Air France-KLM : les recettes chutent et les PNC d'Air France font grève

Au deuxième trimestre, le bénéfice d'exploitation du groupe s'est amélioré de 138 millions d'euros par rapport à la même période l'an dernier, à 318 millions d'euros. Mais le groupe note une détérioration du paysage depuis le deuxième trimestre en raison du contexte terroriste en Europe après l'attentat de Bruxelles et des surcapacités du marché.
La direction fait état d'une nette détérioration de sa recette unitaire au deuxième trimestre en raison du contexte en Europe depuis l'attentat contre l'aéroport de Bruxelles fin mars et des surcapacités du marché.

Publiés ce mercredi, les résultats financiers d'Air France-KLM sont plutôt bons au deuxième trimestre, clos le 30 juin, mais le groupe tire la sonnette d'alarme sur la baisse des recettes unitaires. Le résultat d'exploitation au deuxième trimestre a progressé de 138 millions d'euros, par rapport à la même période de l'exercice précédent, à 317 millions, pour un chiffre d'affaires de 6,22 milliards d'euros, en baisse de 5,2% (et de 3,7% à données comparables). Sur l'ensemble du semestre cette fois, le résultat d'exploitation s'élève à 218 millions d'euros contre une perte de 238 millions l'an dernier.

Désaffection de la clientèle asiatique

La direction fait état d'une nette détérioration de sa recette unitaire au deuxième trimestre en raison du contexte en Europe depuis l'attentat contre l'aéroport de Bruxelles fin mars et des surcapacités du marché. La désaffection de la clientèle asiatique explique les pressions sur le marché, entraînant un recul de 5,6% de la recette unitaire d'Air France-KLM au deuxième trimestre, a souligné Pierre-François Riolacci, le directeur financier du groupe. A la forte baisse de la clientèle japonaise depuis l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, Air France a vu s'ajouter au deuxième trimestre un recul de la fréquentation des voyageurs chinois, notant une chute de 50% des volumes de réservations des groupes.

"Nous avons vu au fur et à mesure des mois se développer une baisse de la demande vers l'Europe et en particulier la France", principalement depuis l'Asie. A cette situation s'ajoutent les surcapacités en période estivale. "Cette pression sur la demande intervient dans un contexte de croissance de capacité qui est très important" à partir de mai-juin sur l'Europe. Interrogé sur l'impact de l'attentat de Nice, il a indiqué qu'il n'était "pas significatif pour le moment." Il a néanmoins relevé que le groupe avait baissé ses coûts unitaire de 1,5% hors change et fuel, un point "très positif". "Nous sommes sur une belle amélioration même si il y a eu un changement de conjoncture", a-t-il dit.

Coefficients de réservations inférieurs à l'été dernier

En raison de cette pression sur les prix et d'un effet de change négatif, Air France-KLM n'a conservé, au deuxième trimestre, que 15% des économies réalisées grâce à la baisse du prix du pétrole contre 55% au premier trimestre.

Cette pression sur les recettes continue. Le groupe estime en effet que la désaffection continue de la clientèle asiatique et les violences en marge des manifestations de juin en France pèsera sur ses recettes cet été.

"Nos coefficients de réservations sont inférieurs à l'année dernière. On a comblé notre retard sur juillet mais en dégradant la recette et on est toujours en retard sur le mois d'août", a déclaré Pierre-François Riolacci. "C'est un pilotage fin. C'est assez facile de remplir les avions : il suffit de baisser les prix. Le but du jeu est de le faire en préservant la recette", a-t-il ajouté.

Pour le reste de l'année, le groupe revoit légèrement ses prévisions en indiquant que les économies attendues sur le carburant devraient être "plus que compensées" dans les trimestres à venir par une pression à la baisse sur les recettes unitaires et un effet de change négatif. Jusque-là, il estimait qu'elles seraient seulement "compensées". Les autres prévisions sont maintenues.

"Le contexte mondial en 2016 reste fortement incertain au regard de l'environnement géopolitique et économique dans lequel nous opérons, du prix du carburant, de la poursuite de la situation de surcapacité sur différents marchés, entraînant une pression accrue sur les recettes unitaires avec une préoccupation particulière sur la destination France", indique le groupe dans un communiqué.

Grève d'une semaine des PNC

Jean-Marc Janaillac, qui a succédé à Alexandre de Juniac au poste de Pdg le 4 juillet, devra en outre faire face à une deuxième grève en deux mois chez Air France. Après les pilotes en juin, ce sont cette fois les hôtesses et stewards qui démarrent ce mercredi une grève d'une semaine. Ils refusent la proposition de la direction de reconduire l'accord collectif actuel (il est même amélioré) qui s'achève fin octobre jusqu'à mars 2018. Une durée insuffisante pour les syndicats qui demandent 5 ans.

Sachant qu'il reste encore trois mois avant l'échéance de l'accord actuel, une telle grève pendant le chassé-croisé estival est une "aberration" pour le PDG d'Air France, Frédéric Gagey. Dans une interview accordée au Figaro, Jean-Marc Janaillac parle lui "d'un mouvement extrêmement regrettable et agressif".

Air France prévoit d'annuler 13% de ses vols de ce mercredi. La compagnie anticipe le maintien de 92% des vols long-courriers, 90% des vols intérieurs et plus de 80% des moyen-courriers à Roissy Charles-de-Gaulle. Des annulations ou retards de dernière minute sont possibles.

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Commentaires 7
à écrit le 27/07/2016 à 14:14
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Après cette grève de 7 jours il faut dénoncer l'accord collectif et repartir sur les bases de la convention internationnale

le 27/07/2016 à 17:04
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Il y aurait une convention internationale concernant les PNC ? En voila un scoop ! Dites moi vite où je peux trouver ce texte et quelles sont les compagnies qui l'appliquent.

le 27/07/2016 à 18:48
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stricte application des JAR sur leurs bases avec le minimum d'amenagements de la part de la compagnie

à écrit le 27/07/2016 à 10:27
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je ne volerai plus jamais sur SNAF qui prend le meme chemin que la SNCM Non vraiment non merci il y a d'autres compagnies ou on est choyés comme des émirs

à écrit le 27/07/2016 à 10:01
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comment un syndicat fait disparaître peu à peu une entreprise. Ils ont failli me le faire, j'ai résisté.

à écrit le 27/07/2016 à 9:55
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Cela fait des années que l'on ne croit plus en Air France. D'ailleurs, que ce soit au niveau personnel et/ou professionnel, nous ne prenons plus cette (belle) compagnie française. Elle n'est pas assez fiable. Dommage ! Par contre, nous n'avons jam...

le 28/07/2016 à 10:27
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j'ai volé avec KLM également... parfait ! j'ai volé avec Transavia... nickel ! En fait, AirFrance pourrait être au top... si elle n'était pas gangrènée par des syndicats irresponsables !

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