Carburants durables pour l'aviation : la France accélère le développement d'une filière

Le gouvernement a annoncé mardi le lancement d'un appel à projets pour développer des carburants durables destinés à l'aviation, doté d'une enveloppe allant jusqu'à 200 millions d'euros. Alors que les industriels de l'aéronautique travaillent sur un avion à hydrogène à l'horizon 2035, le recours à des carburants d'origine non fossile est considéré comme une des pistes les plus prometteuses pour réduire l'empreinte carbone du transport aérien.
(Crédits : Reuters)

Ce mardi 27 juillet, en visite à Venette, dans l'Oise, sur le site du démonstrateur du projet BioTfueL, qui vise à produire des biocarburants aéronautiques de deuxième génération à base de résidus agricoles ou forestiers, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a dévoilé un appel à projets doté d'une enveloppe pouvant aller jusqu'à 200 millions d'euros pour développer des carburants durables destinés à l'aviation.

Course de vitesse pour développer une filière française

Certes, les industriels se sont déjà lancés dans la course, comme le Français Total qui met à contribution trois de ses sites pour la production de biofuel (La Mède, Oudalle et Grandpuits), mais le gouvernement qui, fin 2019, avait déjà formulé sa "feuille de route française pour le déploiement des biocarburants aéronautiques durables", veut mettre les bouchées doubles pour réussir le développement d'une filière stratégique française dédiée aux carburants durables pour l'aviation.

Cet appel à projets "doit permettre d'accélérer le développement d'une filière française de production de carburants durables pour l'aviation", a précisé le cabinet du ministre en visite sur le site du démonstrateur du projet BioTfueL, qui vise à produire des biocarburants aéronautiques de deuxième génération à base de résidus agricoles ou forestiers.

Le recours à des carburants d'origine non fossile, connus sous leur acronyme en anglais SAF (pour Sustainable Aviation Fuel) est considéré comme une des pistes les plus prometteuses pour réduire l'empreinte carbone du transport aérien.

Neuf mois pour répondre à l'appel, et la sélection débute le 15 octobre

"Cet appel à projets vise à soutenir des projets de recherche et développement portés par des entreprises, seules ou associées au sein d'un consortium, qui accélèrent la mise sur le marché de technologies et/ou de solutions ambitieuses, innovantes et durables, depuis les phases de recherche industrielle jusqu'à la démonstration opérationnelle. Il pourra également financer les travaux d'ingénierie préalables à la décision d'investissement", a expliqué le ministère.

"Doté d'une enveloppe prévisionnelle pouvant aller jusqu'à 200 millions d'euros, sous réserve notamment de la qualité des projets proposés", l'appel à projets sera définitivement clos le 29 avril 2022, après une première vague de sélection le 15 octobre prochain.

Une production encore minuscule et des coûts trop élevés

Les SAF se sont heurtés jusqu'ici à des problèmes d'échelle de production et de coûts, plus de quatre fois celui du kérosène d'origine fossile. Or, des régulateurs prévoient de rendre obligatoire leur incorporation progressive dans les carburants conventionnels: 2% en 2025 et au moins 5% d'ici à 2030, selon le plan climat publié le 14 juillet par l'Union européenne.

La plupart des avions de ligne sont déjà certifiés pour voler avec un mélange de 50% de SAF mais ces derniers ne représentent que moins de 0,1% du volume de carburant utilisé par l'aviation.

Il existe plusieurs types de SAF, dont les biocarburants, mais aussi des produits avancés, synthétisés à partir de capture de CO2 et d'hydrogène lui-même d'origine renouvelable.

(avec AFP)

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