En Corse, le tourisme enfin à bonne école…

Coincée dans les cartons depuis des décennies, une École de tourisme, de l’évènementiel et de l’hospitalité verra enfin le jour à Ajaccio. Porté à bout de bras par la CCI de Corse, le projet place la barre très haut en matière de formation.
(Crédits : DR)

Forte de ses richesses naturelles, d'une biodiversité préservée, de son histoire et de sa culture, la Corse a un potentiel touristique à haute valeur ajoutée en termes d'économie et de rayonnement international. Mais elle est confrontée au mal chronique du recrutement, particulièrement de personnels qualifiés et d'encadrement. La formation, limitée en volume (à peine 120 jeunes par an) et en niveau (majoritairement CAP-BEP) ne répond pas aux attentes du secteur. Dans le contexte d'une île située au cœur de l'espace méditerranéen, première destination touristique mondiale, parfaitement dotée en infrastructures de transport (6 ports et 4 aéroports internationaux), la création d'une grande École « Tourisme - Évènementiel - Hospitalité » est longtemps apparue comme une évidence. Mais ici, on ne se rend pas toujours à l'évidence.

Jusqu'au jour, récent, où la CCI de Corse a posé les jalons du projet au moment où la Corse du tourisme souffre et veut sortir de l'auberge en s'engageant résolument dans le développement durable, au confluent des grands enjeux de notre temps, à savoir la préservation de l'environnement, la sobriété énergétique et la maîtrise de ressources aussi précieuses que l'eau.

Derrière la Chambre de commerce, la Collectivité de Corse, la Chambre régionale de Métiers et de l'Artisanat, l'Université, l'État (à travers l'Éducation nationale), l'UMIH Corsica, apportent leur pierre à l'édifice.

Galvaniser les vocations auprès des jeunes corses

Lors de sa toute première visite dans l'île, en février 2018, Emmanuel Macron montrait le chemin : « Nous devons investir pour un développement touristique maîtrisé et respectueux de l'environnement en matière d'infrastructures, de mobilité, d'accueil et de formation. Aussi, je soutiens la création d'un Campus méditerranéen des métiers de l'hôtellerie, de la gastronomie et de l'œnologie. »

Cinq ans plus tard, le projet d'édifier une grande institution de formation sort enfin des cartons où la poussière s'est accumulée sur plusieurs couches. Ce ne serait pourtant pas un luxe de tout faire pour galvaniser les vocations et rendre ses lettres de noblesse à la culture du service. Particulièrement auprès de la jeunesse corse, en lui montrant la voie des métiers de l'hébergement et de la restauration, dès lors qu'ils sont revalorisés, au sens propre comme au sens figuré. Il est aussi question d'aller plus loin, d'élargir les horizons professionnels liés au concept ancestral de l'Hospitalité à travers la gastronomie et les arts culinaires, la pêche et l'artisanat, les balades au cœur des massifs montagneux... Voilà la vision stratégique de la création d'une école, labellisée Erasmus, dont l'excellence permettra d'acquérir des compétences à la faveur d'un enseignement qui sort des sentiers battus, depuis l'apprentissage basé sur des programmes diplômants à la formation continue haut de gamme proposée en aval et en amont de la saison.

Le Palais des Congrès, site de prédilection

Dans cette optique, des master classes seront régulièrement organisées en faisant venir de grandes personnalités des métiers de l'hôtellerie, de la restauration et de l'évènementiel qui, en plus d'un savoir-faire unique sur lequel leur renommée s'est bâtie, seront une source d'inspiration. Mais les plats pédagogiques servis quotidiennement ne seront pas eux-mêmes ordinaires puisqu'il s'agit de programmes d'excellence éprouvés ailleurs ce qui confère l'avantage d'être prêts à l'emploi, sans passer par la longue phase d'élaboration des cours et d'obtention de certifications officielles. Et ce, grâce aux conventions de partenariat que l'école de commerce consulaire, la CCI Formation Corsica, a fraîchement signées avec deux institutions reconnues au niveau international : l'École hôtelière d'Avignon et l'École supérieure de Savignac placées sous la tutelle respective des CCI du Vaucluse et de la Dordogne.

Choisir un toit pour cette école n'a pas vraiment été un souci. Très naturellement dans l'esprit des porteurs du projet, le Palais des Congrès d'Ajaccio s'est imposé comme le lieu idéal. Tout convergeait vers ce choix : la situation géographique rêvée, tel un vaisseau amarré sur les quais de la Cité impériale, sa fonction actuelle qui est celle de la formation consulaire, le côté pratique aussi car l'édifice dispose de la surface requise pour y aménager les salles de classes, les ateliers, les plateaux techniques et même un restaurant d'application au dernier étage avec vue imprenable sur la Méditerranée pour placer les étudiants (du niveau CAP à Bac + 5) dans les conditions réelles de leurs futurs métiers.

Des métiers imprégnés par l'esprit du développement durable, de la décarbonation des activités, des circuits courts, du respect de la biodiversité...

Compte tenu du caractère mesuré des travaux à réaliser, l'ouverture de l'École, qui marquera une rupture tangible avec l'offre existante car pensée comme un accélérateur d'excellence et de rayonnement international, serait envisagée pour la rentrée 2025. On y travaille ardemment en coulisses...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.