vis-à-vis des acteurs privés que des entreprises étrangères."

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2011 à 14:55
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espérons que ce type d'opération ne soit pas comparable à la privatisation des sociétés d'autoroute: C.a.d le patrimoine national bradé à vil prix aux copains du privé Tout cela pour commbler le déficit qui perdure, parce que la réduction du défici...

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