Aigle Azur : les agences de voyage veulent bloquer l'argent des billets d'avion pour rembourser le plus de clients possible

Pour pouvoir rembourser le maximum de clients pénalisés par l'arrêt des vols d'Aigle Azur, les Entreprises du Voyage (le syndicat des agences de voyage) demande aux agences de lancer la procédure de remboursement des billets qui n'ont pas encore été émis et prépare un référé pour bloquer les sommes des billets émis depuis le 15 août et non encore reversées à Aigle Azur.
Fabrice Gliszczynski

Article mis à jour à 19h30 après l'annonce de l'arrêt de tous les vols

Avec la déliquescence d'Aigle Azur, beaucoup de passagers vont y laisser des plumes. L'arrêt des vols d'ici à vendredi 23h59 va léser des passagers. Trouver des solutions pour revenir chez soi va tourner au casse-tête et aura un coût puisque les passagers devront payer un autre billet. Se pose par ailleurs la question du remboursement des billets pour tous les voyages prévus avec Aigle Azur mais non réalisés.

Référé en vue

Interrogé ce mercredi par La Tribune, Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage, le syndicat des agences de voyages françaises, a indiqué qu'il serait demandé ce jeudi aux agences de mettre en remboursement tous les billets réservés mais non encore émis. Cette demande doit se faire auprès du "BSP", l'organisme de l'association internationale du transport aérien (IATA) en charge des transactions réalisées par les agences de voyage.

Pour rappel, les recettes des billets d'avions réservés en agences de voyages sont prélevées par l'association internationale du transport aérien (Iata) tous les 15 du mois. Par conséquent, les agences disposent aujourd'hui des recettes des billets réservés depuis le 15 août. Jean-Pierre Mas entend demander le remboursement de ces sommes à l'IATA en début de semaine prochaine et prévoit, en cas de refus probable, de déposer un référé pour qu'elles soient bloquées , afin de pouvoir rembourser une partie des clients. Tous ne le seront pas.

Il y aura des passagers lésés

Ces  sommes ne permettront pas en effet de rembourser les passagers qui ont acheté leurs billets dans une agence de voyage avant le 15 août pour des vols qui n'ont pas encore eu lieu et qui vont être annulés. En tant que mandataire de la compagnie, les agences de voyage ne sont pas tenues de rembourser les billets "secs", mais le font généralement pour conserver leur clientèle. Quand les billets sont vendus dans le cadre d'un voyage à forfait, les billets sont remboursés par le prestataire (l'agence de voyage ou le tour-opérateur). Enfin, tous les passagers qui ont réservé un billet "sec" directement auprès de la compagnie aérienne ne sont pas protégés en cas de défaillance.

La bataille des créneaux

Aigle Azur a été placée en redressement judiciaire le 2 septembre. Faute de trésorerie suffisante pour maintenir l'activité, la date-limite pour déposer une offre de reprise de tout ou partie de la compagnie est fixée à ce lundi 9 septembre à midi.

Intéressée par certains droits de trafic entre la France et l'Algérie qu'elle n'a pas et soucieuse de ne pas laisser des concurrents rafler une grande partie des 10.000 créneaux horaire d'Aigle Azur à Orly, Air France prépare une offre de reprise partielle. Le groupe Dubreuil, qui cherche des créneaux à Orly pour continuer le développement de ses deux compagnies, Air Caraïbes et French Bee, travaille également sur une offre partielle. Le groupe IAG suit également le dossier. Avant la faillite d'Aigle Azur, sa filiale espagnole Vueling avait trouvé un terrain d'entente avec la direction d'Aigle Azur pour lui racheter son activité portugaise équivalant à 4.000 créneaux. Contacté par La Tribune pour savoir si elle travaillait sur une offre, Easyjet n'a pas fait de commentaire.

Quant à Lionel Guérin et Philippe Micouleau, ancien directeur général délégué d'Air France pour le premier et ancien PDG de HOP pour le second, ils ont, selon nos informations, envoyé un courrier au Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) et à l'administratrice judiciaire pour leur faire part de leur intérêt pour sauver Aigle Azur. Pour éviter une vente à la découpe qui fera disparaître la compagnie, ils proposent de trouver de quoi faire vivre l'entreprise pendant trois mois pour permettre la mise en oeuvre d'un plan de retournement.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 2
à écrit le 07/09/2019 à 13:32
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Les passagers concernes étant des immigrés d'origine algérienne, je suppose que le gouvernement algérien pourrait faire un effort ?

à écrit le 06/09/2019 à 13:38
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Pas de chance. A force de vouloir payer le moins possible cela risquait d arriver. Il reste toubours les bateaux ou la route. Je ne vois pas pourquoi nous payeront en plus les voyages de tous ces émigrés, sinon quils reste dans leurs bleds d ...

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